Entre vendredi soir et samedi apr�s-midi (au moment o� nous mettons sous presse) pas moins de quatre r�unions de crise se sont tenues au plus haut niveau de l�Etat fran�ais pour suivre la situation au Tchad et prendre les d�cisions qui s�imposent, suite � l�entr�e dans N�Djamena, la capitale tchadienne, des rebelles qui ont r�ussi leur offensive jusqu�aux portes de la pr�sidence. De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed Dans la matin�e d�hier, le pr�sident Sarkozy s�est entretenu avec le pr�sident tchadien, Deby, informe un communiqu� de la pr�sidence fran�aise. Les quatre r�unions de crise qui ont regroup� autour du pr�sident, Bernard Kouchner, ministre des Affaires �trang�res et europ�ennes, Herv� Morin ministre de la D�fense, Jean-Paul Faugere, directeur du cabinet du Premier ministre, et le chef de l��tat-major des arm�es, le g�n�ral Georgelin ont �t� officiellement consacr�es � �s�assurer que toutes les dispositions avaient �t� prises pour assurer la s�curit� de nos ressortissants �. De nombreuses mesures ont �t� effectivement prises d�s hier. D�abord l�organisation par l�ambassade de France au Tchad du rassemblement des Fran�ais sur trois points de regroupement que quelque 700 ressortissants de l�Hexagone (sur 1266 Fran�ais install�s essentiellement dans la capitale) ont pu atteindre hier et la pr�paration mat�rielle des �vacuations pour ceux qui le souhaiteraient ; la mise en ligne d�un num�ro vert pour les informations aux proches des Fran�ais au Tchad et enfin, a annonc� le ministre de la D�fense fran�ais, l�envoi au Tchad, dans la journ�e d�hier, d�un airbus de l�arm�e de l�air pour �vacuer les ressortissants. Naturellement, les ressortissants fran�ais constituent une grande pr�occupation du gouvernement fran�ais, mais pas seulement. La France est tr�s fortement et m�me le seul pays europ�en � disposer de troupes arm�es sur place. Avec ses 1100 soldats de l�op�ration Epervier, la France est engag�e, par des accords militaires avec le gouvernement de Deby, � apporter son assistance logistique et de renseignement actif pour le compte de l�arm�e r�guli�re tchadienne. Avec cette force militaire fran�aise (renforc�e d�ailleurs hier matin par l�envoi de 300 hommes suppl�mentaires (officiellement en remplacement), la France se trouve donc totalement engag�e dans le bourbier qui se dessine. L�op�ration militaire europ�enne Eufor, d�cid�e par l�Union europ�enne et qui devait �tre compos�e initialement de 3700 soldats issus de 14 pays de l�UE affect�s � l�est du Tchad et au nord-est de la Centrafrique, r�gions touch�es par le conflit au Darfour et par les r�bellions qui s�y d�veloppent, n�arrive pas encore � se d�ployer, les pays europ�ens, en dehors essentiellement de l�Irlande et de la Pologne, tra�nent du pied, l�Allemagne et la Grande-Bretagne en particulier. Ce sont, pour l�instant, les militaires fran�ais qui constituent le plus gros du contingent. Avec de tels engagements militaires, la France de Sarkozy se retrouve relativement seule en Europe et devra donc prendre position et d�cider quoi faire, que Deby r�ussisse finalement � sauver sa peau et son r�gime ou que les rebelles transforment leur assaut en victoire totale.