Les quelque 1 165 travailleurs de l�Etablissement public d�insertion sociale et professionnelle des personnes handicap�es (Epih), ex-Onabros, sp�cialis� dans la production des balais et brosses, montent au cr�neau. Un sit-in devant le Palais du gouvernement est inscrit dans leur programme d�action. Ils se joignent ainsi au clan des syndicats protestataires. Dans une conf�rence de presse anim�e, hier au si�ge de la direction g�n�rale, le syndicat de l�entreprise n�a pas �cart� la possibilit� de recourir aux protestations, dans la l�galit�. Une s�rie de revendications a �t� arr�t�e par le syndicat. Ainsi, l��tat et le devenir de leur entreprise �taient au centre des d�bats. Les travailleurs, majoritairement non-voyants, d�noncent les conditions �catastrophiques� dans lesquelles ils �voluent. Le probl�me de leur int�gration dans le monde socioprofessionnel se pose d�une mani�re cruciale. Sans paie, ils le sont depuis 1991. �La plupart des employ�s sont pay�s au Smig des ann�es 1980, soit entre 4 000 et 4 500 DA�, nous explique le secr�taire g�n�ral du syndicat, Ben Arab Abdallah. Avec primes et allocations, un employ� de l�Epih �toucherait entre 8 000 et 10 000 DA�. On comprendra ainsi que l�une des revendications principales des travailleurs est �l�application par l�administration de l�augmentation de leurs salaires de base�, indique Loucif Djamel, charg� de communication. A cela s�ajoutent �le paiement des arri�r�s de salaires de six mois, ainsi que les allocations familiales �. Soit l��quivalent de 16 milliards de centimes. Malheureusement, m�me le dernier d�cret pr�sidentiel ne fait pas mention de cette cat�gorie. Ils ne sont pas touch�s par les augmentations. Une d�cision per�ue comme une �forme de s�gr�gation �. �Nous ne demandons pas l�aum�ne. Nous travaillons comme les personnes valides�, explique le secr�taire g�n�ral du syndicat. La situation financi�re de l�entreprise est des plus instables et cela depuis 1991. D�pendant du minist�re de la Solidarit� nationale, l�Epih re�oit des subventions �qui ne suffisent ni � la gestion de l�entreprise ni � couvrir le salaire des employ�s�. Toujours d�apr�s ce responsable, il s�agit �de fonds de 8 milliards de centimes r�serv�s annuellement � l�Epih, et ce depuis 1995�. Entre autres revendications des syndicalistes : la restructuration de leur entreprise, des aides financi�res servant � acqu�rir de nouveaux �quipements et surtout le recrutement de cadres qualifi�s pour la gestion. S�ajoute � cela, la r�gularisation de la situation de l�Epih vis-�-vis de la Cnas �en effa�ant ses dettes�. En fait, l�Epih est redevable � la Cnas de plus de 60 milliards de centimes. D�termin�s, les employ�s de l�Epih sont confiants quant � la qualit� des produits qu�ils fabriquent et pourraient m�me faire face � la concurrence. Il suffit d�obtenir une aide �pour imposer leurs produits et les �couler au niveau des institutions de la Fonction publique�. Une sensibilisation des citoyens est indispensable pour les inciter � acheter ces balais. L�entreprise pourrait m�me devenir �cr�atrice d�emplois�, explique-t-on.