Les habitations mena�ant ruine sont l�gion � Skikda. On en a recens� plus de 200 au seul chef-lieu de Skikda. Et leur prise en charge n�est pas pour demain. A l�avenue Youcef-Kaddid (Souika), une b�tisse se distingue dans un milieu o� cohabitent march� formel et informel, locaux commerciaux, bazars �sonores� et trabendistes tous profils et couches sociales confondus. Deux familles de 9 personnes habitent entre les fatras de planchers et les chutes de rampes d�escalier. Un d�cor qui rappelle celui des romans noirs ! Elles �taient quinze il y a quelques ann�es. Huit d�entre elles ont �t� relog�es dans le cadre social, les cinq autres ont regagn� leurs demeures d�origine apr�s que l�on eut d�couvert qu�elles poss�daient chacune un logement. Actuellement, il n�en reste que deux accroch�es aux falaises chancelantes et aux promesses de l�ex-P/APC de les �vacuer avant l�expiration du mandat d�El Islah, et ce, pour reprendre les dires d�un habitant. La situation qu�elles subissent est catastrophique, elle a g�n�r� des complications respiratoires et des maladies chroniques. La douleur sto�que qui dure depuis cinq ans au minimum en est la cause. Les deux familles comptent cinq enfants en �ge de scolarisation, c�est dire les contraintes financi�res auxquelles font face les p�res, tous deux de simples fonctionnaires. Contraintes accentu�es par l��rosion du pouvoir d�achat et les charges scolaires, auxquelles s�ajoutent les r�fections et l�entretien constants des murs de leurs demeures. Au sujet de ces derni�res, la qualification de mena�ant ruine est un euph�misme. Une visite sur les lieux a mis en exergue leur d�gradation avanc�e. Les chambres font l�objet d�infiltration des eaux pluviales, des bassines font office de r�ceptacles. Une forte odeur de moisi s�en d�gage. Le sol est trou�. La premi�re maison compte trois trous, colmat�s provisoirement � l�aide de petites planches qui servent �galement de passerelles entre les diff�rentes chambres. Les maisons sont en mode �vibreur�, le d�placement intramuros provoquant des vibrations. Un rapport de la Protection civile en phase de signature pr�cise que ces demeures menacent ruine. Un arr�t de la cour de Skikda, d�lib�ration de la chambre civile, ordonne leur �vacuation urgente. Son application n�est pas encore � l�ordre du jour pour les autorit�s comp�tentes. Les conflits juridiques mettant aux prises les propri�taires et les habitants de l�immeuble se relaient de p�re en fils. L�intervention des autorit�s locales est imminente car il y va de la vie humaine, et ce, en attendant la redynamisation du projet mort-n� de l�office communal de r�habilitation du vieux b�ti.