Apr�s trois semaines d�une campagne �lectorale des plus moroses, les partis politiques font un premier bilan mitig�. Sans surprise, les partis de l�alliance pr�sidentielle se disent satisfaits de son d�roulement et �noncent du bout des l�vres �quelques d�passements�. Mais chaque parti semble avoir ses propres pr�occupations. Ainsi, le FLN donnait l�impression de mener non pas une, mais trois campagnes �lectorales : une pour les locales, une pour la r�vision de la Constitution et une autre pour les pr�sidentielles. Un triptyque que l�on retrouve dans la quasi-totalit� des discours que Belkhadem a eu � prononcer lors de ses quelques sorties sur le terrain. Il faut dire que le patron du FLN a opt� pour un programme �all�g�. Son coll�gue de l�alliance pr�sidentielle, Ahmed Ouyahia, qui s�est rendu dans 38 wilayas, s�est engag� dans une campagne intense au cours de laquelle il a r�affirm� les positions de sa formation. Un discours tr�s soft, le RND donnant l�impression de �g�rer les �quilibres�. Idem pour le MSP. Cet autre �alli� pr�sidentiel � ne s�est pas illustr� par une campagne offensive. Juste ce qu�il faut pour pr�server ses acquis. Le RCD et le FFS de leur c�t� crient au scandale et d�noncent une �fraude anticip�e�. La formation de Sa�d Sadi pr�dit un taux de participation d�risoire. Une pr�diction confort�e par le total d�sint�r�t affich� par les �lecteurs potentiels. Karim Tabbou semble, pour sa part, confort� dans sa logique depuis sa derni�re rencontre avec le chef du gouvernement. Tous deux se sont en effet plaints des agissements de l�administration, comprendre du minist�re de l�Int�rieur. Quant au Parti des travailleurs, sa campagne a �t� ax�e sur ses revendications populistes habituelles. Une strat�gie qui semble avoir fait ses preuves, notamment lors des derni�res l�gislatives, consistant � d�noncer certaines actions du gouvernement tout en pr�servant le chef de l�Etat. Reste l�essentiel : qu�aura retenu le citoyen de cette campagne? Osons dire rien� mis � part des candidats ne convainquant pas, des discours creux, des promesses intenables et des murs enlaidis par les affiches. N. I. Mohc�ne Bellabes (RCD) : �Jamais l�administration n�a �t� aussi partiale� �La campagne �lectorale s�est d�roul�e dans des conditions tr�s difficiles. Jamais l�administration n�a �t� aussi partiale. La fraude �lectorale sera la pire depuis l�ind�pendance. C�est la premi�re fois qu�on constate que d�s le d�p�t des listes, l�administration s�est positionn�e en faveur de certains partis tout en essayant de dissuader les candidats de l�opposition et �vincer les militants qui se sont distingu�s au sein de la soci�t� civile. Avec tout �a, Zerhouni a d�cid� de supprimer la commission de surveillance des �lections en violation de la loi. Des partis ont utilis� les moyens de l�Etat et les mosqu�es . On est convaincu au RCD que le taux d�abstention sera plus fort qu�aux l�gislatives. Jusqu�� aujourd�hui, l�administration n�a pas r�agi � nos dol�ances. Nous l�avons saisie pour d�noncer la nomination de certains encadreurs proches de quelques partis mais c�est le silence total�� N. I. Karim Labchri (PT) : �Une campagne positive� �Pour le Parti des travailleurs, la campagne se d�roule bien. Il y a plus d�engouement que lors des l�gislatives. La secr�taire g�n�rale du parti a anim� plusieurs meetings et cl�turera aujourd�hui la campagne � Alger. Notre orientation a �t� d�ouvrir le d�bat au niveau des wilayas. L��cho est des plus favorables. Nous avons enregistr� plusieurs adh�sions au parti durant la campagne. C�est la preuve que le peuple veut du changement. Il veut des solutions � la crise. Pour les l�gislatives, c�est le d�sarroi qui a pouss� les �lecteurs � d�serter les urnes.� N. I. SAID BOUHADJA (FLN) : �Chaque parti est libre de d�velopper ses arguments� Nous consid�rons que la campagne que nous avons men�e est positive. Il faut toutefois reconna�tre qu�il n�y a pas eu un tr�s grand engouement de la part des citoyens. C�est pour cette raison que nous avons d�cid� de tenir un discours r�aliste. Nous avons pu le constater lors des meetings de notre secr�taire g�n�ral. Certains nous ont toutefois reproch� d�avoir ax� notre discours politique sur la r�vision de la Constitution et le soutien d�un troisi�me mandat pr�sidentiel en faveur de Abdelaziz Bouteflika. En fait, ce sont des initiatives propres au FLN et nous estimons que chaque parti politique est libre de d�velopper des arguments pour rallier les citoyens � sa cause. Quant au mouvement de contestation qui a pris forme lors de l��laboration des listes �lectorales, je puis vous dire qu�il n�a eu aucun effet sur le d�roulement de notre campagne. T. H. MILOUD CHORFI (RND) : �Peu d�engouement dans les grandes agglom�rations� Le bilan de campagne du Rassemblement national d�mocratique est positif. Lors des d�placements du secr�taire g�n�ral, qui s�est rendu dans 38 wilayas, nous avons constat� un r�el engouement de la population dans les villes moyennes et les villages. Il faut reconna�tre que la situation est tout autre dans les grandes agglom�rations. Nous esp�rons juste que les citoyens iront voter en masse jeudi prochain. T.H. MOHAMED DJEMA� (MSP) : �Nous aurions souhait� la reconduction de la commission de contr�le des �lections� On peut dire que dans l�ensemble, la campagne s�est bien pass�e. Le pr�sident du parti, les ministres, les parlementaires ainsi que les cadres du parti ont sillonn� le pays pour aller � la rencontre des citoyens. Nous avons men� notre campagne sur quatre grands axes : les principes et l�id�ologie de notre parti, les valeurs d�mocratiques, le d�veloppement et enfin la justice sociale. Nous pensons que les choses devraient bien se d�rouler jeudi prochain. Sauf que nous aurions souhait� que la commission nationale de contr�le des �lections soit reconduite. Des partis politiques n�ont accept� de cr�er des commissions que dans certaines wilayas, mais cela risque d��tre difficile faute de temps. T. H. FFS : haro sur la fraude �anticip�e� Le parti de Karim Tabbou qui n�a eu de cesse de d�noncer une �fraude anticip�e� a organis� pas moins d�une trentaine de meetings dans 25 wilayas. Des rencontres de proximit� ont �galement �t� organis�es aussi bien par les membres du conseil national que par les candidats eux-m�mes qui se sont impliqu�s. Le FFS cl�turera aujourd�hui sa campagne par de �grands� meetings � B�ja�a et Tizi-Ouzou.