La p�nurie de lait semble se r�installer, dans le pays, entra�nant avec elle une sensible augmentation des prix des produits laitiers d�riv�s. Consid�r�e comme le premier consommateur de lait au Maghreb avec 3,7 milliards de litres par an et avec une production locale estim�e � 40%, l�Alg�rie n�arrive toujours pas � satisfaire sa demande en ce produit. La production nationale semble nettement inf�rieure � la forte demande qui va crescendo. En effet, la production nationale actuelle ne d�passerait pas les 2,6 milliards de litres avec un taux de collecte de lait de moins de 15% de la traite . Pour combler ce d�ficit, le recours � l�importation de lait sous forme de poudre constituait la seule "solution". Ceci a in�vitablement entra�n� une augmentation des prix, affectant en plus du lait pasteuris�, la production des produits laitiers tels les fromages et le yaourt. Devant cette situation, les m�nages alg�riens, dont le pouvoir d�achat s�amenuise chaque jour un peu plus, se voient oblig�s de se rabattre sur les diff�rentes marques de lait en poudre. A l�instar des autres r�gions du pays o� la crise du lait se r�installe confortablement, la capitale � son tour en ressent d�j� les effets. La quantit� re�ue par les commer�ants est �puis�e d�s les premi�res heures de la matin�e. "M�me si le lait en sachet n�a pas augment�, la production, elle, demeure insuffisante devant la demande toujours grandissante", nous confiera un commer�ant. Des bacs de lait vides entrepos�s devant son magasin d�alimentation g�n�rale situ� dans un quartier d�Hussein Dey, ce modeste commer�ant nous expliquera que les consommateurs, qui sont un peu "forc�s", se rabattent sur le lait en poudre. D�ailleurs, un d�tail a attir� notre attention, ce produit �tait absent des �tals ce jour-l�. Mis � part quelques packs de Candia, le lait en poudre semblait "�vapor�". Interrog�, notre interlocuteur nous confiera que devant de telles p�nuries, la marchandise "s��coule en un clin d��il". Les familles se retrouvent donc dans l�obligation de s�approvisionner en payant un peu plus cher le produit. Seulement voil�, les autres commer�ants ne partagent pas le m�me avis. A quelques m�tres de ce magasin, le g�rant d�une sup�rette nous expliquera que "depuis l�augmentation des prix du lait en poudre et produits d�riv�s, les affaires vont mal". Avec des prix d�passant les 200 DA la bo�te de lait en poudre au prix de d�tail, il est normal que le pauvre consommateur soit r�ticent. Notre �tonnement �tait des plus grands de remarquer qu�une bo�te de lait pouvait atteindre jusqu�� 250 DA dans certaines sup�rettes et autres magasins. A se demander comment peuvent survivre les milliers de foyers dont le salaire moyen ne d�passe souvent pas les 12 000 DA. Pour ce m�me g�rant, les produits laitiers ne connaissent pas "une grande consommation". La hausse des prix a sensiblement affect� le pouvoir d�achat du citoyen. "Allah ghaleb, les gens ne peuvent plus se permettre de telles d�penses", nous dira une cliente avant d�ajouter am�rement : "C�est l�explosion des prix, on ne peut plus faire face � la chert� de la vie." Les consommateurs "boudent" les yaourts qui sont pass�s � 15 DA pour un simple pot de yaourt aromatis�. Il est vrai qu�on ne peut "songer" � prendre un dessert, en consid�rant qu�une famille alg�rienne compte en moyenne six membres. Faites le calcul ! M�me le petit lait "l�ben" n�a pas �t� �pargn� par la hausse des prix. Le prix de ce d�riv� varie d�un endroit � un autre. Le petitlait se vend entre 55 � 65 DA en sachet, et 70 � 75 DA en bouteille chez les d�taillants. Malgr� sa chert�, la consommation de ce produit demeure toujours importante. Cette denr�e additionn�e � "un pain ou une galette" constitue pour des milliers d�ouvriers dans les chantiers le seul repas accessible. Les traits tir�s apr�s une dure journ�e de labeur, une dizaine d�ouvriers, s�approvisionnant r�guli�rement chez Ammi Mohamed, aux alentours d�El-Hamma, avouent que "la hausse des prix nous a beaucoup affect�s". Ils regrettent que "le repas des pauvres se transforme" presque en luxe. C�est le constat que l�on peut faire dans tous les quartiers populaires et populeux. Les citoyens restent unanimes : "Les prix ne sont plus � la port�e des simples salari�s." "Nous ne pouvons nous permettre quotidiennement un pack de lait � 75 DA", s�insurge un p�re de famille. Et d�ajouter : "Mais je ne peux, malheureusement laisser mes enfants en bas �ge sans lait." La contrainte familiale pousse des milliers de p�res de famille � faire des sacrifices, � "essayer" tant bien que mal � g�rer leur budget mensuel. Une mission quasiment impossible, sans la r�duction de certaines d�penses "utiles". En d�autres termes, "sans privations". Effet direct de la flamb�e des prix de la poudre de lait sur le march� mondial, carences dans la production nationale, la p�nurie enregistr�e depuis des mois d�j� expose le pouvoir d�achat de l�Alg�rien � la d�t�rioration. Soulignons, par ailleurs, que malgr� tous les efforts entrepris par l�Etat pour "all�ger" la crise et soulager les citoyens, beaucoup reste � faire. Il serait peut-�tre pr�f�rable de songer au d�veloppement d�une production locale qui satisfasse la demande.