Tandis que se pr�parait en France, le second tour de l��lection pr�sidentielle et que n��tait donc pas encore connu le nom du vainqueur � quand bien m�me hormis chez les S�gol�nistes t�tus, ou na�fs, la victoire de Nicolas Sarkozy ne suscitait aucun doute � Abdelaziz Belkhadem, quant � lui, poursuivant dans la morosit� habituelle sa campagne pour les l�gislatives, a choisi au cours d�un meeting, non pas de parler aux Alg�riens de leurs probl�mes alg�ro-alg�riens mais de faire diversion. Et c�est ainsi, qu�il a hurl� : �Sarkozy veut r�habiliter l�OAS.� A supposer que Belkhadem ait devin� que le nouveau pr�sident de la R�publique fran�aise serait Nicolas Sarkozy, � l�instant o� il livra son jugement, nous n��tions pas encore au soir du 6 mai 2007 marquant les r�sultats d�finitifs de l��lection pr�sidentielle fran�aise. En d�autres termes, le jugement ou l�opinion de Abdelaziz Belkhadem, chef du gouvernement aura son importance dans les relations futures alg�ro-fran�aises. Si tant est que M. Nicolas Sarkozy le candidat, qui a entendu ratisser large et M. Nicolas Sarkozy pr�sident de la R�publique, soient en tous points ressemblants. En interpellant par contre, les Alg�riens sur cette question avant la fin du deuxi�me tour, Abdelaziz Belkhadem a tout bonnement fait diversion car enfin nous n��tions en aucune fa�on concern�s (en tant qu��lecteurs (�lectrices) par le choix entre Nicolas Sarkozy et la �bravitude� (S�gol�ne Royal en Chine). Abdelaziz Belkhadem a fait comme � l�accoutum�e dans la d�magogie, la diversion. Car parler aux Alg�riens de Sarkozy, c�est �viter d�aborder les questions gravissimes de ch�mage qui n�est �videmment pas de 12%, de toxicomanie, de pr�carit�, d�entreprises publiques brad�es, � bien que je ne suis pas contre la privatisation � condition que celle-ci ne soit pas un bradage � de jeunesse d�sesp�r�e, de harragas. En outre, l�OAS, slogan que s�est appropri� Belkhadem et dont tous les Alg�riens ont souffert ne saurait en aucune fa�on �tre un monopole �lectoraliste. Pour rappel, � la comm�moration qui a lieu le 15 mars de chaque ann�e pour rendre hommage � feu Mouloud Feraoun et � ses compagnons assassin�s par l�OAS le 15 mars 1962, je n�ai jamais vu Abdelaziz Belkhadem ! Pourtant avec l�hommage rendu aux dockers assassin�s eux aussi par l�OAS, ce sont l�, les deux seules comm�morations rappelant � ceux qui l�auraient oubli� la barbarie innommable de l�OAS. En tout �tat de cause, Abdelaziz Belkhadem s�est montr� plus z�l� (comme c�est souvent le cas) que son pr�sident. Le message de f�licitations de celui-ci adress� � son homologue fran�ais est on ne peut plus soft, voire tr�s amical. Pour l�instant. A quand �je t�aime moi non plus�? Enfin, le m�me Abdelaziz Belkhadem pourrait-il expliquer la diff�rence qui existe entre l�OAS et les �gorgeurs de nourrissons, assassins de l�AIS et fiers de l��tre, les poseurs de bombes, qu�il a rencontr�s en toute convivialit� � Oued-R�hiou (Relizane) lui le chef de gouvernement et non pas seulement le leader d�un parti politique en campagne ? ( Libert�, mercredi 9 mai 2007 page 2). Ce sont ceux qui ont assassin� les 11 enseignantes de Sidi- Bel-Abb�s, qui ont arrach� � l�Alg�rie ses meilleurs enfants. L�OAS massacrait les �Arabes� parce qu�ils �taient �arabes�. L�OAS assassinait les intellectuels pour que l�Alg�rie ind�pendante n�avance pas. L�OAS assassinait tous ceux, parmi la communaut� fran�aise qui vivaient en Alg�rie et qui s�opposaient � son id�ologie extr�miste et � ses crimes. Les islamistes terroristes ont assassin� les femmes parce qu�elles �taient femmes, les intellectuels parce qu�ils �taient intellectuels, le policier, le militaire, le gendarme parce qu�ils appartenaient aux services de s�curit�. Ils ont viol�, d�truit, rackett�, massacr� les populations. Alors entre OAS et AIS o� r�side la diff�rence ? Un ami a trouv� la r�ponse : �Elle est dans le I (i de AIS) m�a-t-il dit avec humour ! Plut�t que de faire diversion, Abdelaziz Belkhadem aurait �t� mieux inspir� en se taisant. Ses amiti�s outrageusement affich�es avec les �mirs sanguinaires amnisti�s n�ont gu�re besoin d�explications. �No comment�, disent les journalistes. L�autre perle de Abdelaziz Belkhadem est celle-ci : �Le FLN ne vieillira jamais parce qu�il investit sur les jeunes.� Qui oserait dire le contraire ? La preuve : l��ge des ex-ministres ou ministres en fonction, candidats � la d�putation oscille entre 1932 et 1943. C�est jeune, tr�s jeune m�me ! Pour se d�fendre contre l�accusation d�avoir ficel� les listes sans concertation avec la base, le m�me Belkhadem n�a rien trouv� de mieux que de dire : �en 2002 ce sont des avocats, des ex-magistrats, des juristes qui ont �t� choisis.� On l�aura compris : il n�a pas suffi � Belkhadem d�avoir pris par la force la direction du FLN aux lieu et place de M. Ali Benflis, il lui fallait �galement d�cocher une fl�che en direction de celui-ci. Ce qui laisse � penser que la conscience de Belkhadem n�est pas aussi tranquille qu�il le dit... � moins que les �ex-magistrats, les juristes de 2002� ne soient pas � son go�t car il est vrai que Abdelaziz Belkhadem a de la sympathie pour la justice nocturne. Et seulement pour celle-ci ! Et puis � chacun ses cat�gories : en 2002 les juristes �taient jeunes, universitaires et comp�tents. Belkhadem aime les dinosaures. Voil� pourquoi les �juristes, exmagistrats, avocats de 2002� (Belkhadem) hantent ses nuits, voire ses jours. Dans tout cela, quel programme, quelles id�es ? Rien de rien. M. Sa�d Sadi du RCD a qualifi� les appels au boycott �d�acte irresponsable�. A la bonne heure ! Mais est-ce plus irresponsable que cette d�claration de Abdelaziz Belkhadem : �Nous n�avons m�me pas besoin de faire campagne puisque nous remporterons le match ?� Ou encore : �Certains disent qu�ils seront deuxi�me ou troisi�me, cela �taye ce que je dis.� Le boycott serait-il plus r�pr�hensible, plus amoral que la fraude qu�un leader de parti affiche ostensiblement pour si�ger demain au Parlement (Assembl�e nationale) ? Derni�re perle : entendu � la radio cha�ne III, : �Mes chers auditeurs, venez nombreux aux urnes car l�assembl�e sera pleine de �trucs� : des fellahs, des ouvriers et puis autre chose� (un candidat � la d�putation jeudi 10 mai 2007). Voil� ce qu�est un d�put� pour ce monsieur; un truc... un machin.. �une chose� qui n�int�resse personne, la preuve : un candidat d�un petit parti n�a-t-il pas vers� 500 DA � chacun des pr�sents au meeting qu�il animait � l�int�rieur du pays ? ( Libert�Radar�). Le hic c�est que riches de 500 DA, les �supporters� ont quitt� la salle... Qui a dit que le peuple �tait m�diocre ? Justice : Dans ma pr�c�dente chronique, j�avais annonc� donc que j�aborderai cette question. Non point pour faire dans la critique pour la critique non constructive. Ayant exerc� comme ancien magistrat, je ne peux nier jusqu�� ce jour mon attachement pour cette profession. Cependant, force est de constater qu�aucun des candidats � la d�putation n�a abord� la question de la justice : ses dysfonctionnements qui ont engendr� depuis fort longtemps une totale d�fiance du citoyen � l��gard de Dame justice. Et ce n�est pas sans raison que le ministre de la Justice a somm� les huissiers d�ex�cuter les d�cisions de justice et les magistrats du si�ge de ne pas multiplier les renvois. Est-ce seulement la responsabilit� de l�huissier ? Par qui celui-ci �tait-il mand� ? Et le parquet dans l�ex�cution des d�cisions de justice qu�en fait-on ? N�est-il pas responsable au premier chef ? Quant aux d�lais impartis aux juges pour rendre leurs d�cisions, une justice exp�ditive est dangereuse mais celle qui se distingue par ses lenteurs inexplicables n�est pas rassurante non plus car pour le justiciable n�est-elle pas souvent synonyme de d�ni de justice ? Quand bien m�me l�accusation serait infond�e. Et � ce titre je peux citer puisqu�autoris�e � le faire par l�int�ress�e le cas d�une dame qui a lou� en sa qualit� de propri�taire un local commercial � un tiers. Le contrat entre les parties stipulant qu�� d�faut de paiement de la 1�re �ch�ance de loyer le locataire est expuls� sans d�lai. Celui-ci remit des ch�ques qui s�av�r�rent sans provision. Il a �t� condamn� � une ann�e d�emprisonnement par d�faut sans que le mandat d�arr�t ait �t� prononc�. Il est libre, occupe jusqu�� ce jour le local comme lieu d�habitation parce qu�en r�f�r� le juge s�est d�clar� incomp�tent et qu�au civil (affaire au fond) l�affaire subit des reports sans raison, sans explication. �Un litige qui aurait pu �tre r�gl� en six mois au maximum tra�ne depuis quatorze mois�, m�a confi� cette dame qui a ajout� : �Si je me fais justice moi-m�me, il est �vident qu�on me condamnera tr�s vite, que faire ?� Oui que faire ? Cette affaire n��tant certainement pas unique en son genre, il ne s�agit pas une fois de plus de critiquer mais de dire que vaut la r�gle claire et pr�cise : �Le contrat est la loi des parties.� Pourquoi donc ces lenteurs ? Et ce n�est pas tout. On se souvient il n�y a pas si longtemps de l�affaire de Bordj-Bou-Arr�ridj o� deux auteurs d�incendie volontaire avaient �t� condamn�s � la peine de mort. Avec cette pr�cision que l�opinion avait �t� choqu�e par un d�tail : c�est que les auteurs de l�incendie avaient br�l� leur matelas ! Pour les juristes, le plus choquant fut que l�application de l�article 395 du code p�nal �tait la r�sultante d�une ignorance du pr�sident du tribunal criminel quant aux amendements apport�s � l�article 395 qui ne pr�voit plus la peine capitale mais de la r�clusion � perp�tuit�. (amendements en 2006) cela est-il risible ? Absolument pas. Car cela signifie que ce magistrat et d�autres ne sont pas inform�s des changements de lois et ne disposent pas de la documentation qui leur est indispensable. N�cessaire, pour �chapper aux critiques de l�incomp�tence. Enfin � quand l�abolition de la peine capitale ? Depuis 1993 (HCE) aucune ex�cution n�a eu lieu. Que cette mesure soit concr�tis�e par l�abolition de la condamnation � mort non dissuasive comme cela a �t� tant et tant de fois dit par d��minents criminologues, avocats et magistrats. J�ai d�j� eu l�occasion de dire en toute honn�tet� qu�� trente ans je croyais � l�efficacit� d�une telle sanction. Dieu merci j�ai fort heureusement �volu� sur ce point et dans le bon sens. Enfin � ces r�alit�s judiciaires vient s�ajouter la grande inqui�tude des citoyens suite � l�interpellation et la d�tention provisoire de gestionnaires acquitt�s dans de nombreux proc�s connus. Afin qu�il n�y ait aucun malentendu ou incompr�hension chez les lecteurs de bonne foi, comme chez mes d�tracteurs � l�aff�t du moindre faux pas � qu�ils n�auront pas � les auteurs de d�tournements de deniers publics, de corruption dont les faits sont prouv�s n�ont droit � aucune mansu�tude, aucune compassion et certainement pas la mienne. Pour avoir eu � juger certains d�entre eux, je ne saurai �tre accus�e d�avoir fait dans la sensiblerie ou l�indulgence. Et ma conscience ne me l�a jamais reproch�. Par contre, que penser de proc�s (celui de la Badr par exemple le 7 avril 2007 �voir El Watan du 8 avril 2007�) o� les acquittements sont l�gion et concernent des gestionnaires qui sont mis sous mandat de d�p�t, s�journent 18 mois, deux ans, quatre ans m�me puis sont acquitt�s (tribunal criminel) relax�s (correctionnelle) sans explication ? �Tout est bien qui finit bien�, me dirait-on. Certes, mais que vaut tr�s sinc�rement un acquittement apr�s une d�tention provisoire injuste ? Que vaut en effet cette lib�ration lorsque le mis en cause est victime d�une m�diatisation avant le proc�s et pendant. Pas seulement lui : la famille est elle aussi mise � mal. Et un acquittement ou une relaxe apr�s un s�jour en prison n�est pas sans dommages. Cela laisse des blessures ind�l�biles. S�jour en prison ou contr�le judiciaire d�ailleurs. Ce serait trop facile de dire �ouf !�. Pour ceux qui ont la chance de respirer l�air de la libert� un an, dix-huit mois paraissent peu de choses. Savent-ils ces chanceux qu�ils signifient an�antissement de la dignit� et de l�esp�rance ? L�esp�rance d�hommes et de femmes ayant pour seule ambition de mettre leurs hautes comp�tences au service de notre pays. Un jour, un apr�smidi soudain tout bascule dans leur vie : la justice dont la vocation est de prot�ger le citoyen dans sa personne et dans ses biens les convoque comme �t�moins� puis � voix presque inaudible les juges instructeurs g�n�s leur confient qu�il n�y a rien dans le dossier mais qu�ils ne peuvent pas faire autrement. Alors la question est celle-ci : pourquoi des gestionnaires int�gres se retrouvent-ils derri�re les barreaux ou sous contr�le judiciaire ? Puis acquitt�s sans un mot d�excuse. Pour quelles raisons les politiques instrumentalisent-ils ainsi la justice ? Pour quelles raisons les politiques instrumentalisent-ils ainsi les services de police ? Est-ce le r�le d�un policier de participer � la chasse aux sorci�res ? N�a-t-il pas eu raison Ma�tre Brahimi lorsqu�il avait dit : �Jugez les terroristes et non les cadres int�gres ?� C�est encore lui qui avait dit lors d�un proc�s o� il plaidait en faveur de gestionnaires � acquitt�s en fin de parcours � : �Lorsqu�on accepte d��tre gestionnaire dans notre pays il faut accepter ces risques : �Echourta ouarakoum ou El Adala amamakoum� (la police est derri�re vous et la justice devant vous) (les deux vous ont � l��il et vous surveillent). Pourquoi cet acharnement contre des cadres qui sacrifient vie de famille, sant� et loisirs pour �tre de bons gestionnaires. N�a-t-on donc tir� aucune le�on des affaires des gestionnaires injustement incarc�r�s en 1995-1996 tous acquitt�s ? A-t-on oubli� qu�une grande dame est h�las d�c�d�e sans avoir eu la satisfaction en 1998 d�entendre la d�cision d�acquittement dont elle avait b�n�fici� ? Certains acquitt�s avaient totalis� 24, 30, voire 48 mois de pr�ventive ! Et l�on se souvient qu�une simple circulaire du ministre de la Justice de l��poque (26 mars 1996) interdisait aux juges d�instruction de prononcer une libert� provisoire en faveur des cadres gestionnaires parce que disait la circulaire �traites � la nation !� Et l�on ferait le reproche aux magistrats de ne pas �tre ind�pendants ? Que fait-on donc de cette ind�pendance lorsque des magistrats sont r�voqu�s pr�cis�ment parce qu�accus�s de r�bellion dans une affaire c�l�bre celle du 8e congr�s du FLN (24 mars 2004) ? Pour revenir au probl�me des gestionnaires incarc�r�s puis acquitt�s, il faut surtout dire que la prison doit neutraliser ceux qui sont un danger pour les honn�tes citoyens elle est totalement inutile lorsqu�elle consiste � faire mal. Et il est normal que le citoyen ait �t� choqu� par l�affaire dite �du matelas br�l�. �Je br�le mon matelas on me coupe la t�te, je d�capite des nourrissons, je suis amnisti�, se dit-il. Lecture au premier degr�, dirait-on ? Pas tant que cela car la lutte contre la corruption est un devoir pour nous tous, briser pour toujours des cadres int�gres en les enfermant un jour, en les acquittant un autre jour ce n�est pas ce qui est attendu de Dame Justice. Une justice qui risque de d�courager de futurs gestionnaires parce qu�elle-m�me t�tanis�e par le politique. Et si un jour dans notre pays une pr�sidente de tribunal criminel a vers� de vraies larmes, ce n��tait pas parce qu�elle ne ma�trisait pas son dossier, ce n��tait pas en raison d�une quelconque sensiblerie f�minine. Non et mille fois non. Cette dame, qui a fait preuve de courage et de comp�tence, a exprim� � travers ses sanglots qu�elle n�a pu r�primer en public, sa profonde tristesse sur les dysfonctionnements de la justice phagocyt�e par le politique. Elle m�rite tout notre respect. En 1984, j�avais publi� un premier ouvrage sur la justice Etre juge et j�avais conclu par mon esp�rance de voir ce livre et les deux autres qui le suivirent : Dame justice : R�flexions au fil des jours, D�rives de justice1990 totalement d�suets. H�las ils sont d�une actualit� br�lante. Et une justice que le politique prend en otage est une justice qui fait peur. Peut-�tre aurait-elle elle-m�me besoin de protection afin que plus jamais des gestionnaires int�gres ne soient pers�cut�s puis acquitt�s, afin que plus jamais des journalistes � l�instar de Mohamed Benchicou n�aillent en prison pour avoir �dit� pour avoir ��crit� ?