Cr��e dans les ann�es 1990, apr�s l�ouverture d�mocratique dans notre pays qui a vu l��closion de plusieurs associations � multiples caract�res, l�association culturelle Tiguejdit du village A�t-Za�m, situ� sur le flanc sud de la commune de Ma�tkas, a eu cette particularit�, contrairement � beaucoup d�autres de ses pairs, de r�sister � l�usure et aux vicissitudes impos�es au mouvement associatif en survivant aux contingences de toutes natures. En effet, elles �taient plus d�une quarantaine d�associations � voir le jour sur tout le territoire de la commune juste apr�s l�euphorie qui a suivi octobre 1988, mais les contraintes, surtout financi�res, ont fini par avoir raison d�elles, les unes apr�s les autres. Tiguejdit s�est singularis�e par la pers�v�rance en ne d�sertant pas le terrain et en maintenant la cadence des activit�s aussi bien internes, comme la formation, qu�en participant � des manifestations dans d�autres contr�es et en contribuant � la r�alisation d��missions pour les radios et t�l�visions berb�rophones. Sous la f�rule des jeunes du village, cette association s�est toujours distingu�e par la c�l�bration des anniversaires des dates symboliquement importantes, � l�instar du 20 Avril, du 5 Juillet... Cette ann�e encore, Tiguejdit n�a pas d��u en marquant de mani�re grandiose le 27e anniversaire du Printemps berb�re. Les citoyens du village ainsi que tous les visiteurs, qui n�ont pas manqu� d�ailleurs d�affluer en grand nombre, ont �t� encore grandement subjugu�s par les activit�s et les festivit�s du programme de comm�moration concoct� et mis au point par les jeunes militants. Le long d�une semaine, qui a �t� ouverte par de vieilles dames, �les gardiennes des traditions�, en pr�sence des autorit�s locales et de quelques personnalit�s �mergeantes de la r�gion, on a eu droit � une v�ritable randonn�e � travers le patrimoine culturel berb�re sous ses multiples facettes o� se sont m�l�s th��tre, conf�rences et chants. A c�t� d�une exposition permanente repr�sentant les objets traditionnels, comme la poterie, la robe kabyle, ou encore les plats du terroir, l�on a assist� � une projection d�un film en tamazight, des chorales, la pr�sentation de la pi�ce Imehvas, admirablement jou�e par une troupe du village, et une conf�rence anim�e par M. Mokdas traitant du th�me �Chronologie des �v�nements du Printemps berb�re�. La cerise sur le g�teau a �t� cette wa�da (banquet traditionnel) offerte aux visiteurs. La comm�moration a atteint son paroxysme avec le gala de cl�ture et la distribution des prix aux laur�ats du concours des jeux �ducatifs. Sans vouloir verser dans les �loges infond�es et inutiles, Tiguejdit m�rite tous les �gards et tous les encouragements. R�sidu d�un mouvement associatif �touff� et us� � mort, elle a su r�sister par l�abn�gation de ses militants et constituer l�un des rares espaces pour l�encadrement, la pratique de loisirs pour les jeunes et surtout pour mettre un peu d�animation dans un environnement morose.