La salle El Mouggar a vibr� dans la soir�e de lundi dernier sous le timbre de la voix du chanteur kabyle Akli Yahiat�ne. Nombreux, tr�s nombreux �taient ceux qui sont venus �couter ce chantre de la chanson kabyle. Lui dont la notori�t� n�est plus � prouver, il a tout de m�me tenu � marquer sa pr�sence. Eh oui, m�me � 74 ans, il est toujours �debout� pr�t � �coupler� avec son luth, en l�associant � sa voix, pour donner le meilleur de lui-m�me. Ses fans qui se sont d�plac�s pour assister � son concert, n�ont d�ailleurs pas �t� d��us. Ils ont tous �taient gratifi�s par Akli Yahiat�ne. Celui-ci s�est montr� tr�s g�n�reux et n�a d��u personne. Il r�pondait humblement � la demande de tous ces jeunes venus voir le ma�tre en train de chanter Jahagh bezzaf damezyan (La d�bauche). Une chanson dans laquelle il raconte la d�bauche � laquelle fait face tout jeune ayant opt� pour l�exil. Un sujet que Da Akli conna�t sur le bout des doigts, �tant lui-m�me pass� par cette �tape combien difficile dans la vie de tous ceux qui ont choisi de partir laissant derri�re eux leur patrie, leurs femmes et leurs enfants. Il convient de souligner dans ce sens que Akli Yahiat�ne a quitt� l�Alg�rie en 1952. Il avait alors rejoint Paris sans le moindre sou dans les poches. N�anmoins, gr�ce � son art, il a su survivre, et ce, en se produisant dans les caf�s fr�quent�s par la communaut� maghr�bine. Apr�s avoir travaill� comme gar�on de caf� ou � Citro�n comme ouvrier, il joue de la mandoline, fr�quente le milieu artistique maghr�bin et oriental de la capitale fran�aise. Une autre chanson que les fans d�Akli Yahiat�ne ont eu le plaisir d��couter est Ahya l�menfi. Cette chanson qui traite du m�me sujet que celle pr�-cit�e a �t�, fautil le rappeler, reprise par plusieurs autres chanteurs, dont le jeune Rachid Taha. En assistant au concert donn� par ce pilier de la chanson kabyle, une impression vient � l�esprit : Akli Yahiat�ne ressemble � ses chansons, il est affranchi des r�nes du temps. Cela dans la mesure o� ses �uvres demeurent insaisissables et, de surcro�t, demeurent intactes en d�pit temps qui passe et malgr� la houle qui souffle sur la chanson alg�rienne d�expression kabyle. Certains pensent m�me que c�est gr�ce � ce chanteur et ses a�n�s que la chanson kabyle a r�sist� aux affres du temps. Par ailleurs, de toutes les chansons les plus ch�res au public d�Akli Yahiat�ne, celle portant le tire de Ya el menfi est la plus aim�e, voire la plus r�pandue. Elle a �t� compos�e dans sa cellule, alors qu�il �tait emprisonn� pour son activisme pro-FLN. Il est noter enfin que ce concert entre dans le cadre de la semaine culturelle de la wilaya de Tizi-Ouzou � Alger. Elle est organis�e dans le cadre de l��v�nement �Alger, capitale de la culture arabe 2007�.