Que de rumeurs ont circul� sur le d�roulement des corrections des copies des �preuves du baccalaur�at. Aucune information n��manant des centres de correction transform�s en bunker, parents, �l�ves et m�me corps enseignant entretenaient le doute sur le bon d�roulement de l�op�ration. On raconte que l�anonymat des candidats n��tait pas respect�, que les enseignants b�claient leur travail, car pay�s � la copie et que les correcteurs s�entendaient pour r�duire les �carts de notation pour �viter une troisi�me correction. Tentative de d�mystification� Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - Il est onze heures. Dans la salle de classe du lyc�e technique Ibn-el- Haytem sis au Ruisseau, l�ambiance est studieuse et rappelle �trangement celle qui r�gne dans les salles d�examen � une diff�rence pr�s : ce sont les professeurs qui ont pris la place des lyc�ens et qui planchent sur les copies. Ces derni�res passent par un long processus apr�s avoir souvent parcouru plusieurs kilom�tres. Les copies voyagent d�une wilaya � une autre, une pr�caution prise cette ann�e pour des raisons �videntes li�es � des accointances suppos�es ou av�r�es entre enseignants et candidats. C�est ainsi que 13 970 copies de Tamanrasset et de Boumerd�s se sont retrouv�es au niveau du Ruisseau, un centre � la t�te duquel a �t� plac� M. Belkhider Mouloud, inspecteur de physique, et qui a la lourde t�che de mener � bien les op�rations de correction. Le processus est bien huil� : chaque copie passe d�abord par la cellule de contr�le qui fait le compostage et affecte � chaque copie un num�ro d�anonymat. En d�autres termes, le num�ro d�inscription inscrit par le candidat le jour de l�examen n�appara�t pas et l�enseignant correcteur ne peut identifier l��l�ve. L�anonymat est ainsi pr�serv� jusqu�au jour des d�lib�rations. Au niveau de cette cellule, les agents saisissent les notes donn�es par les enseignants, v�rifient que les totaux sont justes avant de transmettre ces m�me feuillets � la salle d�informatique. Ici, chaque fois que des feuillets arrivent, les informaticiens saisissent les informations, v�rifient deux fois qu�elles sont justes, renvoient les feuillets � la premi�re cellule qui se charge de les transmettre au correcteur qui doit s�assurer que la note saisie est bien celle qu�il a attribu�e. Au niveau du Lyc�e Ibn-el-Haytem, 61 jurys de professeurs ont �t� constitu�s, chaque enseignant aura corrig� au terme de 14 jours, une moyenne de 220 � 240 copies. En comptant les doubles corrections, cela donne quelque 400 feuilles. En g�n�ral, les copies sont corrig�es deux fois � moins que l��cart soit de 3 points pour les mati�res scientifiques ou 3,5 pour la philosophie. Avant d�entamer les corrections, les enseignants se familiarisent d�s le premier jour avec les �nonc�s des sujets, les corrig�s-types et le syst�me de notation. Ils se substituent � l��l�ve, r�solvent le probl�me et envisagent des r�ponses non incluses dans le corrig�type � l�issue d�une correction collective faite au tableau et supervis�e par un inspecteur ou un enseignant d�sign� par l�Onec. L�un d�entre eux nous a assur� hier que l��l�ve n��tait sanctionn� qu�une fois pour une faute commise. C�est d�ailleurs dans cet esprit que les correcteurs font preuve de flexibilit� et acceptent des r�ponses non incluses dans les corrig�s, pour peu qu�elles soient justes. Le bar�me quant � lui rev�t un caract�re national et ne peut subir aucune modification sous peine de porter atteinte au principe de l��galit� des chances entre candidats. Le premier jour, les corrections d�butent doucement avant d�atteindre la vitesse de croisi�re qui se situe autour de 50 copies par jour. La seconde correction ne d�bute qu�une fois que 75% des premi�res corrections ont �t� effectu�es par d�autres enseignants. Si dans un jury, la pr�valence des �carts entre les correcteurs est de 25%, toutes les corrections sont ��cras�es� et doivent �tre refaites. Les enseignants ayant effectu� ces derni�res ne sont alors pas pay�s. Pour chaque copie corrig�e, l�enseignant per�oit 33 DA auxquels s�ajoutent 500 DA de prime journali�re pour un travail qui d�bute � 8h pour prendre fin � 14h. Tous les professeurs ne peuvent �videmment pas �tre correcteurs. Ils sont souvent propos�s par les directeurs des lyc�es ou les inspecteurs et doivent satisfaire au moins � deux crit�res : celui d��tre titulaires et d�avoir le niveau de terminale. Pour �viter que ce soient toujours les m�mes, la liste est chang�e tous les trois ans sans que cela att�nue la contestation de certains enseignants qui se disent exclus.