Au moment où la Commission européenne a décidé de limiter les ambitions du président français Nicolas Sarkozy, les représentants des pays arabes de la rive sud de la Méditerranée ont ouvert le débat sur le projet d'Union pour la Méditerranée, à l'occasion de la réunion dont les travaux se sont déroulés, hier, dans la capitale égyptienne, le Caire, et à laquelle l'Algérie a été représentée par le ministre délégué chargé des relations maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. En plus de l'Algérie, ont pris part également à la réunion en question des représentants des ministères des Affaires étrangères des pays, comme l'Egypte, la Libye, la Tunisie, le Maroc, la Mauritanie, la Jordanie, la Palestine, le Liban et la Syrie ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa. Ainsi, tous les regards demeurent braqués sur la position qu'auront à adopter les pays du Sud vis-à-vis de ce projet. Le président français, lui, souhaite l'adhésion massive des pays du Sud à ce nouvel ensemble régional. C'est la raison principale pour laquelle il a instruit ses interlocuteurs parmi les membres du gouvernement égyptien, à leur tête le chef de l'Etat, Hosni Moubarak, de réunir les pays de la région et de tenter de les convaincre de la nécessité et de l'utilité d'adhérer au projet en question. Mais rien n'est encore acquis à partir du moment où plusieurs pays, à l'instar de l'Algérie, de la Syrie et de la Libye n'ont pas encore donné leur aval pour intégrer l'Union pour la Méditerranée. Ces pays, faut-il le mentionner, ont, dès le départ, conditionné leur adhésion au projet de Sarkozy par la collaboration nette et entière des pays de la rive nord de la Méditerranée pour l'instauration d'un véritable processus de paix dans la région. C'est le cas de l'Algérie qui a demandé à Paris, par exemple, d'éclairer sa position vis-à-vis du conflit au Sahara occidental ou sur la question palestinienne ainsi que sur le processus de paix au Proche-Orient en général. De ce fait, tous les regards sont braqués sur la réunion du Caire, hier, et, à cet égard, d'aucuns se demandent si les représentants des gouvernements arabes parviendront, au moins, à adopter une position commune quant au projet cher à Sarkozy. C'est là, en tout cas, que réside le rôle central de l'Egypte que le président français, Nicolas Sarkozy, a chargé de la mission de coordonner entre les pays de la rive sud de la Méditerranée. Du point de vue officiel, l'ordre du jour de la réunion d'hier a été marqué par le débat sur "la coopération dans le cadre de l'UPM et sa relation avec le mécanisme de coopération euro-méditerranéenne de Barcelone". Il a été également question d'examiner "l'approche française de coopération régionale au regard des obstacles qui ont entravé le processus de Barcelone". Ceci au moment où la commission européenne vient de dessiner les contours du projet d'Union pour la Méditerranée, tel que souhaité par Bruxelles, et ce, en le définissant comme étant un cadre de renforcement de la coopération dans le cadre du processus de Barcelone et qui ne doit pas échapper au contrôle des 27. Pour donner une ossature claire à sa conception du projet, la Commission européenne a formulé des propositions sur l'Union pour la Méditerranée dont, entre autres, la dépollution de la Méditerranée, l'instauration de voies maritimes qui devront relier les différents ports méditerranéens, les infrastructures routières pour les pays maghrébins et une centrale d'énergie solaire qui servira à l'approvisionnement énergétique des usines de dessalement d'eau de mer. Projets que la Commission européenne envisage de soumettre à débat lors du sommet de l'Union pour la Méditerranée, qui est prévu à Paris le 13 juillet prochain.