Poursuivant les d�bats sur des destructions survenues dans les 252 logements appartenant � l�EPLF, le tribunal de Boumerd�s a entendu durant la s�ance de l�apr�s-midi du sixi�me jour de ce proc�s sur les cons�quences du s�isme de Boumerd�s, les conclusions de la commission minist�rielle. Selon le porte-parole de cette instance, les destructions, notamment les b�timents 10 et 11 o� ont �t� recens�es les victimes (10), ont �t� caus�es par le mauvais ferraillage des poteaux pour lequel des r�serves auraient �t� formul�es par le CTC. Les m�mes r�serves, selon la commission, n�ont pas �t� lev�es au sujet d�un mur de p�riph�rie. Pour la commission, ce chantier est rest� longtemps � l�arr�t. Embo�tant le pas � la commission minist�rielle, l�expert d�sign� en 2005 par le juge d�instruction pour r�pondre � un certain nombre de questions, estime de son c�t� que l��tude du sol et les fondations ne pr�sentent pas d�anomalies. Il met cependant en cause la qualit� des b�tons et accuse le bureau de n�gligence. A noter que les expertises des deux parties ne concordent pas comme, par ailleurs, elles ne portent pas sur des faits graves En fin de s�ance de lundi, le tribunal a examin� le cas des 10 logements construits pour l�EPLF � Sidi-Daoud. Dans ce dossier pour lequel l�on pourrait consid�rer Selkim Mohamed P-dg de l�EPLF, le ma�tre de l�ouvrage des 10 habitations comme �tant totalement responsable des points de vue civil et p�nal de ce projet puisque celui-ci est r�cent. L�accus� s�en sort indemne de toute accusation du fait que le tribunal a estim� que les habitations ont �t� construites selon les normes. D�ailleurs, d�aucuns s�interrogent sur le pourquoi de l�inscription de ce site dans la liste du tribunal. Le DG du CTC, juge et partie Pour revenir � notre rapide entretien avec ma�tre Benbraham qui a longtemps questionn� l�ancien directeur de l�agence CTC de Boumerd�s devant le juge en qualit� de simple t�moin sur les missions du CTC, l�avocate nie que son client ait re�u les 64 logements qui auraient �t� �tablis lors du suivi des travaux des 252 logements. C�est, d�apr�s elle, contraire au contrat convenu entre le CTC et l�entreprise de son client. Par la suite, notre interlocutrice pose le probl�me de la relation contractuelle entre ces deux partenaires. D�apr�s elle, le promoteur a fait confiance � son partenaire pour suivre par sa d�l�gation les travaux de r�alisation �A-t-il fait son travail ?� Elle insinue par l� que cette relation contractuelle a �t� amput�e d�une obligation et tente de mettre � nu le d�calage entre la vocation d�clar�e du CTC et la r�alit� sur le terrain �le repr�sentant du CTC dira, et son ancien directeur l�a clam� devant le tribunal : �Mon probl�me est celui se rapportant exclusivement � la fonction de conseil de police d�assurance.� En clair, le CTC, institution publique de contr�le de construction n�a en r�alit� que la fonction commerciale. Plus loin, ma�tre Benbraham pose le probl�me de certificat de conformit� �ce document est �tabli sur la base de tous les documents surtout ceux relatifs au contr�le inh�rent au chantier, m�me cas figure, le CTC dira que son probl�me concerne la police d�assurance�. Poussant le bouchon plus loin elle ass�ne : �L�EPLF et le CTC font partie de la m�me tutelle ; le minist�re de l�Habitat. Si malfa�on il y a, pourquoi le CTC n�a pas alert� sa tutelle ? Sinon ce minist�re aurait-il ferm� les yeux sur la s�curit� des citoyens ?� Pour rappel, l�OPGI qui est impliqu� dans les destructions de 7 projets dans la wilaya de Boumerd�s et qui voit son DG et un cadre de cet office accus�s pour les m�mes chefs d�inculpation que les 36 autres accus�s, en fait �galement du m�me minist�re que le CTC et l�EPLF. A la question sur la pr�sence du DG du CTC au sein des commissions minist�rielles, l�avocate s�est interrog�e : �Peut-on �tre juge et partie ?� Pour rappel, le CTC est mis en cause dans ce proc�s et ce, � la suite de l�inculpation de plusieurs de ses cadres. Les 60 logements SNTF Le tribunal a abord� la troisi�me partie de ce proc�s qui concerne les 60 logements r�sidentiels des cheminots dans la commune de Corso. Dans cette cit�, 49 victimes ont �t� malheureusement d�plor�es. Les trois b�tisses dont le ma�tre de l�ouvrage est la soci�t� immobili�re Immo/SNTF dont le premier responsable Mouldi Ziadi se trouve au box des accus�s, se sont effondr�es le jour du s�isme laissant ce lourd bilan. Les d�bats, toujours en cours lors de notre mise en page de notre compte rendu, font appara�tre quelques insuffisances. Celles-ci ne font pas ressortir, � mi-chemin de l�audience, de mani�re claire l�accusation adress�e aux 4 inculp�s. Le tribunal d�bat toujours des responsabilit�s des accus�s. Il a �t� question de mauvaise ferraille et du contr�le des b�tons. Ce que r�fute l�entrepreneur, Yasri Mehenni, qui affirme avoir construit les trois b�timents selon les normes en vigueur alors. Pour ces b�timents situ�s � 15 m�tres de la voie ferr�e de la gare de Corso, distance r�glementaire, dit-on, le CTC aurait, selon l�ing�nieur pr�conis� la construction d�un voile en b�ton pour absorber les vibrations. Chose qui n�a pas �t� appliqu�e. A la question du pr�sident sur la qualit� de l��tude du sol, les experts du minist�re se sont enchev�tr�s dans des tentatives d�explication scientifiques devant un auditoire qui ne ma�trise pas le domaine. Toujours d�apr�s les experts du minist�re �l�acc�l�ration et la violence du s�isme qui �taient sup�rieures de 3 � 4 fois les normes pr�conis�es pour la r�gion ont �t� d�terminantes dans l�ampleur des d�g�ts�. Il insinue par ailleurs que la mauvaise conception des normes parasismiques a contribu� � la catastrophe. Les experts �taient soumis aux questions de la d�fense. Le drame des 1 200 logements plane La question r�currente, que posent bon nombre de citoyens en ville ou qui assistent � ce proc�s et dont personne, n�a pas pour l�heure de r�ponse concernant le site des 1200 logements. Effectivement, aucune poursuite n�a �t� enclench�e pour les destructions et surtout le nombre effarant de victimes d�nombr�es dans cette cit�. Dans cet ensemble de logements, 1406 en r�alit�, les premiers il est vrai � voir le jour dans l�ex-Rocher noir, habitaient ce que l�on pouvait consid�rer comme l��lite r�gionale et locale. Des enseignants des ex-institutions de formation ( INH, INIL, IAP,�) des cadres sup�rieurs de Sonatrach et des chercheurs de laboratoires de certaines ex-soci�t�s nationales qui y avaient install� le laboratoire. Le 21 mai 2003, ce fut un drame terrible. Plus de 14 b�timents se sont effondr�s. Les pertes humaines d�passaient les 600. C�est le quartier le plus touch� de la wilaya de Boumerd�s. D�s lors, la question citoyenne est formul�e ainsi : pourquoi personne n�est poursuivi, pour ce drame ? Certains invoquent la fin du d�lai de prescription qui est, dit-on, de 10 ans dans le secteur de la construction. Or, il semblerait que des accus�s, comme nous l�a confi�, M. Henni Adda Kamel, DG de l�OPGI, inculp�s dans 7 sites, sont poursuivis pour des destructions de logements r�ceptionn�s en 1988. C�est-�-dire 19 ans. La question reste pos�e.