Le p�trole conserve sa cotation � un niveau plus qu�appr�ciable sur les principaux march�s mondiaux. Le Brent a, en effet, franchi, ce week-end, la barre des 80 dollars am�ricains le baril. Cette flamb�e, constante depuis plusieurs ann�es maintenant, n�induit cependant pas une variation d�attitude chez l�Alg�rie qui, toujours, s�impose une r�gle prudentielle. Le baril � 19 dollars a, une nouvelle fois, servi de base de r�f�rence � l��laboration du projet de loi de finances pour l�ann�e 2008. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - Ce choix de calculer les diff�rents budgets et le reste des d�penses publiques sur la base d�un baril de p�trole � 19 dollars r�pond � une logique �conomique et financi�re. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, expliquait mercredi, au moment de livrer les grands chapitres du projet de loi de finances 2008, que cette logique est la plus � m�me de garantir un taux d�inflation autour d�une r�f�rence cible de 3%, le diff�rentiel �tant stock� au niveau de la Banque centrale. Le diff�rentiel, en plus d�alimenter le fonds de r�gulation des recettes, sert �galement � combler le d�ficit du Tr�sor public qui, pr�sentement, est de l�ordre de 30%. Aussi, du point de vue officiel, c�est la conjonction d�une vision lucide et d�une d�marche empreinte de prudence qui a sugg�r� le maintien � 19 dollars le prix de r�f�rence du baril pour l��laboration du projet de loi de finances 2008. Mais d�aucuns se posent la question de savoir s�il n�est pas quelque part excessif, sinon exag�r� de toujours se servir, des ann�es de suite, de cette m�me r�f�rence dans le calcul de la loi de finances. Autrement dit, pourquoi pas une r�vision, l�g�re soit-elle, � la hausse de cette base de calcul, laquelle permettrait une budg�tisation plus cons�quente, tout en gardant la possibilit� d�un diff�rentiel � th�sauriser ? Encore faudra-t-il que le recours � la th�saurisation fasse consensus chez les experts des questions �conomiques et financi�res. Il s�en trouve, en effet, qui ne pensent pas judicieuse cette politique de th�saurisation � outrance, � plus forte raison en l�absence de m�canisme de contr�le des finances publiques. Des voix au sein de l�Assembl�e populaire nationale pr�c�dente avaient eu le m�rite de poser le probl�me. Sans toutefois parvenir � �difier un quelconque m�canisme. L�int�r�t des parlementaires, � l��poque, a focalis� autour du fonds de r�gulation des recettes dot�, jusqu�� l�ann�e derni�re, de pas moins de 40 milliards de dollars. Globalement, ce fonds est cens� combler les d�ficits budg�taires. Mais ceci n�enl�ve en rien � la pr�occupation des parlementaires. Faut-il aussi dire que la capacit� de ce fonds � combler les d�ficits du Tr�sor public a, � la fin 2006, tripl�. Autrement dit, la dotation financi�re du fonds conna�t d�ann�e en ann�e une fluctuation positive. Donc, le volume de l�argent th�sauris� est all� grandissant. Des analystes �conomiques trouvent assez paradoxal qu�un pays comme l�Alg�rie, qui a un �norme retard � rattraper en termes d�investissements, se plait encore dans une politique de th�saurisation. Pour ces derniers, si c�est pour amasser de l�argent � d�poser dans les banques, il aurait �t� plus cons�quent d�exploiter dans les justes proportions et mesure la richesse p�troli�re. Ainsi, au moins, aux g�n�rations futures, il aura �t� laiss� une ressource �nerg�tique. C'est-�-dire du p�trole en r�serve. Ceci �tant, il faudra peut-�tre attendre la r�vision annonc�e du syst�me budg�taire pour esp�rer voir moins de th�saurisation et plus d�investissement.