Apr�s le rejet des �lections l�gislatives, les citoyens ont tourn� le dos aux �lections locales. La campagne �lectorale avec des discours d�magogiques et populistes, sans ancrage avec les pr�occupations quotidiennes du peuple, se d�roula dans l�indiff�rence des citoyens d�sabus�s et insensibles aux promesses partisanes. Faisant fi des r�alit�s et du v�cu dramatique des citoyens,ces discours m�lang�rent p�le-m�le politiques locale, nationale et internationale, saupoudr�es de �programme du pr�sident�,certains se faisant �les h�rauts�du peuple pour demander un troisi�me mandat pr�sidentiel ! Les actuels dirigeants du FLN �redress� en ont fait leur credo et pour cause ! Le secr�tariat national de l�UGTA, servile comme � l�accoutum�e, toute honte bue, vient de leur embo�ter le pas ! Idem pour l�UNPA et l� UNJA comme au bon vieux temps des organisations de masse ! Ces �lections, entach�es au d�part par le parti-pris de l�administration, les violations de la loi, la fraude, les d�passements et entraves d�nonc�s du reste par des partis engag�s dans cette course, consacrent de fa�on irr�m�diable la rupture entre gouvernants et gouvern�s. Elles illustrent la parodie du pluralisme politique avec une alliance � �g�om�trie variable�. Des formations politiques pour des int�r�ts et un compromis hypoth�tique, ont cru bon pratiquer la politique de l�entrisme ne r�coltant que des miettes, certaines touchant le fond de l�ab�me. Les r�centes intemp�ries ont mis � nu, encore une fois de fa�on criante, la d�liquescence de l�Etat, l�incurie d�une gouvernance des plus m�diocres et des plus incomp�tentes, la d�rive d�un pouvoir pr�occup� par sa survie, dilapidant les richesses du pays au d�triment d�un peuple r�duit � la mis�re (r�cemment, le cas d�une enfant tomb�e en syncope pour n�avoir pas mang� deux jours durant a �t� rapport� par la radio). Un pouvoir �chappant � tout m�canisme de contr�le (hydrocarbures, privatisations, investissements, fonds sp�ciaux, placements � l��tranger�), �cartant l��lite et les comp�tences au profit de la m�diocrit� et de la servilit� pour mieux se servir et pour perdurer. Les miasmes d�une politique d��chec sont des plus �loquents. Gestion opaque, bureaucratie exub�rante, corruption � tous les niveaux (touchant m�me l�universit� cens�e �tre le temple du savoir), scandales financiers retentissants, ch�mage et inflation galopants�, illustrent, entre autres, l�incomp�tence d�une gouvernance suspendue au bon vouloir des d�cisions du prince, usant et abusant de la politique de la fuite en avant, hypoth�quant l�avenir de l�Alg�rie, class�e au plus bas de l��chelle mondiale des valeurs. R�duit ainsi � la pauvret� dans un pays riche, marginalis� et m�pris�, le peuple n�a d�autre moyen d�exprimer son d�sespoir que par des r�voltes r�currentes, des gr�ves � tous les niveaux de la soci�t� (m�me des �l�ves ont cri� leur malvie dans la rue), et par un exode vers un eldorado chim�rique. Usant de l��tat d�urgence comme alibi, le pouvoir r�duit en peau de chagrin libert�s et espaces d�expression, dans un climat d�ins�curit� o� les enl�vements alternent avec les actes terroristes. Un terrorisme persistant que le pouvoir aveugle veut r�duire � de banals actes criminels, excluant la matrice id�ologique islamiste, apr�s avoir parl� de �terrorisme r�siduel�voire de �terrorisme de deuxi�me g�n�ration�, faisant l�apologie d�une r�conciliation nationale � l�agonie et du zaouisme une r�f�rence. Comble de l�ironie, rappelons le, un moudjahid de 70 ans, chef patriote, Mohamed Tounsi de Souk-Ahras a �t� condamn� en appel � perp�tuit� pour avoir tu� un terroriste repenti qui ne cessait de le provoquer et de le narguer ! Pendant de la politique �spectacle� int�rieure, une politique ext�rieure d�brid�e et d�cousue, �voluant en dents de scie au gr� des humeurs, des conjonctures du moment ; au nom d�un certain pragmatisme, en laissant pi�tiner notre Histoire et notre R�volution, elle a tourn� le dos aux constantes et aux principes essentiels qui ont forg� notre identit� et l�image de marque de l�Alg�rie. L�Alg�rie est au bord de l�explosion. Le peuple est en droit d�exiger un bilan � tous les niveaux, aussi bien du gouvernement que des institutions nationales et locales. Le CCDR exhorte tous les partis d�mocrates � tirer les le�ons qui s�imposent de cette situation. La politique de l�entrisme a montr� ses limites et ses dangers dont un pseudo alibi d�mocratique, la caution � un syst�me, et � terme, le risque de compromission, en sont les plus graves. Conscients de la gravit� de la situation, nous devons tous ensemble, tirer objectivement les le�ons de ces �checs. La convergence de toutes les forces vives et saines du pays est urgente et vitale. Nous disons aujourd�hui, et nous dirons demain Non � un troisi�me mandat pour Bouteflika, Non � la continuit� d�un syst�me obsol�te et anachronique, Non � un pouvoir m�diocre, incomp�tent et pr�dateur dont l��chec est consomm� et que le peuple a rejet�. Le changement est possible. Il ne pourra se faire que par une alternative d�mocratique effective pour laquelle nous devons tous �uvrer. Alger,le 5 d�cembre 2007