Sur les hauteurs des monts des Ath Ghobri, quelques kilom�tres au sud d�Azazga, se dresse le village Achallam, lieu abritant la s�pulture du fondateur du royaume de Koukou, Ahmed Oul Kadi. Ses habitants, dans un �lan de solidarit� singulier, refusent de s�accommoder des contingences de la r�alit�, ils opposent � l�isolement et aux desidereta quotidiens une organisation duale qui rend compte � la fois du coutumier et du moderne, une disposition subtile qui, � bien des �gards, les a extirp�s des d�dales de diverses associations. Le programme de ce 20 Ao�t, �tal� sur trois jours, favorise cette pertinence qui, d�sormais, consacre l��mergence d�une tradition. LE 20 AO�T, UN DEVOIR DE M�MOIRE Le 20 Ao�t � Achallam rev�t une importance particuli�re et s�enrichit chaque ann�e d�une nouvelle palette d�activit�s susceptibles d�int�resser encore plus les jeunes. De prime abord, c�est une occasion offerte aux moudjahidine de relater la guerre de R�volution en s�appliquant � soustraire la masse juv�nile des ab�mes de l�oubli. C�est aussi une opportunit� qui permet d�ouvrir une fen�tre sur un pass� douloureux marqu� par une contribution effective du village � la guerre ; d�ailleurs, la disparition de plusieurs des leurs est la preuve de cet engagement. Les conf�rences, l�exposition photos ou la st�le �rig�e en bas du village, portant les noms de leurs martyrs, t�moignent de ce pass� glorieux. En marge de ce devoir de m�moire, des tournois dans diff�rentes disciplines, handball, basket-ball, volley, football et p�tanque, sont organis�s. Les filles du village ne sont pas rest�es en marge des festivit�s, ce serait contraire � l�esprit de la lettre des organisateurs. Il faut dire que la tradition sportive de la localit� ne date pas d�aujourd�hui puisque la section d�athl�tisme a eu le loisir de participer aux diff�rentes comp�titions de la wilaya et ce, d�s 1993. L�OCCASION DE RETROUVAILLES Au-del� de son aspect historique, c�est une date �v�nement pour les villageois en ce sens qu�elle permet de r�unir tous les enfants du village partis en Europe ou dans diff�rentes r�gions du pays. On raconte que ces derniers peuvent se d�commander des f�tes de leurs proches mais pas de cette date, ils organisent m�me leurs cong�s en fonction de ce grand rendez-vous. C�est le moment des grandes r�solutions et de l��laboration de projets pour le village en pr�sence de tous ses enfants, notamment les �migr�s dont la contribution financi�re est tellement significative qu�elle est � l�origine de plusieurs acquisitions. On retiendra, entre autres, l�achat d�un bus pour le ramassage scolaire ou la r�mun�ration de son chauffeur par la tr�sorerie du village. Cela va sans dire que les actions du comit� de village, en collaboration avec l�association culturelle Ahmed Oul Kadi et l�association religieuse ne s�arr�tent pas � des dates pr�cises. Leur travail s�inscrit dans la dur�e � travers des interventions dans la vie du village comme la scolarit� des enfants auxquels on organise des cours de soutien, l�am�nagement du stade ou pour r�gler les diff�rends pouvant survenir entre les membres du village. Une omnipr�sence accept�e par tout le monde car les �valuations faites jusque-l� attestent de la r�ussite des objectifs vis�s annuellement. LAWZI� L�organisation d�une Lawzi�, le dernier jour des festivit�s, accr�dite cette tradition ancestrale qui consiste � �gorger plusieurs b�ufs offerts par des citoyens g�n�reux et les partager entre les membres du village. Les parts sont minutieusement �tal�es sur un tapis de plantes, la foug�re en l�occurrence, leur distribution est assujettie � un rituel qui consiste pour chacun � reconna�tre son morceau de bois qu�il avait pr�alablement personnalis� et qu�il avait donn� aux organisateurs et que ces derniers avaient dispos� sur les monticules de viande. Incontestablement, cette mani�re de faire g�n�re une ambiance bon enfant. UN VILLAGE HISTORIQUE On ne saurait faire une halte � Achallam sans visiter le tombeau du fondateur de la dynastie des Oul Kadi. Une s�pulture construite sous forme de mausol�e au bas du village. Le royaume de Koukou fond� en 1510 par Ahmed Oul Kadi, un roi qui a consid�rablement contribu� dans la lutte contre les Espagnols et a m�me r�gn� durant quelques ann�es sur Alger. Les historiens racontent qu�il a �t� tu� � Th�nia (Tizi-Nath A�cha) en 1527 avant d��tre enterr� � Achallam. A vrai dire, l�histoire officielle ne retient pas cette p�riode de notre histoire et ce n�est qu�en juillet 1990, lorsque le village a organis� un �norme colloque sur le personnage, que quelques �tudes ont �t� faites. De l�avis m�me des organisateurs, les historiens peinent � s�impliquer davantage pour mettre au grand jour ce pan de notre histoire et l�extirper des petites histoires et l�gendes. A ce titre, Pierre Barberis disait : � Quand l�Histoire erre ou ment, c�est l�histoire qui bouche le trou. �