Le pr�sident de la R�publique poursuit de taire son ambition � briguer un autre mandat. A l�agence britannique Reuters � laquelle il a consenti un entretien mercredi, il a confi� qu�il se pr�occupe plus de finir correctement son mandat en cours. Voit-il son ambition contrari�e ? Auquel cas, par qui ? Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - La grande s�r�nade autour du troisi�me mandat pour le pr�sident de la R�publique, entonn�e depuis plusieurs mois par des entit�s politiques bien connues et des fragments associatifs, s�est, depuis quelque temps, subitement tue, lib�rant du coup la conjecture � propos de l�intention v�ritable de Bouteflika. Et plut�t que d�en commettre une pr�cision, le pr�sident, se confiant � l�agence britannique Reuters, ajoute une couche � l��paisseur du doute entourant sa candidature � une magistrature suppl�mentaire. �Pour l�instant, il s�agit pour moi d�achever correctement mon deuxi�me mandat en esp�rant atteindre tous les objectifs que je m��tais fix�s et qui faisaient l�objet de mon programme �lectoral�, a-t-il, en effet, r�torqu� � une question relative � l��ventualit� de le voir briguer un troisi�me mandat, ajoutant que �des organisations ou des partis politiques se pr�occupent d�j� de la prochaine �lection pr�sidentielle, je n�y vois que la manifestation de l�int�r�t que notre population et la classe politique apportent � la vie politique et au devenir de notre pays. C�est une preuve de maturit� politique dont je ne peux que me r�jouir�. En s�exprimant ainsi, le pr�sident Bouteflika adopte l�attitude de quelqu�un qui ne peut rester indiff�rent � tant de sollicitations et qui, donc, y manifeste tout bonnement sa gratitude mais qui, en m�me temps, sugg�re qu�il lui est malais� de dire de suite oui. Bien entendu, cela ne se comprend pas forc�ment comme un sevrage totalement consomm� d�avec son r�ve de renouveler son bail pour le palais d�El Mouradia. En politique, rien n�est d�finitif. Des r��quilibrages peuvent intervenir d�ici � �ch�ance. Ce n�est pas exclu. Tout d�pendra de l�intensit� des vents contraires qui semblent souffler sur sa projection � r�viser la Constitution et son ambition � briguer un troisi�me mandat. D�ailleurs, il n�a du tout pas �voqu� la r�vision de la Constitution, m�me pas � travers une allusion aux r�formes des institutions de l�Etat. Il affirme qu�il se consacrera � �achever correctement � son deuxi�me mandat, ch�rissant l�espoir d�atteindre les objectifs qu�il s��tait fix�s et qui faisaient l�objet de son programme �lectoral. Faut-il ici souligner que la r�vision constitutionnelle n�a pas �t� consign�e comme un axe de son programme �lectoral. Par ailleurs, il est pour le moins inhabituel de lire le pr�sident Bouteflika ainsi s�exprimer, lui, qui, auparavant, affectionnait particuli�rement dessiner des perspectives plus larges. Cela not�, cette expression de modestie, politique s�entend, n�aurait nulle relation avec l��tat de sant� du pr�sident, objet encore de quelques supputations. Bouteflika pr�cise bien qu�il se porte bien. �Tout le monde sait que j�ai �t� malade et que j�ai d� suivre une convalescence s�rieuse. Mais maintenant, j�ai repris mes activit�s normales et je ne pense pas que mon �tat de sant� doit encore susciter des commentaires ou des supputations plus ou moins fantaisistes.� Arm�e et institutions politiques Le pr�sident de la R�publique a, par ailleurs, affirm� que l�Arm�e nationale populaire (ANP) �a jou� un r�le tr�s important dans la vie de notre pays tout en respectant le cadre qui lui a �t� fix� par la Constitution�. Il a soutenu, aussi que ce r�le �d�cro�t en importance � mesure que les institutions politiques du pays se renforcent et gagnent en efficacit� pour prendre enti�rement en charge leurs responsabilit�s. � Plus clairement, l�arm�e ne s�est pas totalement d�sengag�e des institutions politiques du pays. �L�arm�e est ainsi appel�e � devenir une arm�e professionnelle, comme cela a d�j� commenc� � se faire, conform�ment aux orientations de notre politique�, a affirm� Bouteflika. Le pr�sident de la R�publique a, en outre, infirm� que la commission d�enqu�te onusienne sur les attentats du 11 d�cembre 2007 proc�dait d�une intention � redonner vie au fameux �qui tue qui ?�. �La commission d�enqu�te d�cid�e par l�ONU a pour mission d�examiner la question de la s�curit� des personnels de cette organisation � travers le monde et d�avancer des recommandations n�cessaires �, a-t-il dit, faisant remarquer que �le qui tue qui ? est intervenu � un moment ou cette lutte (contre le terrorisme, ndlr) n��tait pas tr�s bien connue � l��tranger et ou certains voulaient l�entourer de confusion quant � la responsabilit�, pourtant �vidente, des m�faits du terrorisme �. Le pr�sident Bouteflika a aussi saisi l�occasion pour dire que la torture n�est pas pratiqu�e en Alg�rie. �Il en est de m�me des informations concernant la torture. Si elle devait se manifester chez nous comme ailleurs dans le monde, il ne fait pas de doute qu�elle ferait l�objet de notre part de mesures de la plus grande s�v�rit�.� Le terrorisme est vaincu Le pr�sident Bouteflika a affirm� que le terrorisme est vaincu malgr� ses manifestations sporadiques. Il a surtout indiqu� que l�int�grisme n�est pas partag� par l�immense majorit� des Alg�riens. �L�int�grisme, qui a anim� le terrorisme, n�est partag� que par les terroristes eux-m�mes. � Parlant des derniers attentats � Alger, le pr�sident Bouteflika a d�clar� que �ce ne sont que la manifestation du d�sarroi et du d�sespoir d�un terrorisme qui tente de prouver encore sa pr�sence et sa nocivit�. Il a estim� qu�une �telle situation ne devrait pas affecter une claire vision de la politique ext�rieure d�un pays et la continuit� de son ex�cution�. La r�ouverture des fronti�res avec le Maroc envisageable Le pr�sident Bouteflika a soutenu que la r�ouverture des fronti�res avec le Maroc est envisageable mais soumise � conditions. Cette r�ouverture, a-t-il estim�, est li�e aux conditions qui ont pr�sid� � sa fermeture. Selon lui, elle interviendra �lorsque seront lev�s tous les obstacles qui l�emp�chent actuellement�. A propos de la question du Sahara occidental, le pr�sident Bouteflika a affirm� que �la d�colonisation du Sahara occidental n�est pas un casus belli entre l�Alg�rie et le Maroc�.