Lors d'un point de presse tenu jeudi � la salle Mekki, parall�lement � la journ�e d'�tude de d�ontologie m�dicale, le Dr Bekkat, pr�sident du Conseil national de l�ordre des m�decins, n'a pas m�ch� ses mots en pr�sentant aux journalistes toutes les p�rip�ties qui entourent l�exercice de cette noble profession qu'est la m�decine. D�embl�e, le m�me intervenant, pneumologue de formation, devait d�plorer le fait qu�il existe certains m�decins non inscrits au conseil de l'ordre, notamment pour ceux exer�ant dans le secteur public et dont le taux est jusque-l� de 80%. A ce titre, il n'ira pas par quatre chemins pour demander l�intervention de l'Etat pour exiger cette inscription dans toute op�ration de recrutement. Saisissant la pr�sence des repr�sentants de la presse, l'orateur a lanc� un ultimatum valable jusqu'au 30 juin 2007 � tous les m�decins non encore inscrits d'adh�rer � cette instance. Notre orateur, tout en abordant un sujet qu�il ma�trise n'a pas �t� sans interpeller les pouvoirs publics � impliquer le conseil de l�ordre dans l�embauche des m�decins �trangers plus particuli�rement dans les cliniques priv�es sachant, dira-t-il, qu�on n�a pas besoin de praticiens qui viennent apprendre chez nous. Dans cette m�me optique, le pr�sident du Conseil national de l�ordre des m�decins signalera que l'Alg�rie dispose suffisamment de m�decins soit plus de 40 000 pour assurer une couverture dans les structures sanitaires. Mieux encore, on frise les normes de l'OMS qui stipulent qu'il faudrait un m�decin pour 1 200 habitants. En Alg�rie, nous sommes � 1 pour 1 000 par rapport au Maroc par exemple qui est � 1 pour 1 800 �mes, a-t-il tenu � clarifier. Poursuivant ses propos, le Dr Bekkat n'a pas omis de signaler que pas moins de 800 m�decins sont au ch�mage pour la seule wilaya d'Alger ce qui devrait inciter l'Etat � trouver une meilleure formule pour les r�cup�rer ou, � d�faut, arr�ter carr�ment la formation. �Trouvez-vous admissible qu'apr�s plusieurs ann�es d'�tudes, un m�decin se transforme en taxieur ou pire encore per�oit un salaire de 8 000 DA au titre du pr�emploi ?� Ne s�agit-il pas d�une humiliation pure et simple ? s'interroge-t-il avec amertume. Abordant le point relatif aux praticiens alg�riens travaillant en France, il dira qu'ils sont au nombre de 3 000 toutes sp�cialit�s confondues mais ils n�ont pas le droit d�exercer en priv� car n'�tant pas inscrits au Conseil de l�ordre fran�ais. R�pondant � une probl�matique des plus sensible pour la corporation des m�decins, I'erreur m�dicale en l�occurrence, I'animateur du point de presse �tait cat�gorique en disant que le praticien est responsable de ses actes notamment lorsqu'il s'agit de non-assistance � personne en danger. Croyez-vous qu'un praticien qui perd un malade cela lui fait plaisir ? se questionne-t-il. Mais seulement, il faudrait se rendre � l'�vidence qu'un m�decin n'est pas un d�linquant, insistera-t-il. Car on a vu dans certains cas que des criminels sont moins condamn�s que des m�decins. Aussi, ajoutera-t-il, le m�decin travaille sans filet, s�ajoute � cela le manque cruel de moyens, pour vous dire que c'est aussi un m�tier � grands risques o� les droits et du patient et du m�decin doivent �tre pr�serv�s. Le discours du Dr Bekkat aussi �loquent qu�il puisse para�tre devait �galement virer vers un autre aspect, celui de la m�decine alternative. En ce sens, il n'h�sitera pas � condamner ces pratiques qui trouvent une publicit� favorable aupr�s de la t�l�vision alg�rienne. On assiste � une prolif�ration effr�n�e de ce ph�nom�ne en raison, explique-t-il entre autres, de l�inaccessibilit� aux soins. �tant scientifiques, nous dirons que si les preuves de fiabilit� et d�efficacit� sont apport�es qu'on introduise cette branche parmi le programme d�enseignement universitaire. Enfin, peu avant de cl�turer la s�ance, le Dr Bekkat, qui a pr�conis� la d�centralisation du conseil � l��chelle des wilayas, devait indiquer qu�au mois de novembre prochain, se tiendra un congr�s du Conseil de l'ordre des m�decins euro-m�diterran�en et ce, � l'effet de s'inspirer de l'exp�rience des autres car un m�decin est un m�decin quelles que soient sa race et sa religion, conclut-il. De son c�t�, le Dr Gaceb, vice-pr�sident et charg� de communication au Conseil national de d�ontologie a tenu � mettre en exergue l�int�r�t de ces journ�es qui interviennent dans un contexte d'information et de sensibilisation concernant la responsabilit� civile et p�nale du m�decin face aux instances juridiques. �Ces rencontres que nous organiserons p�riodiquement se veulent un biais incontournable d�examiner des dossiers importants comme celui de la relation entre les erreurs m�dicales et la justice vu que ces derniers temps on assiste � de nombreux cas du genre.� Et d'ajouter : �Le conseil �uvre dans un sens de sensibiliser la corporation des m�decins sur les limites de la responsabilit� m�dicale civile et p�nale, notamment le contenu de la l�gislation �code de d�ontologie m�dicale�. Et la pr�sence massive de magistrats, avocats et autres juristes t�moignent de l'importance du th�me du jour. En conclusion, je dirai que les membres du conseil sont unanimes � dire que le m�decin est � juger par ses pairs sur son travail et il est �ventuellement sanctionn� en cas de faute �prouv�e�, car insistera-t-il, un m�decin reste un m�decin et est loin d'�tre un d�linquant� rejoignant ainsi la vision de son confr�re, le Dr Bekkat. S'agissant de la rencontre du jour, le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle a �t� d'un niveau illustrant parfaitement la ma�trise irr�prochable des diff�rents communicants qui se sont relay�s pour la circonstance. Et c�est au Dr Touhami, chirurgien � Paris, d'ouvrir les travaux en ressuscitant de fort belle mani�re Ibn Sina, ce scientifique au savoir illimit�. Il commencera d'embl�e � mettre en relief le don de ce pur produit de la civilisation arabomusulmane, dont les d�couvertes devanc�rent m�me Pasteur. Le g�nie Avicenne n'a pas �t� sans laisser planer une curiosit� parmi les scientifiques de l'�poque d'autant qu'il transper�a � un �ge pr�coce les secrets de l'art m�dical. Auteur de 276 livres et dont une partie seulement a �t� retrouv�e, Ibn Sina appel� aussi d�voreur d'ouvrages scientifiques alors qu'il n'avait que 17 ans, a, par ailleurs, brill� en se consacrant � l'�tude d'autres branches comme l'astronomie ou la g�om�trie, dira l'intervenant qui toutefois a su int�resser l'assistance en se r�f�rant de temps � autre aux citations du penseur comme la fameuse �Combattre le mal par son contraire�. Le reste des interventions portaient entre autres sur �L'�tat de la bio�thique en Alg�rie�, �L�histoire de la responsabilit� m�dicale�, �La d�ontologie et l'�thique m�dicales�, des travaux qui ont vu de riches d�bats pour �tre sanctionn�s ensuite de recommandations. A noter la bonne organisation, la r�ussite et l'int�r�t qui ont marqu� cette journ�e impeccablement pr�par�e par le Conseil r�gional de l�ordre des m�decins pr�sid�, faut-il le citer, par le Dr Hema�dia et rayonnant sur les wilayas de Tissemsilt, A�n-Defla, Chlef et Relizane.