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OULD ABDERRAHMANE KAKI
Halqua et goual dans l'esprit de Brecht
Publié dans Le Soir d'Algérie le 21 - 02 - 2008

Natif de Mostaganem, un 18 f�vrier 1934, Abdelkader Ould Abderrahmane dit �Kaki� sera, d�s son jeune �ge, marqu� par la diversit� d�un patrimoine intarissable de la ville qui l�a vu na�tre et de sa r�gion, le Dahra. La plupart de ses �uvres th��trales sera d�ailleurs caract�ris�e par l�empreinte d�une tradition orale implacable.
Les histoires que lui racontait alors sa grandm�re puis son passage au mouvement des Scouts musulmans alg�riens le pousseront d�s lors � s�en aller fouiner dans tout ce qui �tait en rapport avec l�important h�ritage culturel que nous auront si pr�cieusement l�gu� nos a�eux. Autodidacte de son �tat, Kaki s�attaquera au d�but de sa carri�re au quatri�me art universel en apprenant bien des choses aupr�s de sp�cialistes et formateurs dans le giron des arts dramatiques � l�instar de Cordreau � titre d�exemple. Animateur vers les ann�es 1950, il cr�era sa premi�re troupe de th��tre dans une cave am�nag�e appel�e �El Hofra�. En d�pit des mauvaises conditions de travail, il y montera sa premi�re pi�ce, Dem el hob, puis Avant th��tre. Un pantomime qui suscitera d�ailleurs l�int�r�t des critiques et hommes de th��tre parisiens lors de son passage en 1964 � la salle l�Olympia. Au sein de la troupe d�alors, des com�diens devenus plus tard c�l�bres sur la sc�ne artistique nationale et internationale brilleront de mille feux, � l�image des Mohamed Chouikh, Abdelkader Belmokadem, Mustapha Chougrani, Fethi Osmane, Ma�zouz Ould- Abderrahmane, Bouzidi Mezadja et autres Allel Bachali. Kaki se r�v�lera plus tard, apr�s Kateb Yacine, comme le premier jeune auteur dramatique � faire conna�tre le renouveau du th��tre national lors d�une tourn�e aux quatre coins de l�Hexagone ainsi que dans plusieurs pays europ�ens. A l�universit� de la Sorbonne, encadreur d�un stage de formation, il montera la Valise de Plante. Puis en 1963, Kaki sera derri�re la cr�ation du TNA aux c�t�s de Mustapha Kateb et Mohamed Boudia. L�enfant terrible des planches �mergera � la faveur de son chef-d��uvre 132 ans et entre 1963 et 1969, il fera �talage des plus belles aventures du Th��tre national alg�rien. Durant sa carri�re, le c�l�bre auteur et metteur en sc�ne alg�rien sera r�compens� lors des festivals de Tunis, Damas et du Caire o� il sera gratifi� d�ailleurs de la plus haute distinction du th��tre arabe. L�auteur de Afrique avant I et de plusieurs trilogies th��trales avait de son vivant apport� sa pr�cieuse contribution � la radio et � la t�l�vision pour lesquelles il produira diff�rentes �missions � l�instar de le Cas Machiavel o� il s�agira de points et questions li�s � la philosophie et la litt�rature, L�aube des damn�s, etc. Kaki dirigera en 1968 le Th��tre national de l�ouest alg�rien (TNOA) avant d�occuper le poste de directeur du Th��tre r�gional d�Oran (TRO) entre 1977 et 1985. Il laissera ainsi un non moins riche r�pertoire de pi�ces et de textes parfois in�dits. Outre 132 ans, il y a lieu de citer d�autres prouesses dramaturgiques comme El Guerrab oua Salhine, Diwan el garagouz, Koul Ouahed ou hekmou ou encore Dem el hob. Le th��tre de Kaki, faut-il le souligner, s�inscrit dans une logique d�expression moderne et populaire mais �galement r�volutionnaire quand on se rem�more certaines de ses �uvres comme 132 ans qui, donn�e au lendemain de l�Ind�pendance � Alger, s�duira tout simplement un assidu spectateur qui n��tait autre que le c�l�bre Che Guevara. Ce dernier s�exclamera � la fin du spectacle : �Maintenant, je sais qu�il existe bel et bien un th��tre en Alg�rie.�

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