La coordination locale des �tudiants de Tizi-Ouzou renoue avec la protestation qui avait secou� l�universit� Mouloud-Mammeri durant plusieurs mois de l�ann�e scolaire en cours. Et pour cause, hormis le d�part des responsables des �uvres universitaires, les revendications qui ont motiv� le ras-le-bol de la communaut� estudiantine sont toujours � l�ordre du jour. Aucune am�lioration des conditions de vie et de travail n�a �t� enregistr�e malgr� l�engagement des responsables � diff�rents niveaux et en d�pit �galement des sommes faramineuses allou�es aux diff�rents chapitres de la vie universitaire, selon les propos des responsables de la coordination recueillis au cours d�un point de presse organis� lundi dernier, en marge d�un rassemblement devant la biblioth�que du campus central de Hasnaoua. La gr�ve de ce lundi s�annonce comme le commencement d�une s�rie d�actions visant � obtenir le retrait de 26 plaintes d�pos�es par l�administration contre des �tudiants. Parmi ces derniers figurent des syndicalistes et m�me des �tudiants absents ou ayant achev� leur cursus universitaire lors des moments forts de la protestation visant, entre autres revendications sociales et p�dagogiques, le d�part de la directrice de la Douh qui, outre le fait qu�elle a �chou� dans la gestion de son domaine, est accus�e d�avoir instaur� l�ins�curit�, notamment vis-�- vis des animateurs des comit�s estudiantins en recrutant des repris de justice qui usent de violence (armes blanches, barres de fer, cha�nes, matraques, poignards�) contre les contestataires de ses m�thodes de gestion. Contre toute attente, le d�part de cette directrice, obtenu au terme de plusieurs mois de gr�ve et d�affrontements parfois violents, n�a rien apport� de nouveau sur le plan de la restauration, de l�h�bergement, o� l�on signale 500 nouveaux �tudiants porteurs d�affectations r�sidentielles qui ne trouvent pas une place r�guli�re d�h�bergement, soulignent les conf�renciers. Cons�quence de cette situation : les �tudiants se retrouvent � 5 ou 6 par chambre, conditions inad�quates pour le repos et le travail, indiquent encore les m�mes sources. Le changement de responsables des �uvres universitaires s�est limit� au changement de noms ; les m�mes m�thodes, responsables du flagrant �chec d�nonc� par les �tudiants durant le premier trimestre, sont toujours en vigueur, affirment les conf�renciers affichant leur ferme d�termination de poursuivre la lutte jusqu�� ce que survienne un v�ritable changement impliquant le respect de la dignit� de l��tudiant, du droit � l�exercice syndical et des libert�s d�mocratiques. Sur le plan p�dagogique les conf�renciers brossent un tableau tout aussi n�gatif, notamment en mati�re d�encadrement o� l�on signale un d�ficit de 1 029 enseignants, un �quipement r�duit et v�tuste, des infrastructures insuffisantes, des projets en retard, des livraisons erron�es, � l�exemple de la biblioth�que centrale de Hasnaoua 2, de documentation et de connexion � Internet tout aussi limit�es. Mais le probl�me qui tient encore plus � c�ur aux �tudiants, c�est la r�forme universitaire mise en �uvre et adopt�e par l�APN sans le moindre d�bat avec les premiers concern�s, � savoir les �tudiants et la communaut� universitaire. Cette r�forme, qui ne cadrerait pas du tout avec les moyens logistiques en place, n�est ni plus ni moins qu�une abdication des autorit�s nationales devant les injonctions ext�rieures mettant le pays en demeure de s�aligner sur des syst�mes hors de sa port�e sans r�unir au pr�alable les condition humaines et mat�rielles indispensables � son application. Les 80% d��checs aux examens du nouveau syst�me LMD et le d�ficit en encadrement, 1 029 au niveau local et 25 000 � l��chelle nationale, constituent pour nos interlocuteurs des arguments imparables en faveur de leur th�se. Ce syst�me pr�sente � leurs yeux, outre ce qui vient d��tre indiqu� plus haut, l�opacit�, la r�tention de l�information et des objectifs inavou�s. Il s�agirait, selon toujours les m�mes sources, d�une contre-r�forme tendant vers une s�v�re s�lection de l�acc�s � l�universit� en ce sens qu�aucun bilan de l�ancien syst�me n�a �t� �tabli et qu�aucune r�solution recommandant la mise en place du nouveau syst�me n�a �t� rendue publique.