Les ��mirs� terroristes, grands b�n�ficiaires des mesures de gr�ce et d�amnistie stipul�es d�abord par la loi portant concorde civile et par, ensuite, celle portant charte pour la paix et la r�conciliation nationale, se sont interdits de m�ler leurs voix � celles, nombreuses, qui ont condamn� et d�nonc� les attentats terroristes du 11 avril dernier � Alger. Ils ont �t� avares du moindre mot de r�probation, eux qui, auparavant, usaient leurs cordes vocales � r�clamer � la r�publique un suppl�ment de dividendes politiques, apr�s une cl�mence gracieusement offerte. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - L�unique expression publique, s�il est permis de l�entendre ainsi, reste celle attribu�e � l�ancien ��mir� national du Groupe salafiste pour la pr�dication et le combat (GSPC), Hassan Hattab, qui, � travers un communiqu� repris par un quotidien national, d�sapprouve �l�ultra radicalisme� d�Al Qa�da pour le Maghreb islamique. L�ancien ��mir� du d�sormais ex-GSPC, qui, semble-t- il, se terre mais h�site toujours � faire acte de reddition � � moins que ce ne soit fait dans l�absolue discr�tion �, habille sa litt�rature d�un appel � ses anciennes ouailles � se joindre � la r�conciliation nationale. Si, cependant, Hattab a consenti, vraisemblablement calculateur, � se mettre en �vidence de la sorte, le reste des chefs terroristes, ��mirs� et lieutenants repentis de l�ex-arm�e islamique du salut (AIS), se sont mur�s dans un silence sid�ral, s��vitant m�me un soup�on de haut-le-c�ur. Ni Madani Mezrag, ni Ali Benhadjar et encore moins Ahmed Bena�cha n�ont eu ne serait-ce qu�un mot de compassion pour les victimes des attentats kamikazes du mercredi noir. Il s�imagine ais�ment que d�noncer et condamner ces attentats �tait, pour eux, une attitude p�nible � adopter. Aussi se sont-ils tus. Pourtant que n��taient-ils pas singuli�rement diserts lorsqu�ils avaient � t�che et � c�ur de travailler � repousser les limites de la charte pour la paix et la r�conciliation nationale ! D�aucuns ont assur�ment encore souvenance de l�abn�gation mise par les ��mirs� � solliciter la tribune m�diatique pour tenter de davantage soumettre la r�publique � plus de largesses en leur faveur. La derni�re d�claration �crite en date de Madani Mezrag a consign� une pr�occupation �lectorale et une ambition partisane. L�ancien ��mir� national de l�AIS auto-dissoute en 1997 s�est plaint de ce que l�administration a contrari� sa vell�it� de candidature pour un mandat parlementaire. Une complainte, � vrai dire, assortie de l�annonce de la structuration organique de la base militante de ce qui �tait le FIS avant sa dissolution. Et, en �voquant cette entreprise, Mezrag parle au nom d�une direction de l�ex- AIS �largie. Ce qui revient � comprendre que ce sont les terroristes repentis et b�n�ficiaires des dispositions de la concorde civile qui devraient constituer l�ossature de cette structure politique cogit�e. C�est � cela que s�attellent les ��mirs� repentis ou �largis qui, par ailleurs, restent � ils ne s�en cachent aucunement � r�fractaires � l�id�e m�me de reconna�tre qu�ils se soient ��gar�s� lorsqu�ils �cumaient les maquis. Il n��tonne, donc, pas qu�ils demeurent sans voix face au terrorisme toujours s�vissant. Les attentats du 11 avril dernier, pour ne citer que les plus spectaculaires enregistr�s ces derniers mois, ont donn� � le v�rifier, si n�cessaire, une fois de plus. Et qui ne dit rien consent, dit l�adage.