Le candidat de droite Nicolas Sarkozy, grand favori des sondages, face � la socialiste S�gol�ne Royal : les 44,5 millions d'�lecteurs fran�ais s'appr�tent � d�signer aujourd�hui un nouveau pr�sident pour cinq ans, qui succ�dera � Jacques Chirac au pouvoir depuis 1995. Apr�s des mois de lutte acharn�e, la campagne officielle s'est achev�e vendredi soir par des appels pressants de Mme Royal aux Fran�ais pour qu'ils fassent �mentir� les sondages. Elle a multipli� les attaques contre son adversaire, l'accusant m�me de menacer la paix civile, tandis que M. Sarkozy affichait par contraste sa �s�r�nit�. Pour la presse d�hier, M. Sarkozy est d�j� entr� dans la peau du vainqueur et le camp de Mme Royal se pr�pare � la d�faite, en esp�rant que celle-ci sera la moins s�v�re possible et que les �lecteurs centristes encore h�sitants apporteront leur voix � la socialiste. Conform�ment � la loi fran�aise, la publication de sondages ou d'estimations est interdite jusqu'� la fermeture des derniers bureaux de vote, aujourd�hui � 20h00 (18h GMT). Pour tenir compte du d�calage horaire, un million de Fran�ais �taient appel�s � voter d�s hier dans certains territoires d'Outre-mer et dans les consulats des pays du continent am�ricain. Ceux du petit archipel de Saint-Pierre et Miquelon, au large du Canada, ont donn� le coup d'envoi, suivis des habitants des �les antillaises de la Guadeloupe et de la Martinique. Quel que soit le vainqueur, ce scrutin marquera l'accession au pouvoir d'une nouvelle g�n�ration, apr�s les 12 ann�es de pr�sidence de Jacques Chirac, 74 ans, qui ont suivi 14 ann�es de pr�sidence du socialiste Fran�ois Mitterrand. M. Sarkozy, 52 ans, et Mme Royal, 53 ans, ont tous deux promis de r�former la France en profondeur, le premier en pr�nant la �rupture� tandis que la seconde a affirm� pouvoir le faire �en douceur�. M. Sarkozy a ax� sa campagne sur la r�habilitation de la �valeur travail�, de l'ordre et de l'autorit�, et sur la lutte contre l'immigration clandestine. Mme Royal a mis l'accent sur le volet social de ses propositions et accus� son adversaire de vouloir �diviser� la France. Vendredi, elle a mis en garde contre un �risque� de violences dans les banlieues o� des �meutes avaient �clat� en 2005, si M. Sarkozy �tait �lu. Celui-ci a aussit�t r�cus� des �attaques outranci�res". Apr�s le premier tour, l'arithm�tique �tait d�favorable � Mme Royal, devanc�e de plus de cinq points par M. Sarkozy (25,87% des voix contre 31,18%), qui a capt� une large part de l'�lectorat du leader d'extr�me droite Jean-Marie Le Pen. Mais le score �lev� du centriste Fran�ois Bayrou (18,6%) a entretenu le suspense et ses 6,8 millions d'�lecteurs ont �t� tr�s convoit�s. Malgr� la grogne de l'aile gauche du Parti socialiste, Mme Royal a rencontr� M. Bayrou devant les cam�ras, lui proposant de �faire un bout de chemin ensemble�. Mais, s'il a annonc� qu'il ne voterait pas pour M. Sarkozy, le leader centriste ne s'est pas prononc� pour autant pour la candidate socialiste dont il a d�nonc� le programme �conomique ��tatiste�. La grande majorit� des d�put�s du parti UDF de M. Bayrou a ralli� le candidat de droite dans la perspective des l�gislatives pr�vues en juin. Le d�bat t�l�vis� de mercredi entre les deux finalistes a �t� suivi par plus de 20 millions de personnes, confirmant le formidable int�r�t pour cette �lection des Fran�ais, qui se sont press�s par dizaines de milliers dans les meetings des candidats. Un int�r�t qui s'�tait traduit au premier tour par la participation de pr�s de 84% des inscrits, taux in�gal� depuis 1974.