En visite demain � Tamanrasset, le chef de l�Etat n�est pas sans ignorer que les pr�occupations des populations du Sud n�ont pas chang� depuis sa derni�re visite � Laghouat et Ouargla en 2005. Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - A l��poque, Bouteflika �tait arriv� � Ouargla juste apr�s les �meutes qui avaient secou� la r�gion. Des centaines de jeunes �taient sortis dans la rue pour d�noncer les pratiques des agences de recrutement qui ne privil�giaient pas les ch�meurs locaux. Exasp�r�s par des sous-traitants sans scrupules, les ch�meurs de la ville de Ouargla ont demand� leur part du g�teau, consid�rant qu�il n��tait plus possible que les richesses locales ne b�n�ficient qu�aux �trangers. Connues pour leur l�gendaire sagesse, les populations du Sud ont fini par se r�volter contre leurs conditions de vie. Ne supportant plus les disparit�s entre le sud et le nord, elles ont bruyamment manifest�. La r�ponse de Bouteflika avait �t� �tonnante � plus d�un titre. Il n�a ni plus ni moins qu�accuser les manifestants de faire l�objet de manipulations. La main de l��tranger aurait encore frapp�, selon le chef de l�Etat qui n�a cependant pas eu d�autre alternative que celle de d�p�cher trois ministres pour �enqu�ter�. Ses �missaires n�ont pu que constater que les agences qui servaient d�interm�diaires entre les multinationales et les candidats au travail, empochaient le quart du salaire propos�. Ils ont pu �galement se rendre compte que m�me pour les �petits� m�tiers, les grandes entreprises pr�f�raient du personnel venu d�Alger ou d�Oran � la population locale. Face � tant de disparit�s, le pr�sident avait alors r�pondu en annon�ant l��laboration d�un programme compl�mentaire de 377 milliards de dinars d�investissements �tal�s sur les quatre ann�es � venir et r�partis sur dix wilayas. Une rallonge budg�taire d�cid�e en Conseil des ministres. Il avait promis que sur les 377 milliards de dinars, 296 milliards seront consacr�s � l�habitat avec la construction de pr�s de 60 000 logements, et au transfert d�eau de la nappe d�In Salah vers Tamanrasset. Mais le ministre des Finances de l��poque, pr�f�rant un langage moins d�magogue avait r�sum� tout le drame des r�gions du Sud : sur 1 000 dinars investis en Alg�rie, moins de 5 sont destin�s au Grand Sud. une r�alit� palpable pour tous les habitants du sud qui payent les denr�es alimentaires quatre fois plus cher sous pr�texte de l��loignement, qui ne peuvent plus s�acquitter des lourdes factures d��lectricit� en �t� et qui ont tr�s souvent des difficult�s � trouver un emploi stable. Un terreau fertile pour des protestations de plus en plus violentes qui paradoxalement ne sont trait�es qu�� coup de d�clarations d�intention. Le pr�sident de la R�publique avait en 2003 indiqu� que �depuis l'ind�pendance, notre pays s'est toujours souci� du principe de l'�quilibre r�gional. Le sud de notre pays peut �tre consid�r� comme �tant le moins peupl�, mais nous veillons � assurer aux citoyens de cette partie de notre pays les m�mes conditions de prosp�rit� que celles de leurs fr�res r�sidant dans le nord du pays�. Une affirmation que la r�alit� du terrain d�ment tous les jours. Les agences de recrutement pour les soci�t�s p�troli�res avaient dans un premier temps re�u instruction de donner la priorit� � la main-d��uvre locale puis ont fini par �tre officiellement interdites. Si elles n�op�rent plus au grand jour, des interm�diaires continuent de sous-traiter la main-d��uvre locale, profitant de la pr�carit� et du d�sespoir aliment� par l�absence de perspectives�