Une journ�e-d�bat a �t� organis�e lundi dernier au si�ge de la Direction des services agricoles (DSA) pour apporter des �claircissements sur la situation relative � la production laiti�re dans la wilaya. Cette rencontre a regroup� bon nombre de producteurs, d��leveurs, de collecteurs v�t�rinaires et autres encadreurs de la fili�re lait, sans omettre bien s�r les repr�sentants des unit�s de transformateurs de lait en poudre import� et de fabricants de produits et d�riv�s. Cette rencontre n�a, en fait, pas lev� le voile sur la crise en profondeur que conna�t ce qu�on appelle d�sormais �la crise du lait�. Pourtant, selon les chiffres avanc�s par la DSA, la wilaya de A�n- Defla, � elle seule, poss�de dans ce secteur 4130 �leveurs de bovins recens�s dont 1380 agr��s et un cheptel de 18 300 vaches laiti�res. Pour la DSA, la production laiti�re annuelle est de l�ordre de 49 millions de litres de lait cru. Cependant, la collecte a enregistr� en 2007 une chute consid�rable de l�ordre de 50% puisque, selon les chiffres communiqu�s par la laiterie Wanis (Wanis), sise � Bir-Ould- Khalifa, durant l�ann�e 2007, le volume de la collecte aupr�s de 5 grandes �tables n�a �t� que de 668 302 litres alors qu�en 2006, ce sont 1 240 678 litres qui ont �t� collect�s. O� va donc le lait produit ? Certes, d�autres quantit�s sont collect�es par l�unit� Orlac de Arrib, mais le reste ? L�auto-consommation ? Les r�ponses donn�es par les uns et les autres � ces questions restent peu convaincantes. Mais on s�accorde � incriminer les fabricants de produits d�riv�s (lait caill�, yaourts et autres cr�meries) qui eux, dit-on : �Ne s�embarrassent pas de pr�jug�s concernant l�agr�ment et les contr�les d�hygi�ne en vigueur, et mieux encore, ne sont pas confront�s � la bureaucratie administrative du syst�me mis en place et surtout ... les sentiers emprunt�s pour �chapper aux d�clarations fiscales...� Un producteur nous dira �mieux encore, les ventes directes se font au comptant, sans passer par les circuits financiers et leur lourdeur pour les paiements�. A la lumi�re des d�bats qui ont suivi les diff�rentes interventions, il appara�t clairement que les probl�mes de fond sont ailleurs. Notamment, le probl�me li� au cheptel bovin lui-m�me. �Nos vaches ont vieilli, us�es et sousaliment�es. Elles sont nourries au son et aux aliments concentr�s... �faut-il s��tonner qu�une vache, qui est apte � produire 20 � 30 l par jour, ne donne que 4 � 5 litres ?�, dira un intervenant �car ce type d�alimentation est destin� au cheptel qui finit � l�abattoir�. C�est � ce propos que vient se greffer la grande question du foncier agricole destin� � l��levage donc � la production de fourrage vert, question soulev�e plus d�une fois...� Il est vain de r�ver � la mise en place d�un vrai bassin laitier alors que les terres agricoles ont �t� soumises � un d�membrement outrancier dont les cons�quences sont d�sastreuses. D�membrement r�sultant de la loi 87/19. �Cette loi, a, aujourd�hui, des cons�quences n�fastes sur la production agricole en g�n�ral tant pour la c�r�aliculture que pour l��levage qui n�cessite de grandes surfaces pour les cultures fourrag�res... d�clare un autre intervenant �. La DSA abondant dans ce sens notera : �Il est temps de r�fl�chir et de prendre des d�cisions politiques courageuses pour reconstituer de grands ensembles fonciers � m�me de permettre des cultures intensives et extensives...� Un cadre de l�agriculture souligne que des dizaines d��tables, qu�envieraient des fermiers d�Europe, sont ferm�es, vides et tombent en d�cr�pitude. Certaines peuvent accueillir jusqu�� 200 vaches laiti�res. Par ailleurs, un �leveur, producteur de lait, ne nous a pas cach� son exasp�ration : �Comment expliquer qu�on soutient le lait en poudre import� � hauteur de 15 DA le litre alors que le producteur alg�rien ne re�oit qu�un soutien de moiti�, soit 7DA. Ce syst�me ne fera que nous enfoncer dans la d�pendance vis-�-vis des fournisseurs �trangers tout en d�courageant l��levage et la production nationale...� Des propositions, lors de cette journ�e, n�ont pas manqu� aussi entre autres, une meilleure technicit�, moins de bureaucratie, de nouvelles mesures incitatives et surtout une am�lioration de la race locale plus adapt�e aux conditions climatiques. �Comme font des pays voisins qui ont r�ussi...� dira un intervenant. Am�lioration par l�ins�mination artificielle, le contr�le, le suivi et un v�ritable programme. A propos d�ins�mination, selon un �leveur, certains v�t�rinaires touchent 1 500 DA des caisses de l�Etat et per�oivent en sus 2000 DA de l��leveur, ce qui serait contraire � la r�glementation. A l�issue de cette rencontre, des ateliers de r�flexion ont �t� mis en place concernant la c�r�aliculture, la production laiti�re et la production de pommes de terre.