Constat n Nous ne mesurerons jamais assez la souffrance des insuffisants rénaux face à une pénurie de donneurs. Tabou, quand tu nous tiens… L'absence de prélèvement d'organes sur des cadavres est l'une des contraintes majeures sur laquelle bute le programme de greffe, dans notre pays. Selon le professeur Ahmed Chaballout, chirurgien américain d'origine syrienne qui exerce à l'hôpital du Roi Fayçal (King-Fayçal-Hospital) en Arabie saoudite, le taux de greffe en Algérie n'est que de 0,3 donneur pour 1 million d'habitants. Le prélèvement sur cadavres ne s'effectue pas. Or, il aurait pu contribuer à relever ce taux, réduire les souffrances des insuffisants rénaux et la pression sur les centres d'hémodialyse. Pourtant, le don d'organes en général et le prélèvement sur personne en état de mort cérébrale, n'est pas interdit par la religion musulmane comme l'a expliqué, ce mercredi, le mufti de Tizi Ouzou à l'occasion de la conférence sur la transplantation d'organes donnée par le Pr Chaballout. D'ailleurs, dans le monde musulman, le Koweït est le premier pays donneur d'organes avec 36 donneurs vivants et 12 donneurs cadavériques pour 1 million d'habitants. Pour l'Arabie saoudite, les donneurs cadavériques sont 5 pour 1 million d'habitants. Le CHU de Tizi Ouzou ambitionne de lancer en 2009 un programme de prélèvement d'organes (du rein) sur cadavre pour améliorer le taux de transplantation rénal qui est actuellement d'une vingtaine par an, mais aussi des autres greffes telles que la cornée et le pancréas. A noter que depuis le début de l'année en cours, le CHU de Tizi Ouzou a effectué 12 greffes rénales toutes signées par le Pr Chaballout qui a effectué sa 12e greffe à Tizi Ouzou hier – avant de donner sa conférence – le donneur est un jeune âgé de 28 ans qui a offert son rein à son frère âgé de 32 ans.