Combien sont-ils et o� exercent-ils ? Ont-ils des autorisations ou sont-ils en Alg�rie au titre de touristes ? Des m�decins �trangers, des Tunisiens et des Polonais notamment, sont de plus en plus nombreux � venir les week-ends en Alg�rie pour effectuer des interventions chirurgicales au niveau de diff�rentes cliniques priv�es. Rosa Mansouri - Alger (Le Soir) - Cet �tat des lieux a �t� d�nonc� jeudi dernier par le pr�sident du Conseil de l'ordre des m�decins, le Dr Bekkat Berkani Mohamed, en marge des 6�mes rencontres nationales d'�thique et de d�ontologie m�dicales. Selon lui, ces m�decins exercent en toute ill�galit� dans notre pays, m�me si au pr�alable ils b�n�ficient d�autorisations. �Aucun m�decin ne doit exercer, qu�il soit alg�rien ou �tranger, sans s�inscrire au Conseil de l�ordre des m�decins�, a-t-il affirm� en ajoutant qu��il n�est pas juste d�autoriser des m�decins �trangers � intervenir aupr�s de nos malades lorsqu�on sait que nos m�decins � ils sont 2000 en France � sont emp�ch�s d�exercer�. �Nous sommes pr�ts � inscrire ces m�decins au Conseil de l�ordre, � condition que nos m�decins � l��tranger b�n�ficient du m�me traitement, et ce, dans un cadre r�glementaire et dans le respect de l��thique et de la d�ontologie m�dicales�, a-t-il signal� encore. Dr Bekkat ne va pas sans soulever l�int�r�t de l�Alg�rie � acqu�rir toutes les nouvelles techniques dans le domaine m�dical. Le conf�rencier a insist� que l�aide des m�decins �trangers pourrait mieux intervenir dans les h�pitaux publics o� le besoin est pressant et en toute �vidence, dans un cadre conventionnel et de partenariat. �En finalit�, c�est la responsabilit� m�dicale qui est en jeu. Quand un m�decin �tranger vient le week-end et repart juste apr�s, qui sera responsable de la sant� du malade si celle-ci venait � se d�t�riorer et � se compliquer ?� s�interroge-t-il. �L�Alg�rie doit coop�rer d�abord avec ses m�decins �tablis � l��tranger, car il s�agit aussi de prot�ger la m�decine alg�rienne�, encha�ne le pr�sident du Conseil de l�ordre des m�decins. Devant la d�faillance du syst�me sanitaire, le manquement aux responsabilit�s, la non-application des lois et l�absence d�un contr�le rigoureux des �tablissements publics et priv�s, le Conseil de l�ordre des m�decins interpelle le minist�re de la Sant� et de la R�forme hospitali�re quant � l�organisation d�assises nationales sur la sant�, afin de mettre en place une politique de sant� pour les vingt ann�es � venir. Des assises qui devraient r�unir la tutelle, les syndicats de sant�, les associations activant aupr�s des malades et le Conseil de l�ordre des m�decins. Cette rencontre devrait, selon Dr Bekkat, �faire �voluer les textes de loi r�gissant le secteur et les adapter � l��volution de la m�decine�. En mati�re d��thique et de d�ontologie, le pr�sident du Conseil fait signaler que la journ�e de jeudi est consacr�e, justement, pour d�battre des changements qui devraient intervenir sur le code de d�ontologie. Une centaine de textes, selon l�orateur, n�ont plus lieu d��tre. Par ailleurs, il insiste sur la n�cessit� de s�paration des trois professions m�dicales (m�decine, pharmacie et chirurgie dentaire) du fait que ces professions sont diff�rentes et ne r�pondent pas � la m�me d�ontologie. Evoquant le service de sant� public, Dr Bekkat regrette le manque de confiance accord� par les malades aux �tablissements publics. Il est urgent, selon lui, de r�habiliter cette situation et de compter sur les comp�tences existantes en leur donnant les moyens de remettre sur pied le syst�me de sant� publique. C�est la d�faillance de ce syst�me, signalons-le, qui est � l�origine de la fuite des malades vers le secteur priv� ou carr�ment de son d�tournement vers ses structures par les praticiens qui eux aussi ne respectent pas le temps compl�mentaire que leur accorde la loi (deux apr�s-midi par semaine), pour exercer dans les cliniques priv�es. Cette situation est �galement � assainir.