Quitte � d�plaire aux esprits oublieux, comparses ou grimaciers, il va nous falloir dire la v�rit� en ce 3 mai 2007 : la presse alg�rienne reste l'une des plus pers�cut�es de par le monde, et par un r�gime qui reste l'un des plus liberticides de la plan�te. Cette v�rit�, qui me para�t essentielle � l'heure o� la c�l�bration de la Journ�e mondiale de la libert� de la presse promet de se faire, une fois de plus, dans l'hypocrisie et dans la diversion, repose sur le rappel d'au moins quatre cas d'abus qui font la gloire des autorit�s alg�riennes : 1. Le quotidien Le Matin, pour ceux qui l'auraient oubli�, demeure toujours interdit de parution. Cette injustice reste une balafre noire sur la face des dirigeants alg�riens. Chaque jour qui passe sans Le Matin est un jour d'indignit�, pour lui comme pour ceux qui tentent de faire omettre cet inqualifiable infanticide. Je le rappelle � chacune de mes rencontres avec les instances internationales et je ne m'arr�terai jamais de le rappeler. Le combat pour le retour du Matin dans les kiosques et pour les r�parations des dommages qu'il a subies ne fait que commencer. 2. Apr�s la pseudo-amnistie des journalistes de juillet 2004, les proc�s contre la presse ont repris avec plus de haine, comme en t�moignent les �preuves que traversent notre ami Arezki A�t-Larbi, nos confr�res de Chourouk, d' El-Watan, de Libert�, du Soir ou d' El-Khabar ou les courageux correspondants de province harcel�s sans cesse. 3. Le pouvoir vient de redire son opposition � la d�p�nalisation des d�lits de presse. 4. Non content de m'avoir emprisonn� pendant deux ans et liquid� le journal que je dirigeais, le pouvoir alg�rien va jusqu'� vouloir �touffer ma plume. Il vient d'exercer des intimidations inqualifiables sur le Soir d'Alg�rie qui publiait ma chronique hebdomadaire. Devant les repr�sailles qui se profilaient de plus en plus nettement sur ce journal ami et dont je sais, pour les avoir subies, le r�gime tr�s familier, il a �t� d�cid� de suspendre la parution de ladite chronique. Aucun proc�d� ne para�t assez r�pugnant au pouvoir pour imposer la censure. Bref, la libert� de la presse en Alg�rie n'est � l'abri d'aucun autodaf� et il n'est pas inutile de le r�p�ter en ce 3 mai 2007. Le pouvoir alg�rien reste r�solument l'ennemi du pluralisme. L'opinion nationale et internationale doit se tenir plus que jamais aux c�t�s des journalistes alg�riens. Quant � moi, je rassure mes amis et mes lecteurs qui ont �t� nombreux � m'exprimer leurs inqui�tudes : je ne me plierai jamais � la censure ni � l'imposture. Apr�s la sortie de mon nouveau livre, dans les prochaines semaines, et la remise du Prix Benchicou de la Plume libre 2007, le 14 juin prochain, nous nous retrouverons � la faveur d'une nouvelle initiative �ditoriale.