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Chronique
En quelques mots : de-ci, de-l�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 23 - 06 - 2007


Par Le�la Aslaoui
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1) De qui ont-ils peur ?
Le gouvernement s�engage � poursuivre r�solument la politique de r�conciliation nationale sous la haute autorit� du pr�sident de la R�publique�. Tel est l�axe principal du programme pr�sidentiel � puisqu�il en est la note introductive que le gouvernement est charg� de mettre en �uvre.
Abdelaziz Bouteflika d�cide, Abdelaziz Ziari vote, Abdelaziz Belkhadem ex�cute. �Poursuivre la politique de r�conciliation� signifie l�application de plus en plus cl�mente, de plus en plus �tendue de la charte bouteflikienne aux �gorgeurs de nourrissons, de femmes, d�intellectuels, de journalistes, des forces de s�curit�, des membres de la communaut� chr�tienne, aux violeurs, aux poseurs de bombes, aux massacreurs de populations, aux destructeurs et pyromanes de l�Alg�rie. Ceux-l� et ceux qui les ont soutenus, financ�s, applaudis ont �t� ou seront amnisti�s. C�est-�-dire par volont� unilat�rale de Abdelaziz Bouteflika leurs infractions ont �t� � seront � totalement effac�es et n�ont jamais �t� commises. Tout cela sans jugement, sans sanction p�nale, sans repentance publique de ces criminels, affubl�s, n�anmoins, par le pouvoir du qualificatif de �repentis�. Tout cela accompagn� de la mansu�tude et du pardon pr�sidentiels. Celui-l� m�me que de nombreuses familles des victimes du terrorisme n�accordent jamais aux bourreaux. Abdelaziz Bouteflika a d�ailleurs fort bien compris que celles-ci (familles des victimes) ne lui feront jamais ce �cadeau�. Raison pour laquelle il d�clara : �Si les victimes refusent de pardonner, nous, nous pardonnons.� Comprendre : �Je ne suis pas le pr�sident de tous les Alg�riens comme suppos�. Les familles rebelles � la mascarade des embrassades avec les assassins de leurs proches n�ont qu�� �se cogner� la t�te contre les murs, moi, Abdelaziz Bouteflika le r�conciliateur, j�ai d�cid� de les anoblir, de les blanchir (les assassins). Ils ne seront pas poursuivis p�nalement et b�n�ficieront de mes largesses.� Ces quelques rappels bri�vement �voqu�s, s�ils permettent de lutter contre l�amn�sie, un mal alg�rien et fort r�pandu, posent surtout un autre probl�me. Celui de savoir pour quelles raisons le premier magistrat du pays si s�r de lui, si convaincu de sa politique r�conciliatrice et de son succ�s, �prouve-t-il le besoin d�ins�rer cette mise en garde ou plut�t cette mesure r�pressive : �Le gouvernement entend renforcer sa vigilance pour s�opposer � toutes les vell�it�s visant � contrecarrer la politique de r�conciliation nationale d�o� qu�elles viennent ?� Pourquoi ces pr�cisions puisqu�il avait �t� annonc� au son des tambours que le peuple avait souscrit � 98% � cette mascarade ? Que repr�sentent donc 2% de �tra�tres� et �anti-nationalistes� ? Pourquoi ces pr�cisions puisque le chef de l�Etat avait d�clar� lors d�un meeting avant r�f�rendum dans l�est du pays qu�il �tait soutenu par de nombreux r�conciliateurs dont des formations politiques (les signataires du contrat de Rome en janvier 1995, notamment), des associations dont celles de certaines familles des victimes du terrorisme ? Sans oublier les nombreux courtisans et opportunistes de tous bords pr�ts � tout pour un strapontin, ou un si�ge �jectable. De quoi a-t-il alors peur ? De qui a-t-il peur puisqu�il est si s�r de la justesse de sa d�marche et de son succ�s sur le terrain ? Abdelaziz Bouteflika est parfaitement conscient que le score de 98% n�est pas le fait du peuple et qu�il fut impos� � celui-ci. Abdelaziz Bouteflika est parfaitement conscient que ses d�crets, ses mises en garde, y compris d��ventuelles sanctions p�nales ne feront jamais peur � ceux dont les convictions identiques jusqu�� leur dernier souffle. Ceux-l� plus nombreux que ses �soutiens�, quoi que l�on pense, quoi que l�on dise, ne cesseront jamais de revendiquer leur droit � la justice. Ce qui les distingue de Abdelaziz Bouteflika et de Abdelaziz Belkhadem est qu�ils ont eu le courage d�affronter le terrorisme islamiste sans se cacher et sans fuir aux Emirats ou ailleurs. Sinc�rement, peut-on apr�s cette r�sistance avec seulement nos voix et nos plumes avoir peur de quoi que ce soit et de qui que ce soit ? Abdelaziz Bouteflika est parfaitement conscient que la suppos�e association des victimes du terrorisme ne repr�sente qu�elle-m�me puisqu�elle englobe celles et ceux qui ont entendu � et c�est leur droit et leur choix � brader la m�moire de leurs proches assassin�s, pour quelques �ph�m�res avantages mat�riels. C�est pr�cis�ment parce qu�il sait que la paix des c�urs mais surtout des m�moires ne se d�cr�te pas, que l�initiateur de la politique r�conciliatrice entend b�illonner � l�avenir (conform�ment, d�ailleurs, aux dispositions de la charte portant �paix et r�conciliation nationale�, les opposants au mariage contre nature entre des bourreaux blanchis et leurs victimes. Ce n�est pas nouveau. Lorsque l�ex�cutif veut occulter les probl�mes, il impose le silence. N�a-t-il pas d�j� malmen� dans un pass� r�cent des familles r�clamant justice ? N�a-t-il pas interdit la tenue d�un s�minaire � Alger initi� par l�association �Djaza�rouna� de l�infatigable et admirable Ch�rifa Kheddar ? Il a tout de m�me eu lieu � Bruxelles ! La grande satisfaction des familles des victimes du terrorisme r�side pr�cis�ment dans cette mise en garde consistant pour le gouvernement de se montrer vigilant aux opposants de la r�conciliation. Car elle signifie que l�ex�cutif et � sa t�te Abdelaziz Bouteflika ne croit absolument pas en la faisabilit� de sa politique. Elle signifie que l�avenir donnera ind�niablement raison aux opposants de cette mascarade. Ils ont d�ailleurs d�j� eu raison, puisque de source officielle, l�on sait que des �amnisti�s� ont repris le chemin du crime puisque non amendables. Ils ont d�j� eu raison puisque les attentats ne se sont jamais arr�t�s au quotidien, l�Arm�e nationale populaire traquant les islamistes dans tous les coins du pays. Et j�ose esp�rer que le 11 avril 2007 n�a pas d�j� �t� oubli� : les kamikazes �taient des Alg�riens. Ce n��tait pas des fant�mes. A l�avenir, ils auront encore raison, car comment penser un seul instant que des enfants de victimes ayant assist� impuissants � l�ex�cution de leurs p�res panseront leurs blessures sans justice et sans v�rit� ? La mise en garde est la victoire des familles des victimes du terrorisme et ceux, nombreux, parmi les irr�ductibles r�publicains qui les soutiennent. Elle est la faiblesse et la d�faite annonc�e d�un ex�cutif qui a peur. Parce qu�il panique, il menace. Nous emp�chera-t-il de dire que la r�conciliation est la pire des injustices inflig�e � ces m�mes familles des victimes ? Certainement pas. Car se taire comme le voudrait l�initiateur de la r�conciliation nationale, ce serait pi�tiner et trahir la m�moire de nos �poux, nos fr�res, nos s�urs, nos m�res, nos enfants, nos amis dont nous sommes tr�s fiers m�me si leur blessure est ind�l�bile. Les seuls auxquels la parole devrait �tre confisqu�e ce sont ceux qui se sont dit tr�s fiers d�avoir �t� des assassins. Mais que dis-je ! Ceux-l� ont droit aux honneurs et aux �droits sociaux�. Nous, il nous reste la parole et il n�est pas question de renoncer � cette parole. C�est notre vigilance. Notre vigilance qui n�est �videmment pas celle de l�Ex�cutif. D�ailleurs, le m�me Ex�cutif devrait savoir que ses menaces � l�encontre des opposants � la r�conciliation ou autres domaines ne porte plus. Il lui suffit de se reporter � la date du 16 juin 2007 et il comprendra que le rassemblement de r�publicains initi� par le Comit� des libert�s Mohamed Benchicou � la Maison de la presse pour la remise de prix � un journaliste syrien d�tenu dans les ge�les de son pays pour �avoir dit et �crit� et � titre posthume au correspondant d� El Watan Abdelhak Beliardouh, pouss� au suicide par la mafia locale de T�bessa et d�c�d� le 20 novembre 2002. Nous �tions tous l�. Mohamed Benchicou d�abord admirable de courage et d�cid� � continuer. Comment baisser la garde ? Comment reculer lorsqu�on rencontre son regard qui vous fixe droit dans les yeux ? Comment renoncer � notre combat lorsque la jeune �pouse de Zinou, le journaliste assassin�, notre ami � tous, dit � haute et intelligible voix : �Nous ne pardonnerons pas, nous n�oublierons pas !� Non la famille des r�publicains n�est pas us�e, elle n�est pas enterr�e. Sans doute aurions-nous d� �tre plus nombreux. Mais ceux qui �taient l� avaient en commun quelles que soient leurs divergences la volont� in�branlable de ne jamais brader la R�publique, celle pour laquelle nos proches et nos amis ont �t� assassin�s. La volont� in�branlable de ne jamais c�der � la peur et aux menaces. Ils avaient dit que Mohamed Benchicou �paierait�. Il a �pay�. Le 16 juin 2007, c�est lui qui pr�sidait la c�r�monie de remise des prix. Nous �tions l�, enfants d�une m�me famille qui ne nous rallierons pas � la r�conciliation par peur. Et de voir des policiers ouvrir la voie au cort�ge qui d�posa la gerbe sous la st�le de Adel et Fad�la, deux journalistes �cras�s par un bus de l�ETUSA le 14 juin 2002, jour d�une marche interdite, une de plus ! � il est vrai qu�elle n��tait pas spontan�e � m�a amen� � penser que cette police �tait � combien ! plus sympathique, plus humaine, que celle qui a �cass� du ministre� un fameux soir du 8 avril 2004 � la m�me place du 1er Mai. Et pour quelles raisons cette famille serait-elle �loign�e de tous les Alg�riens (nnes) qui se sont abstenus comme veut le faire croire le pouvoir ? C�est � lui et � lui seul que les abstentionnistes ont tourn� le dos. Pour quelles raisons le d�clic serait-il impossible ? Plus de 18 millions d�Alg�riens savent ce qu�ils ne veulent pas. Il leur suffirait d�exprimer clairement ce qu�ils veulent et ne plus se contenter de subir sous pr�texte qu�ils sont us�s. Lorsqu�on veut le changement, on ne se borne pas � attendre qu�il vienne d�en haut. Car avec le haut ce sera toujours le changement sans le changement. Les R�publicains seront-ils capables de d�passer leurs divergences, leurs gu�guerres lassantes de leadership ? Il faut le souhaiter profond�ment car nous n�avons plus le temps faute de temps. Libert� du 21 juin 2007 rapporte dans un article intitul� �Que reste-t-il du combat des femmes alg�riennes ?� Que des femmes d�mocrates se sont dites d��ues par le refus du pouvoir de leur accorder un
espace destin� � leur permettre d�organiser le 8 Mars 2007. N�est-ce pas dans l�ordre des choses qu�un pouvoir convaincu que ces femmes in�branlables dans leurs convictions de d�mocrates ne leur donne pas le b�ton pour le battre ? Les femmes savent en tout �tat de cause que ce m�me pouvoir qui les consid�re mineures � vie les sacrifiera � tout moment pour plaire aux islamistes. Il resterait alors de savoir ce qu�elles veulent puisqu�elles savent ce qu�elles ne veulent pas. D�passerontelles, elles aussi ce qu�a appel� Mme Ouared (reportage de Libert�) la �guerre du leadership ?� Accepteront-elles les divergences (hormis �videmment celles de femmes ayant fait du combat des femmes un marche-pied pour leurs ambitions politiciennes) des unes et des autres si l�essentiel est acquis ? Si je dis cela c�est parce que ce reportage a raviv� le douloureux souvenir d�un 8 Mars plac� sous le signe de l�unit� � la salle Ibn Khaldoun. A l�entr�e, une femme d�mocrate me demanda d�emprunter une porte plut�t qu�une autre r�serv�e celle-ci aux �seules d�mocrates� de son association et de son parti. Quel d�lit avais-je commis ? Aucun, puisque tenant � mon ind�pendance et � ma libert� je ne repr�sentais aucun parti, aucune association. On me reprochait d�avoir fait campagne pour le pr�sident Liamine Zeroual. C�est un reproche qu�il faut alors adresser aux nombreux Alg�riens (nnes) venus en force voter en sa faveur (61%). Et jusqu�� ce jour un vibrant hommage lui est rendu par ses compatriotes. Ces femmes comprendront- elles que leurs convictions de militantes de partis sont respectables mais ne sauraient pour autant les autoriser � rejeter celles qui ne pensent pas comme elles ? Elles aussi n�ont plus le temps faute de temps. Ces femmes d�mocrates au parcours irr�prochable, aux convictions inchang�es, ont pour ennemi le pouvoir et non les femmes d�mocrates comme elles.
2) Semaine maudite !
L�immobilisme succ�de � l�immobilisme et lorsqu�il se passe quelque chose, c�est une succession de malheurs qui a lieu. Ainsi la semaine �coul�e a-t-elle montr� une �quipe nationale de football d�sastreuse. Dans ce domaine comme celui de la politique ce sont les m�mes discours, les m�mes personnes, les m�mes magouilles et Jean-Michel Cavalli, entra�neur de ladite �quipe, a fait chuter l��quipe de Lille (en France) dont il �tait l�entra�neur de la premi�re � la seconde division (saison 96/97). Et c'est � lui qu�il est fait appel ! La coupe USMA/Mouloudia se jouerait-elle d�j� dans les coulisses ? Lorsque la rumeur persistante r�v�le qu�un ambassadeur accr�dit� dans une ville europ�enne se trouve en Alg�rie abandonnant ainsi la diplomatie, lui pr�f�rant son club favori dont il est pr�sident d�honneur. �videmment ce n�est qu�une rumeur... Esp�rons que loin des calculs politiciens, la coupe sera remise � l��quipe qui n�aura pas d�m�rit�. Croire que l�on g�re d�ailleurs la s�curit� de la capitale en favorisant l�une plut�t que l�autre est un mauvais calcul. Car le perdant peut estimer qu�il ne devait pas perdre. Comme si cela ne suffisait pas, il y a eu l�horreur qu�a engendr� �l�assassinat� ? du petit Yacine. En attendant d�en savoir plus sur ce drame, il y a lieu seulement d�esp�rer qu�il servira d�exemple � toutes les m�res qui envoient leurs jeunes enfants de quatre, trois ans, voire moins, dans la rue. La m�re du petit Yacine n�a pas � �tre accabl�e plus qu�elle ne l�est. Mais l��motion ne doit pas tout expliquer : un enfant de quatre ans n�a absolument rien � faire dans la rue. Il est la proie de tous les dangers surtout celui de la p�dophilie. Enfin, la cerise sur le g�teau fut cette information rapport�e par El Watan, selon laquelle l�Etat alg�rien aurait vers� � titre de caution 200 000 euros pour faire lib�rer de prison (en France) Mami, auteur pr�sum� d�atteinte aux bonnes m�urs et contre lequel la justice de son pays, puisque Mami est fran�ais et alg�rien, a d�cern� un mandat d�arr�t international. Ainsi, ne nous demandons plus o� va l�argent de l�Alg�rie riche et en bonne sant�. Tant�t il sert � offrir le p�lerinage (hadj) � une chanteuse de ra� qui n�a rien demand�, tant�t � payer les frasques de cheb Mami. Mais il est vrai que celui-ci avait �t� seul autoris� � rendre visite au Val-de-Gr�ce � son pr�sident alg�rien, et � �tablir un diagnostic de bonne sant� ! Abdelaziz Bouteflika a le droit d�aimer la musique ra� et ses chanteurs (euses). Il n�a pas le droit par contre de verser deux milliards de centimes (en dinars) pour cautionner ce que le droit et la morale r�prouvent. Cet argent est le n�tre nous les Alg�riens sans binationalit�.


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