Les Moulins de Tizi-Ouzou, filiale du groupe Eriad-Alger, sont � la veille d�une crise grave qui se r�percutera in�luctablement sur l�approvisionnement du march� local, surtout en farine, produit sous tension soutenu par l�Etat beaucoup moins sur la semoule dont les prix sont libres. En tous les cas, un avertissement contre la rupture du plan de charges vient d��tre lanc� par les travailleurs, mena�ant de passer � l�action d�ici le 21 de ce mois au niveau du si�ge de la filiale de Tizi-Ouzou dont le directeur serait, selon eux, � l�origine de la crise, refusant de signer la convention avec la CCLS, fournisseur de la mati�re premi�re. Il est m�me accus� de vouloir fermer les unit�s auxquelles il n�assure ni plan de charges ni les salaires des travailleurs. Outre les regroupements envisag�s d�s samedi, au niveau du si�ge, il est pr�vu un blocage de tous les produits (farine, semoule et son) jusqu�� ce que l�approvisionnement reprenne son cours normal par une entente entre le fournisseur et la filiale des unit�s de Tadma�t et de Baghlia qui produisent respectivement de la semoule et de la farine � raison de 1 000 � 500 quintaux/jour, selon un responsable syndical. Les stocks de produits finis ne sont plus que 700 quintaux de semoule � Tadma�t et de 600 de farine � Baghlia bloqu�s par les travailleurs jusqu�au paiement de leurs salaires, indique la m�me source signalant, par ailleurs, l'�puisement total de la mati�re premi�re, z�ro stock. Les travailleurs sont tr�s inquiets pour leur avenir imm�diat, les 116 de l�unit� de Baghlia ne sont pas pay�s depuis six mois, les 92 de Tadma�t sont d�j� inform�s qu�ils ne le seront pas ce moisci, ajoute le repr�sentant des travailleurs. La rupture du plan de charges ne date pas d�aujourd�hui, indique le directeur de la filiale, celle-ci remonte � 2004, les unit�s ne produisent plus pour leur propre compte mais pour une relation commerciale avec Blanky durant 21 mois puis avec la Sarl Minoterie la Familiale depuis 11 mois, un processing qui nous assure les ressources financi�res � m�me de couvrir les charges salariales et nous permet de maintenir l�outil de production en marche en attendant une solution d�finitive, la privatisation ou la dissolution en cas d�absence de repreneur. Dans les deux cas, les travailleurs seront pris en charge. Le directeur refuse de signer la convention de l�OAIC parce qu�elle est, � ses yeux, en contradiction flagrante avec ladite relation commerciale de processing qui lie sa filiale � un op�rateur priv�, la Sarl Minoterie la Familiale, � laquelle, dit-il, �nous louons nos �quipements de production et les installations des unit�s de Tadma�t et de Baghlia�. En un mot, rappelle-t-il, �� l�intention de ceux qui l�ignorent ou voudraient l�occulter, nous ne sommes plus que des prestataires�. La mati�re premi�re ne nous appartient pas, elle est mise � notre disposition uniquement pour la trituration, il en est de m�me de la totalit� des produits finis et des issues de meunerie, ajoute-t-il. La relation commerciale des Moulins de Tizi-Ouzou avec la Sarl la Minoterie la Familiale �est con�ue comme une alternative, un moyen de surmonter l�absence de plan de charges sp�cifique en attendant la privatisation en cours d��tude�, signale en substance le directeur de la filiale. Par ailleurs, pr�cise notre interlocuteur, signer une telle convention, celle de l�OAIC, �quivaudrait � violer l�article 20 de la loi 04/02 du 23/06/2004 relative aux r�gles applicables aux pratiques commerciales qui interdit la vente en l'�tat de mati�res premi�res acquises � des fins de transformation, � l�exception des cas justifi�s tels qu�une cessation ou changement d�activit� et de cas de force majeure d�ment �tablis. La r�trocession n�est donc pas permise, pr�cise notre interlocuteur, soulignant, par ailleurs, que face � ces contraintes l�gales, il a pri� la CCLS d�accepter que la Sarl la Minoterie la Familiale signe la convention � la place de l�unit� Eriad de Tadma�t, chose rejet�e par l�office, il a �galement demand� une d�rogation visant la r�trocession de la mati�re premi�re par la filiale � son partenaire commercial. Toutes ses contraintes sont port�es � la connaissance des repr�sentants des travailleurs, indique le directeur en conclusion rappelant que le partenaire social au niveau du groupe n�en exclut pas la privatisation. En attendant qu�intervienne l�une ou l�autre des solutions envisag�es, pourquoi la relation commerciale de processing avec la Sarl la Minoterie la Familiale ne pourrait pas �tre r�sili�e afin que la filiale produise pour son propre compte sachant, par ailleurs, que l�OAIC assure un approvisionnement � hauteur de 50% des capacit�s install�es ? Le groupe et la filiale sont d�sargent�s, ils n�ont pas les moyens financiers n�cessaires, r�pond M. Hamout�ne, directeur de la filiale avec de tr�s longs d�veloppement techniques et �conomiques qu�il serait fastidieux de reprendre dans cet article. Qui approvisionne votre relation commerciale jusque-l� ? L�OAIC, nous a-t-il r�pondu. Pourquoi alors ne peut-elle pas continuer � s�approvisionner aupr�s du m�me fournisseur ? N�ayant pas de structures physiques propres, l�OAIC ne lui reconna�t pas le statut de transformateur, nous pr�cise M. Hamout�ne. Ce dernier donne l�impression d��tre coinc� entre le respect de la r�glementation en vigueur et la pression des travailleurs. En tout �tat de cause, la convention �dict�e par l�office charg� de la r�gulation du march� risque, faute d�une alternative, de balancer les unit�s de Tadma�t et de Baghlia du provisoire qui dure depuis 2004 vers la fermeture totale, et les 540 travailleurs de la filiale vers le ch�mage.