Invit� jeudi de la Radio nationale Cha�ne II, le secr�taire g�n�ral du Rassemblement national d�mocratique (RND), M. Ahmed Ouyahia, s�est montr� tr�s r�serv� au sujet de certaines questions qui animent l�actualit� nationale. Il a n�anmoins r�it�r� son soutien et celui de son parti � la r�vision de la Constitution, pr�n�e par le pr�sident de la R�publique, M. Abdelaziz Bouteflika. Ly�s Menacer - Alger (Le Soir) - M. Ouyahia a d�clar� sur les ondes de la Cha�ne II qu�il n�est pas g�n� de voir l�actuel pr�sident de la R�publique, M. Abdelaziz Bouteflika, briguer un troisi�me mandat. �Il est vrai qu�il faudrait une alternance au pouvoir mais il ne faut pas oublier aussi que la continuit� a ses avantages�, s�est-il justifi�. Ouyahia cite l�exemple de �la Cor�e du Sud qui n�a eu pendant 35 ans que deux pr�sidents et le Japon qui est gouvern� par un seul parti depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, mais qui ont pu se d�velopper rapidement �. Pour le patron du RND, le probl�me ne se situe pas dans le nombre de mandats accumul�s par un pr�sident mais dans le souci de la construction du pays. Le changement pour Ouyahia doit se faire au niveau des mentalit�s, au sein de toutes les franges de la soci�t� et des institutions de l�Etat. L�invit� de la Cha�ne II n�a toutefois pas souhait� se prononcer sur la date de la r�vision constitutionnelle qui, selon lui, est du ressort de Bouteflika. Ouyahia a profit� de l�occasion pour r�affirmer que sa d�mission de la chefferie du gouvernement courant 2006 n��tait pas motiv�e par un �ventuel conflit avec Bouteflika. �La preuve, a-t-il dit, le pr�sident m�a charg� de le repr�senter ces derniers mois � des rencontres de grande importance dans de nombreux pays du monde. Cela est le signe des bons rapports me liant au pr�sident de la R�publique�, a-t-il encha�n�. Concernant la question du remaniement du gouvernement, l�ancien ministre de la Justice, garde des Sceaux a d�clar� qu��un jour, il doit y avoir un changement, mais je ne suis pas un voyant pour m�avancer sur une date de ce remaniement du gouvernement. Mais je pr�f�re que l�on se mette au travail au lieu de rester � attendre ce changement�. Ouyahia a salu� les derni�res mesures prises par le staff gouvernemental actuel concernant sa d�cision de soutien aux c�r�aliers et aussi la cr�ation d�un nouveau dispositif de soutien � l�emploi de jeunes dipl�m�s. Mais il ne s�est pas emp�ch� d��mettre des r�serves quant � l�efficacit� de ces actions � long terme. �L�Etat devra plut�t encourager la cr�ation d�emplois durables � travers l�encouragement d�investissements cr�ateurs de richesses�, a-t-il estim�. �Nous avons enregistr� des progr�s mais le gouvernement peut mieux faire�, a-t-il ajout�. La multiplication, ces derni�res semaines, des rencontres et s�minaires autour de la question du d�veloppement �conomique n�est pas du go�t de l�ancien chef du gouvernement qui d�fend l�action sur le terrain. Il a averti ceux qui pensent que l�Alg�rie est � l�abri d�une crise parce qu�elle dispose d�une r�serve de change de pr�s de 200 milliards de dollars. Selon Ouyahia, il n�y a qu�un seul tr�sor, c�est celui du travail. La productivit� demeure la seule solution contre l�inflation. Il a indirectement critiqu� les derni�res augmentations des salaires des fonctionnaires de l�Etat. �On a augment� les salaires de plus de 30% alors que la croissance ne d�passe pas les 4%. Le budget de fonctionnement d�gag� par l�Etat est de 2 000 milliards de dinars, ce qui repr�sente le double de la fiscalit� ordinaire �, a-t-il martel�, avant de s�attaquer violemment aux d�fenseurs de l�id�e de cr�ation par l�Alg�rie de son propre fonds souverain. �Nous avons des r�serves de change de presque 200 milliards de dollars. Au lieu d�aller fructifier cet argent dans le cadre de ce fonds souverain, ne vaudrait-il pas mieux l�investir d�abord dans notre pays qui ressemble � un grand d�sert ? Le nombre des projets engag�s sur le terrain d�passe de loin le montant de ces r�serves de change �, a-t-il expliqu�, affirmant que son parti regarde l�aspect formel des choses. Ouyahia s�est montr� r�joui des �avanc�es � enregistr�es par l�Alg�rie dans le domaine de l��ducation nationale, n�oubliant pas d�afficher sa d�sapprobation au recours des enseignants � la gr�ve pour r�clamer leurs droits. Par ailleurs, la promotion de la langue amazigh est, selon Ouyahia, du devoir de ses militants, de ses �tudiants et de ses enseignants. �Il est vrai que l�Etat doit mettre les moyens mat�riels, humains et financiers n�cessaires � la sauvegarde de la langue et culture amazighs, mais non pas � agir sur le terrain�, a-t-il insist�, se refusant � tout commentaire sur la question du dialogue engag� avec les d�l�gu�s du mouvement citoyen, du temps o� il �tait chef du gouvernement. �J�ai conduit le dialogue avec le mouvement des arouch en tant que repr�sentant d�une institution de l�Etat alg�rien. Maintenant que je n�y suis plus, je consid�re qu�il faudrait poser cette question � l�actuel gouvernement. Je n�ai pas donc de commentaire � faire sur ce sujet�, a-t-il r�pondu froidement.