La d�linquance �conomique et financi�re engendre des pertes cons�quentes pour le Tr�sor public qui s��l�vent � pr�s de 4 000 milliards de centimes. Un montant qui est loin pourtant de refl�ter la r�alit�. D�autant que la complicit�, la n�gligence, l�ind�licatesse et le manque de sens civique des agents publics, la faiblesse, voire la d�faillance chronique des syst�mes de contr�le, l�esprit d�affairisme aveugle sont pr�gnants. Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Des contrebandiers auraient pay� des terroristes pour commettre des attentats contre les services de s�curit� et exercer librement leurs activit�s illicites. Ce qui pourrait expliquer l�assassinat, l�ann�e derni�re, de treize douaniers et autres actes criminels. Un lien �ventuel qu�un charg� d��tudes au niveau de la direction du contentieux � la direction g�n�rale des Douanes nationales, Hamdi Abderrahmane, a rappel�, hier, au centre de presse d� El Moudjahid, lors d�une table ronde consacr�e � la d�linquance �conomique et financi�re. Pour autant, la connexion entre le terrorisme et la contrebande n�est pas �tablie clairement, selon un responsable de la police judiciaire � la Direction g�n�rale de la S�ret� nationale (DGSN), Mostefaoui Abdelkader. Certes, des contrebandiers ont vers� dans le terrorisme mais, de l�avis personnel de ce commissaire principal, les terroristes g�nent les contrebandiers et, de surcro�t, divergent de motivations. Une contrebande qui prend de l�ampleur et touche tous les produits sensibles (cheptels, carburants, tabac, stup�fiants...). Selon ce charg� d��tudes, 10 978 infractions �conomiques et financi�res ont �t� commises en 2006 dont 3 195 cas de contrebande. En 2004, ces infractions repr�sentaient 9 228 infractions dont 2 500 cas de contrebande. Tout en soulevant l�existence de difficult�s dans le recouvrement de l�amende pr�vue par les dispositions de l�ordonnance 05-06 relative � la lutte contre la contrebande, ainsi que le manque de moyens. A ce propos, Abderrahmane Hamdi a indiqu� un montant de 55,5 milliards de dinars d�amendes encourues en 2006. Evoquant la contrefa�on, une sous-directrice � la Direction g�n�rale des Douanes, Fad�la Ghodbane, a indiqu� que 1,5 million d�articles contrefaits ont �t� saisis en 2007 contre plus de 43 000 articles en 2003. En fait, selon des estimations approximatives de la direction g�n�rale des Douanes, les pertes caus�es par la d�linquance �conomique atteignent le chiffre faramineux de 30 milliards de dinars. Expliquant cette d�linquance �conomique et financi�re, le commissaire principal Mostefaoui a indiqu� qu�elle est le fait d�agents publics mais aussi de tiers. Cette d�linquance se traduit dans le premier cas par la conclusion de march�s publics en violation de la r�glementation, l�exon�ration ill�gale de taxes et imp�ts, les d�tournements et dilapidation de deniers publics� Commise par des tiers, elle se traduit par la fausse d�claration de valeur, les escroqueries, le blanchiment d�argent... Selon la DGSN, 3 000 affaires d�infractions �conomiques et financi�res, causant un pr�judice financier pour le Tr�sor public de l�ordre de 7 milliards de dinars, ont �t� recens�es. Un montant de 3 milliards de dinars a �t� d�tourn� au niveau des banques et de la poste, tel que constat� par les brigades sp�cialis�es de la DGSN. Cette d�linquance �conomique et financi�re persiste dans le temps et affecte de mani�re n�faste les fondements de l��conomie et de la soci�t�. Et ce, en d�pit de l�arsenal juridique, logistique, op�rationnel et r�pressif r�actualis� et des moyens de d�tection mis en place. Une d�linquance qui engendre des pertes cons�quentes pour le Tr�sor public et pr�judiciables � l��conomie nationale et la soci�t� qui s��l�vent � pr�s de 4 000 milliards de centimes. Un montant qui est loin pourtant de refl�ter la r�alit�. D�autant que la complicit�, la n�gligence, l�ind�licatesse et le manque de sens civique des agents publics, la faiblesse, voire la d�faillance chronique des syst�mes de contr�le, l�esprit d�affairisme aveugle sont pr�gnants. De m�me que la corruptibilit� ambiante ainsi que la faiblesse du facteur �ducatif, l�absence de d�ontologie. D�o� la n�cessit� de r�primer mais aussi de sensibiliser, instaurer une certaine morale, rendre les syst�mes de contr�le plus efficaces. Voire changer de mentalit�s et renforcer la coordination entre les divers intervenants, en aval et en amont, dans la sph�re �conomique, commerciale et financi�re, ainsi qu�en ce qui concerne la coop�ration internationale et la collecte des renseignements.