Le d�marrage timide des cours � l�universit� de Constantine pour des raisons propres � la gestion p�dagogique a peut-�tre noy� la grogne des enseignants qui n�ont pas suivi la gr�ve entam�e samedi dernier par le Conseil national des enseignants du sup�rieur (Cnes). En fait, ces enseignants n�avaient pas un cadre organisationnel o� ils peuvent exprimer leur m�contentement vis-�-vis de la nouvelle grille des salaires adopt�e, objet de ce d�brayage. Leur section a �t� dissoute � l�issue du bras de fer ayant oppos� leur syndicat � l�administration en 2006 avant que tous les documents administratifs et �galement la cl� du local de cette section ne soient r�cup�r�s par les instances nationales de ce syndicat autonome le 13 mai 2007, � l�occasion de la comm�moration du 1er anniversaire du d�clenchement de ce mouvement de protestation. Depuis, toutes les tentatives visant � relancer cette section ont �t� vou�es � l��chec. N�anmoins, � l�instar des autres campus du pays, la grogne de ces derniers est aussi � son comble. C�est du moins ce qu�ont affirm� des militants de ce syndicat, abord�s, hier, dans les couloirs des b�timents du campus central de cette universit� qui compte plus de 2 000 enseignants dont 1300 adh�rents au Cnes, selon le chiffre donn� l�an dernier au moment de la gr�ve. �Au-del� des diff�rends entre coll�gues de l�enseignement sup�rieur, notamment au sein du Cnes, tous les enseignants sont unanimes en ce qui concerne l�amendement injuste de notre syst�me de r�mun�ration. Un �tat de fait qui alimente l��ventualit� d�une vague de protestations dans le futur proche et peut-�tre m�me demain ou apr�s-demain (aujourd�hui, ndlr)�, a d�clar� une professeur du d�partement de chimie et pas moins militante du Cnes avant de revenir sur l�origine du probl�me organique d�, selon ses termes, � une manipulation de l�administration. Selon cette militante, le Cnes est scind� actuellement en deux tendances. Un Cnes qui �agit�, compos� des militants ayant conduit la gr�ve en 2006 et qui ont �t� interdits par l�administration de tenir des AG � travers toutes les universit�s du pays et dont un bon nombre parmi eux subissent jusqu�� maintenant toutes sortes d�intimidations et un Cnes qui �dialogue � avec l�administration, compos� de ceux qui ont �trahi leurs pairs� et arr�t� la gr�ve. �Ce conseil dont le coordonnateur est M. Rahmani, qui est, d�ailleurs, derri�re l�appel � ce d�brayage de trois jours (les 20, 21 et 22 octobre 2007), avait conclu finalement qu�il a �t� victime d�une supercherie du fait que l�administration n�a pas tenu ses engagements. Un constat que nous avons pressenti avant m�me l�arr�t de la gr�ve, parce que nous savions que la tutelle ne tiendra pas ses promesses, comme d�habitude. C�est dire que la coordination actuelle du Cnes reconna�t qu�elle a commis une erreur en mettant fin au mouvement de protestation en 2006�, estime-t-elle. Concernant les revendications avanc�es dans ce nouveau bras de fer, elle a pr�cis� que ce corps d��lite n�a pas appr�ci� l�int�gration dans le salaire de base des indemnit�s constituant la plus importante partie de la r�mun�ration de l�enseignant. Il s�agit notamment des ISS et l�ISP (Indemnit� sp�cifique au poste) relative aux zones et qui ne concerne que quelques universit�s et centres universitaires. �L�ISP, par exemple, qui est de l�ordre de 80 % du salaire de l�enseignant au grade de professeur � Oum-El- Bouaghi, 90 % � Khenchela, 100 % � Biskra, 120 % � Ouargla et 150 % � Tamanrasset ne d�passe pas les 20 % pour ceux des grands p�les universitaires comme Constantine, Alger, Oran� De ce fait, les professeurs de ces grandes universit�s percevront une augmentation nette de 17 000 DA seulement sur des salaires qui tournaient autour de 50 000 DA et l�annonce par la tutelle d�un triplement des salaires en cons�quence de l�adoption de cette nouvelle grille n�est qu�une illusion parce qu�une telle augmentation touche uniquement les salaires des professeurs de Tamanrasset�, affirme- t-elle.