M�diterran�ens du Sud et Europ�ens se reconnectent autrement, apr�s les liaisons rat�es du Processus de Barcelone dans sa conception originale de 1995. Hier, dans l�apr�s-midi, � Paris, est n�e en effet l�Union pour la M�diterran�e (UMP). Le b�b�, con�u par Sarkozy et adopt� par Bruxelles, est venu au monde dans le faste mais sans tous ses attributs. Sofiane A�t Iflis- Alger (Le Soir)- La quarantaine de chefs d�Etat et de gouvernement, pour laquelle un tapis plut�t bleu que rouge a �t� d�ploy� au Grand Palais, sur le bord de la Seine, ne se montre pas excessivement pr�occup�e par tant de renvois � plus tard. On c�l�bre la naissance puis on verra. Y compris pour la traditionnelle photo de famille. Elle peut �gratigner certaines susceptibilit�s, alors on ne pose pas. L�important, aux yeux des Europ�ens mais de Sarkozy surtout, est que le lancement de l�UMP ait lieu sans accrocs. Il n�y en a eu au demeurant aucun de vraiment significatif. Le pr�sident fran�ais, �galement pr�sident europ�en pour six mois, a m�me r�ussi d�inesp�r�es prouesses diplomatiques. Il est parvenu, en effet, � rapprocher le pr�sident syrien Bachar Al-Assad et le fra�chement �lu pr�sident libanais, Michel Sleimane. Les deux pr�sidents, r�unis la veille du sommet par Nicolas Sarkozy, en pr�sence de l��mir du Qatar qui assure la pr�sidence du Conseil du Golfe, ont affich� une disponibilit� partag�e � rouvrir des repr�sentations diplomatiques. Mais Sarkozy a accompli davantage en mati�re de come-back de la diplomatie fran�aise au Moyen-Orient : r�unir autour de la m�me table Bachar Al-Assad, le Syrien et Ehud Olmert, l�Isra�lien. Une prouesse impensable il y a quelque temps, m�me si, sous l��gide de la Turquie, un mal-aim� de l�Europe, la Syrie et Isra�l n�gocient indirectement un accord de paix. Le pr�sident syrien a fait m�me un pas en avant dans sa qu�te de paix avec Isra�l, puisque, dans une d�claration � Al Jazeera, il a �voqu� la possibilit� d�une relation normale avec l�Etat h�breu dans le cadre d�un accord de paix. Bachar Al-Assad entend par relation normale aussi bien les repr�sentations diplomatiques que les trait�s bilat�raux. Et, toujours dans le cadre de cette immersion de la diplomatie fran�aise au Moyen- Orient, Sarkozy a arrach� une poign�e de main entre le pr�sident de l�Autorit� palestinienne Mahmoud Abbas et le Premier ministre isra�lien Ehud Olmert. Une poign�e de main qui rappelle celle �chang�e entre Yasser Arafat et Shimon P�rez, sous la houlette de l�ancien pr�sident am�ricain Bill Clinton. Il faut bien dire que le pr�sident fran�ais a bien r�fl�chi � son agenda de rencontres en marge du lancement de l�UPM. Un agenda d�di� quasi-exclusivement � la complexe crise du Moyen-Orient mais qui, bien s�r, lui a assur� un retentissant �cho m�diatique doubl� d�une assez appr�ciable performance diplomatique. D�ailleurs, l�essentiel ayant �t� cousu lors de ces miniconclaves, il ne restait � Sarkozy que de lancer officiellement l�UPM sous le g�n�rique de la paix. Un g�n�rique auquel fera �cho le la�us introductif du copr�sident de l�UPM, le pr�sident �gyptien Hosni Moubarak qui, lui aussi, a appel� � la poursuite des n�gociations entre Palestiniens et Isra�liens pour parvenir � la conclusion de la paix. D�fection inattendue du roi du Maroc Si le pr�sident fran�ais a vu arriver grand monde au Grand Palais, il manquait, cependant, le roi du Maroc, Mohammed VI. Ce dernier, qui n�a � aucun moment laiss� planer le doute autre de sa participation au sommet de l�UPM, a, en derni�re minute, choisi de se faire repr�senter par son fr�re. Officiellement, c�est pour cause d�agenda surcharg� qu�il a d�cid� de ne pas se rendre � Paris. Mais d�aucuns croient plus � une �bouderie� puisque le royaume, qui rivalisait avec la Tunisie pour accueillir une des structures de l�UPM, le secr�tariat, a tr�s mal appr�ci� qu�en d�finitive, l�UE recueille la candidature de Barcelone. Une mani�re de couper net � la rivalit� entre Rabat et Tunis. L�autre d�fection, connue celle-l�, est celle du guide de la R�volution libyenne qui a tenu parole et ne s�est donc pas rendu � Paris. Sarkozy a d� se r�conforter de la pr�sence du Premier ministre turc, Erdogan. Les Turcs avaient initialement retenu de se faire repr�senter par le ministre des Affaires �trang�res. Les Turcs ont n�goci� cette participation � un plus haut niveau. C�est donc Sarkozy qui a l�ch� du lest. Notamment sur la question de l�int�gration de la Turquie dans l�espace institutionnel europ�en. Petit budget, actions r�duites Faute d�argent, l�UPM doit se suffire de quelques actions concr�tes. Du moins, pour cette phase de d�marrage. La Commission europ�enne avait d�j� fait savoir qu�il faille � l�UPM de trouver d�autres sources de financement si elle veut mener � bien ses projets, notamment des financements priv�s. Ce manque d�argent a d�ailleurs limit�, pour le moment, les actions de l�Union. Le sommet de Paris n�en a retenu que six, dont le projet de d�pollution de la M�diterran�e. Un projet qui n�cessite au moins 2 milliards d�euros. Enorme.