Une cinquantaine de familles relog�es durant le mois de juillet 2007, lancent un cri de d�tresse. Elles nous ont interpell�s et re�us chez elles � Ha� El Yasmine, en ce samedi 14 juin. Pour ces familles, l�exigu�t� de leur nouvel appartement (F2, F3 ou F4) ne peut en aucun cas remplacer leurs habitations des Planteurs qui, elles, �taient constitu�es de 4 jusqu�� 7 pi�ces spacieuses. �Nous sommes � l��troit et oblig�s de nous entasser et de surcro�t d�autres probl�mes sociaux nous font craindre le pire. Nos enfants �touffent ici et donc sont souvent dans la rue. � Invit�s � visiter leurs appartements d�un bloc � l�autre, tous tenaient � nous montrer l��tat dans lequel ils vivent depuis ce fameux 5 juillet 2007, jour de leur relogement. Les habitants de Ha� El Yasmine d�noncent � ce jour les r�sultats de l�enqu�te qu�avait exig�e le pr�sident de la R�publique lors de sa visite de travail � Oran, o�, nous disent-ils, �nous avions os� brav� le cordon s�curitaire et nous avions inform� le pr�sident des d�passements et de la corruption qu�avait connue cette deuxi�me tranche de relogement. Sa vive r�action nous avait donn� de l�espoir, seulement une fois les projecteurs de la visite officielle �teints, nous avons �t� confront�s � la dure r�alit�. Comment expliquer que sur les 700 recours juste quelque 77 ont obtenu gain de cause ? Comment expliquer que certains d�entre nous ont pu obtenir un F2 ou un F3 suppl�mentaire vu le nombre important d�une m�me famille qui avait obtenu un F3 alors qu�une grande majorit� n�a rien re�u ? C��tait pour faire croire que des cas avaient �t� r�gl�s. � Nos interlocuteurs tenaient �galement � d�noncer la souslocation ou la vente pure et simple des logements � pr�s de 140 millions de centimes le F2, car ceux-l�, nous dira l�un d�entre eux, �pour eux ce n��tait qu�un plus puisqu�ils avaient d�j� un appartement, contrairement � nous par exemple : 17 membres ayant b�n�fici� d�un F3, alors que deux d�entre nous avaient �t� recens�s en 2003 !� Sur les lieux nous sommes invit�s � nous rendre chez la famille D. Z.. En entrant dans cet appartement de trois pi�ces, nous avons �t� frapp� par l�odeur persistante et insupportable d�humidit�. L�un des murs de l�appartement avait c�d� sur une partie. On d�couvre qu�il n� y avait pas de ciment mais juste une fine couche de pl�tre blanc, derri�re apparaissent les briques. Etonnant pour des constructions r�centes. Sur les lieux nous rencontrons le p�re de famille, qui abrite sous son toit 16 membres. �L�un de mes fils est oblig� d�aller dormir chez un ami � lui. O� voulez-vous qu�il reste ? Ma fille est mari�e et a des enfants, elle et son mari ont leur carte de recensement mais au moment du relogement les autorit�s ont estim� qu�ils ne devaient donner qu�un appartement par famille m�me s�il y en avait trois. Ceci sans vous parler de la tuyauterie d�fectueuse, de l�humidit�, de la qualit� de la construction� allons-nous vivre toute notre vie � 14, 15, 16, 17 dans un m�me F3 ?� Entass�s de la sorte, cette cit� ne peut que produire des poches sociales encore plus d�favoris�es et plus pauvres qu�elles ne furent du temps o� elles vivaient au niveau des Planteurs. Alors que ce programme de relogement �tait cens� combattre la mis�re, � ce rythme il ne fait que la d�placer vers un autre lieu. Un lieu qui va devoir accueillir d�autres relog�s qui n�auront pas d�autre choix que celui d�accepter. Sinon, c�est la rue qui les attend.