Un v�ritable plaidoyer pour le pr�l�vement d�organes sur des cadavres a �t� fait pour la deuxi�me fois au CHU de Tizi- Ouzou par le Pr Ahmed Chaballout, un Am�ricain d�origine syrienne, grand sp�cialiste de la transplantation d�organes et non moins grand connaisseur de sa religion, l�islam, qu�il ma�trise comme sa pratique de la m�decine depuis 30 ans � l�h�pital Fay�al d�Arabie saoudite apr�s avoir exerc� aux USA. Son plaidoyer scientifique � �tay� par une longue exp�rience au cours de laquelle il a affront� les tabous et les interdits pour sauver des centaines de vies humaines � et religieux, appuy� sur des versets coraniques et des fetwas de savants religieux saoudiens et jordaniens, ne laisse aucun doute sur l�urgence, la licit� juridique et religieuse, la l�gitimit� � tous points de vue, des pr�l�vements d�organes sur des cadavres. Cheikh Bouizri, moufti de la wilaya, devait d�ailleurs confirmer le caract�re licite des ces pr�l�vements et du don d�organes. S�agissant de sauver des vies humaines, l�islam ne dresse aucun obstacle, il tient compte des progr�s scientifiques, devait-il souligner, en rappelant une s�rie de textes juridiques et ceux adopt�s par des rencontres pluridisciplinaires consacr�es � ce sujet et aux aspects voisins, tels que la responsabilit� m�dicale. Il ne reste donc plus qu�� sensibiliser et � convaincre les citoyens sur la n�cessit� du don d�organes et des pr�l�vements sur des cadavres. C�est un acte hautement humain, l�gal et religieusement licite, recommand� au demeurant par les savants religieux cit�s plus haut, m�me s�il y a encore des r�sistances notamment en Egypte et dans les milieux populaires chez nous. La transplantation d�organes se pratique largement en Arabie saoudite et au Kowe�t � partir de dons des vivants ou de pr�l�vements sur des cadavres. Il suffit que les parents du d�funt l�acceptent et que la mort c�r�brale soit d�ment et m�dicalement constat�e. On peut aussi recommander par voie testamentaire le don de ses organes � la m�decine en vue de remplacer ceux d�fectueux des malades. Il est m�me souhaitable que le pr�l�vement sur des cadavres devienne automatique et syst�matique comme aux USA et en Espagne, pays o� les transplantations sont les plus �lev�es au monde. Les dons devraient �galement �tre �largis au-del� des membres de la famille des malades comme le prescrit la l�gislation nationale par crainte de pratiques immorales. Si l�on devait pr�lever les organes uniquement sur les personnes mortes accidentellement, il y a de quoi mettre un terme aux souffrances inimaginables des centaines de dialys�s au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou, o� le nombre de ceux en phase terminale est sur le point d�atteindre les 160 contre 120 l�an dernier, tandis que les nouveaux cas enregistr�s sont en passe de doubler, selon les statistiques du premier semestre de l�ann�e en cours, indique le professeur chef de service de n�phrologie. Il soulignera la gravit� de cette �volution par rapport aux normes internationales qui sont de 100 pour un million d�habitants. Il est donc indispensable et urgent pour le pays de passer de la phase de greffes � partir des dons � celle du pr�l�vement, � syst�matiser juridiquement, sur les cadavres pour mettre fin au martyr de 12 000 dialys�s nationaux qui pourraient �tre r�ins�r�s pleinement dans la vie sociale, � l�exemple de la petite fille de A�n-El-Hammam qui a subi une greffe, devenue premi�re de sa classe et qui vient d��tre admise en 6e ann�e. Imaginons le poids �conomique et social pour la collectivit�, le martyr du dialys� qui passe 4h, trois jours par semaine, sous le rein artificiel, les difficult�s �conomiques et morales de sa famille, la joie et le bonheur du malade d�finitivement lib�r� du supplice, de l�angoisse et du d�sespoir, et ce, nonobstant les �conomies tr�s importantes que la soci�t� pourrait enregistrer � travers cette op�ration. Posons-nous la question suivante : est-ce que tout cela ne vaut pas un don d�organes, un pr�l�vement sur cadavre ? Le Pr Ahmed Chaballout a r�alis� au cours de ce deuxi�me s�jour au CHU de Tizi-Ouzou, depuis vendredi dernier, 7 greffes r�nales, il en avait fait 5 le mois de mai dernier et il en fera 8 au cours du mois de novembre prochain pour boucler le programme de 20 greffes r�nales du CHU pour l�ann�e en cours. Il a, par ailleurs, proc�d� � la pose de 8 pestules pour dialys�s qui n�auront plus � �tre piqu�s � chaque fois. Le CHU de Tizi- Ouzou fait ainsi son entr�e dans la cour des grands centres hospitalo-universitaires qui offrent des soins hautement sp�cialis�s aux patients de la wilaya des r�gions limitrophes. Il compte r�aliser 60 � 70 greffes de corn�e au lieu de son programme initial de 30, des implants pour sourds et muets, mettre en place un service de chirurgie thoracique. Il reste � souhaiter la multiplication des conventions avec de grands sp�cialistes du genre pour former un plus grand nombre de sp�cialistes alg�riens, �largir et d�mocratiser les soins hautement sp�cialis�s et tr�s co�teux. En attendant le lancement d�un centre national de coordination � il existe quelque chose de similaire en Arabie saoudite � avec un fichier des malades et des donneurs potentiels ou d�organes disponibles pr�lev�s sur des cadavres, le CHU de Tizi-Ouzou compte se lancer dans l�op�ration en solo.