Mila, une commune pourtant chef-lieu de wilaya depuis 23 ans, une cit� mill�naire t�moin des civilisations plurielles les plus prestigieuses... Mila abrite en son sein une fontaine romaine unique en son genre puisqu�elle continue de couler et d�alimenter la population avec la m�me cadence depuis des milliers d�ann�es, comme elle dispose �galement de la premi�re mosqu�e construite en Alg�rie. Une ville qui a enfant� d�illustres personnalit�s. Elle �volue, paradoxalement aujourd�hui, hors normes et aux antipodes de tout d�veloppement. Abandonn�e et livr�e � l�anarchie, l�inculture et la pr�dation de tous bords, Mila est une ville d�figur�e, d�labr�e par l�inconscience et l�incomp�tence de ses gestionnaires, par la pouss�e de l�exode rural qu�elle a connu tout au long de son histoire r�cente. Bref, par la b�tise humaine qu�elle n�a cess� de subir des d�cennies durant. Mila est un bourg sinistr� � tous les points de vue. Urbanistiquement et environnementalement parlant, on ne peut mieux r�ussir un tel ratage ! Un cadre de vie ahurissant et un train-train quotidien d�primant et p�nible � supporter et ce, dans une indiff�rence quasi g�n�rale et un silence inqui�tant des uns et des autres. Circuler � Mila est tout simplement devenu un parcours du combattant, un v�ritable casse-t�te chinois, particuli�rement durant les deux jours du march� bi-hebdomadaire o� toute une faune de revendeurs et autres petits trabendistes squattent tous les espaces disponibles dans une bonne partie de la ville sans que personne trouve � redire. Plus grave, un fl�au social est en train de prendre des proportions inqui�tantes un peu partout dans la ville, il s�agit de ces lieux de d�bauche activant officiellement sous l�appellation de �salon de th�, la plupart fonctionnant dans l�ill�galit� la plus totale. Le hic est que cela se passe au vu et au su de tous. Les habitants du voisinage ne savent plus � quel saint se vouer. La situation devient vraiment pr�occupante dans une ville jadis propre, paisible et extr�mement calme. L�origine du mal est bien connue de tous, c�est ce march� tentaculaire appel� �trabendo� qui prend des proportions incontr�lables chaque samedi et mardi que Dieu fait. Au lieu de g�n�rer de la richesse, ce rendez-vous bihebdomadaire qui draine des milliers d�hommes et surtout de femmes, qui d�barquent de partout, ne laisse que d�solation, d�tritus et angoisse parmi les habitants des cit�s concern�es qui constatent, impuissants, le d�veloppement de fl�aux �trangers aux m�urs et coutumes de la ville.