La derni�re sortie m�diatique du patron de la Centrale syndicale est-elle d�sormais r�v�latrice de �l�incapacit� de l�UGTA � d�velopper un discours syndical revendicatif ? La question est soulev�e dans les milieux syndicaux, notamment apr�s les propos tenus par Abdelmadjid Sidi Sa�d, dimanche dernier lors de la c�r�monie de l�installation d�une nouvelle structure syndicale des enseignants du sup�rieur affili�e � l�UGTA. Saisissant cette opportunit�, Sidi Sa�d n�a pas manqu� d��voquer le sujet d�actualit�, en l�occurrence la nouvelle grille des salaires. Ainsi, pour la Centrale syndicale, cette nouvelle grille des salaires est arriv�e � point nomm� pour couronner �18 ans de travail, de recherche et de r�flexion�. Aussi, consid�re Sidi- Sa�d, �il �tait pr�f�rable de perdre du temps dans le dialogue que d�aller directement vers la confrontation�. En tenant ces propos, l�orateur a implicitement d�cri� la mont�e au cr�neau des organisations syndicales autonomes. Pour rappel, ces derni�res n�ont pas �t� par trente-six chemins pour d�noncer publiquement cette nouvelle grille des salaires, en comptant passer � la vitesse sup�rieure dans leur bras de fer engag� avec les pouvoirs publics. En d�autres termes, cette �probl�matique � de grille des salaires a r�ussi � f�d�rer, du moins sur cette question, les diff�rentes organisations syndicales autonomes du secteur de la Fonction publique. Une d�marche adopt�e sous d�autres cieux par des organisations syndicales, � l�image des actions entam�es par les diff�rentes organisations fran�aises pour s�opposer au projet de �Contrat premi�re embauche (CPE)�. Des actions unitaires, bas�es sur le principe de la solidarit� syndicale qui n�a pas tard� � porter ses fruits, puisque le projet en question a �t� retir� par le gouvernement De Vileppin. Or, sur ce plan, l�UGTA �vite d�investir le champ de la revendication syndicale qui avait constitu� dans le pass� sa v�ritable force. Son argument : �Le statut g�n�ral de la Fonction publique est une revendication de la Centrale syndicale depuis octobre 1990...� S�il n�avait pas �t� soumis comme ordonnance, on aurait peut-�tre eu de mauvaises surprises�, explique son secr�taire g�n�ral. Interlocuteur privil�gi� des pouvoirs publics, l�UGTA n�a pas tard� � tirer les dividendes de cette attitude : l�ex�cutif a refus� de donner suite aux revendications de ses organisations syndicales autonomes en refusant d�ailleurs de recevoir une d�l�gation de l�intersyndicale qui devait lui remettre samedi dernier une plate-forme de revendications autour de la nouvelle grille des salaires. Pour les observateurs de la question syndicale, au-del� de �la paternit� et de l�exclusivit� qu�elle revendique sur cette question de nouvelle grille des salaires, la Centrale syndicale n�a jusque-l� pas exprim� un avis contraire � celui d�velopp� par l�ex�cutif, m�me si du c�t� de la Maison du peuple on reconna�t implicitement qu�il y a des imperfections, �qu�il faut rattraper�. Questions : L�UGTA a-t-elle d�finitivement abandonn� le terrain de la revendication syndicale au d�triment des autres organisations syndicales ? Le facteur endog�ne (organique) est-il seul responsable de cette situation ou alors l�environnement politique dans lequel elle �volue depuis 2004 en est la principale cause ? En somme, le silence observ� par la direction nationale de l�UGTA au lendemain de l�annonce faite par le chef de gouvernement de dissoudre 120 entreprises publiques �conomiques (EPE) consid�r�es comme �d�ficitaires� atteste en d�finitive de cette situation. Abder Bettache