L'Algérie est considérée comme l'un des plus gros consommateurs de lait au monde. La consommation moyenne par habitant est de 110 litres par habitant, sachant que la moyenne mondiale est de 100 litres par personne. Les importations de lait sous forme de poudre sont de plus en plus importantes. La facture a atteint 1,29 milliard de dollars en 2008, contre 1,06 milliard en 2007, soit une hausse de l'ordre de 21,72 %. «L'Algérie pèse désormais sur les cours mondiaux de la poudre de lait. Nous sommes parmi les plus gros consommateurs au monde», nous a déclaré récemment le président de l'association des transformateurs de lait et dérivés, M. Zianai, pour illustrer de la place de l'Algérie sur le marché mondial. Au sein du Maghreb, l'Algérie est classée à la première position en matière de consommation de lait. A titre de comparaison, la moyenne est respectivement de 87 litres/habitant/an pour la Tunisie et de 50 litres/habitant/an pour le Maroc. Selon la cellule de communication du ministère de l'Agriculture, «l'Algérie importe 60% de sa consommation en poudre de lait. La consommation annuellement s'élève à 3 milliards de litres, tandis que la production nationale en la matière est de 2,2 milliards de litres au total (lait de brebis, de chèvre, de vache), dont 1,6 milliard de litres de lait de vache». L'Algérie dispose, selon la même source, de 900 000 vaches laitières. La production nationale a augmenté de façon remarquable depuis les années 2000, passant de 1,5 milliard de litres à 2,2 milliards de litres actuellement. En revanche, l'importation de lait n'a pas cessé d'évoluer. En 2005, pas moins de 250 000 tonnes de poudre de lait ont été importées pour une somme de 739 milliards de dollars, c'est quasiment le quart de la facture alimentaire. En 2007, le montant de la facture de lait a dépassé les 600 millions de dollars. L'Algérie avait lancé en 2007 un appel d'offres international pour l'importation d'urgence de 20 000 tonnes de lait. Une crise a été même vécue, avec l'arrêt des unités de transformation privées n'ayant plus les moyens d'acheter la poudre. Une subvention exceptionnelle de l'ordre de 111 millions d'euros a été alors adoptée pour soutenir les prix à la consommation, fixée par un décret à 25 dinars le prix du litre de lait pasteurisé. Pour assurer la disponibilité du produit, l'Etat a dû mobiliser des moyens financiers colossaux, allant jusqu'à soutenir les unités de transformation en assurant l'importation de la poudre de lait par l'intermédiaire d'un office national interprofessionnel. Notons aussi que les prix du lait en poudre ont enregistré ces dernières années une flambée en raison notamment d'une forte demande asiatique, en particulier chinoise et indienne.Dans ce contexte, la tonne de lait en poudre oscillait entre 2500 et 3500 dollars, selon les conjonctures.