Hier matin, une vingtaine des travailleurs de l'unité de production de Constantine de l'Entreprise publique d'insertion des handicapés (EPIH, ex-Onabros), dissoute depuis le mois de septembre 1999, se sont rassemblés devant la maison des syndicats Abdelhak Benhamouda (UGTA) de Constantine pour protester contre la fermeture par la direction des affaires sociales (DAS) des locaux de l'unité intervenue dimanche 17 janvier. Convoqués là par le responsable de leur section syndicale pour recevoir les documents relatifs à leur libération (fiches de paie, certificats de travail, etc.), ils en ont profité pour dénoncer «la fermeture brutale» de leur unité, dont les locaux ont été affectés à la direction des affaires sociales de la wilaya (DAS), et revendiquer «le règlement de leurs dossiers en matière d'arriérés de salaires, de droits à la retraite et au chômage». En somme, tout le volet social qui, selon leurs déclarations, n'a pas été réglé jusqu'à présent. «Nous avons été surpris par cette fermeture de l'unité qui nous laisse dans la rue, alors même que la majorité des 89 travailleurs qu'elle employait, aussi bien ceux concernés par la retraite que ceux qui seront versés à la caisse chômage, n'ont pas encore obtenu leurs droits», clament-ils. Sous la conduite du responsable des affaires sociales de la section syndicale de l'unité, Zitouni Abdelmalek, un groupe de protestataires, tous des handicapés visuels, s'est présenté tôt le matin à notre bureau pour exposer leur situation. «Nos droits devaient normalement être réglés dès le mois d'octobre dernier après la signature de la convention entre la tutelle et notre syndicat le mois précédent, en septembre 2009. Mais cela a beaucoup traîné, alors que dans toutes les unités du territoire national, les retraités, par exemple, ont commencé à être payés à partir d'octobre. Nous à Constantine, nous demeurons dans l'attente d'un règlement total du volet social. Mais comment obtenir nos droits maintenant que nous sommes à la rue ? A qui devons-nous nous adresser à présent ?», se sont-ils interrogés avec un sentiment «d'avoir été abandonnés de tous». Ils ont estimé que la DAS n'aurait pas dû fermer l'unité et qu'il fallait, selon eux, attendre que le volet social soit totalement réglé pour le faire. Interrogé, le chargé de la communication de la direction des affaires sociales de Constantine, M. Rehaïlia, a expliqué que d'une part, ce dossier concerne directement leurs services puisque celui-ci à été traité par l'organisation nationale des handicapés et la tutelle, en l'occurrence le ministère de la Solidarité nationale, qui ont pris la décision commune de fermer l'unité. « Par conséquent, assure M. Rehaïlia, la DAS n'a fait qu'appliquer les instructions du ministère quant à la récupération des locaux de cette unité qui ont été affectés au secteur des affaires sociales».