En revoyant curieusement le parcours des r�cents �v�nements qu�a v�cus l�Alg�rie en g�n�ral, j�ai �prouv� un sentiment scind� entre l�espoir d�assister � une r�volution multidimensionnelle, o� la d�mocratie sera m�rement fructueuse, et la d�ception de voir une dictature s�imposer avec le retour confirm� de ceux qui ont jur� de r�duire ce pauvre peuple � un simple cheptel humain dont l�asservissement n�en sera qu��ternel. Le changement souhait� demeure un r�ve impossible devant la mont�e funeste des id�ologies r�trogrades. La fuite juv�nile vers les cieux d�outre-mer en qu�te de consid�ration accro�t la conviction de chaque citoyen que la gu�rison du pays ne r�side nullement dans le traitement de Bouteflika � travers sa politique de division qui continue d�avantager les naufrageurs de la R�publique au d�triment des milliers de victimes dont le seul crime est de vouloir hisser l�Alg�rie au firmament de l��panouissement. Les subtilisations ostensibles de l�argent du peuple qui s�effectuent journellement au su de ceux qui sont cens�s pr�server les richesses nationales prouvent qu�une impunit� absolue pousse dangereusement l�anarchie � s�installer solidement dans ce pauvre pays, le temps o� des scandales financiers �clatent en pleine lumi�re du jour d�couvrant la connivence et la complicit� de hauts responsables, � savoir des ministres, des militaires et autres commis de l�Etat, chose qui s�me la m�fiance au sein de la soci�t�, les derni�res �lections l�gislatives du fameux 17 mai auxquelles le peuple n�a pas pris part, ont d�montr� d�ailleurs une d�mission quasi totale de l�Alg�rien quant aux d�cisions d�rivant de ces gouvernants parachut�s aux postes si sensibles de responsabilit�s par le moyen du trucage �lectoral et de la corruption. Ces r�centes �lections ont fait montre d�un ras-le-bol populaire qui a divulgu� ouvertement l�absence enti�re de confiance vis-�-vis de l�Etat, une moralit� que ces adeptes du pouvoir par la force et l�imposture ne veulent point assimiler tant la soif et la boulimie du r�gnent leur sont une doctrine in�luctable. Notre pays franchit une phase des plus scabreuses, cons�quence d'une g�rance sans rep�re, inflig�e par ceux que le peuple ne cesse de vomir depuis l'Ind�pendance. Les oiseuses r�formes qu'ont endoss�es les institutions sur tous les plans se sont av�r�es poudre aux yeux comme pour berner ce cr�dule peuple qui continue d�essuyer un pouvoir unique en mati�re d�absolutisme. Les pr�c�dents mandats de tous ceux qui ont mani� l�infaillible machine de la fraude pour s��tendre perp�tuellement sur le strapontin de la royaut� indiquent clairement que l�app�tit de r�gner sans partage prime sur tous les int�r�ts nationaux. Ceux qui ont coudoy� les mis�res qu�a endur�es le pauvre Alg�rien savent indubitablement qu�une r�volte spontan�e va engloutir ce riche pays avec tous ces paradoxes qui divisent cette terre en deux lieux plut�t communaut�s diff�remment con�ues, l�une � l�antipode de l�autre : il y a cette arrogante oligarchie qui assujettit tout un peuple, dont les milliards du p�trole leur sont un butin impartageable, avec l�assurance d��tre enti�rement � l�abri de tout �ventuel besoin, en s�obstinant dans leur talent d��touffer toute voix d�opposition, chasser tous les journalistes soucieux du devenir tragique de leur pays, puis il y a cette classe qui vit sous le seuil de l�indigence et qui demeure passive par le coup de la coercition devant le destin que lui a r�serv� une Ind�pendance d�vi�e. La fonction dite publique, o� les milliers d�employ�s subissent l�humiliation et l�avanie par la d�risoire r�mun�ration que lui �dicte la sph�re dominante dans l�Alg�rie p�trolif�re au d�but du troisi�me mill�naire, o� la majeure partie des travailleurs affichent une situation de mendicit� sans pr�c�dent. Une politiquespectacle �maille le monde du travail, o� des enseignants pendus par le manque et la privation affrontent p�niblement leur morose quotidien en se voyant accepter l�ordre d�arracher des r�sultats qui honoreront l��ducation nationale avec une certaine insolence indicible, une mani�re d�exiger une impossible mission � ces instituteurs, plut�t � ces mendiants, qui n�arrivent m�me pas � se permettre un livre chaque mois vu la situation catastrophique de l�injuste politique des salaires, chose qui influe d�sastreusement sur le minable budget mensuel de chaque �ducateur. Tandis que nos messieurs les d�put�s, les ministres et autres cadres, affili�s � la dynastie privil�gi�e de l�autocratie fournissent un exc�dent effort en d�magogie et mensonge, se plaisent dans l�art de se pavaner dans les livings r�galiens avec l�appui du grand chef. En leur distribuant d�daigneusement la rente du pays par millions sans respecter m�me l�ordre de m�rite, pour la simple malsaine vis�e qui est de taire la v�rit� sur l��tat social incontestablement avili du citoyen, c�est-�-dire une fa�on machiav�lique de troquer leur silence contre un enrichissement juridiquement ill�gal. La vraie r�forme ne consiste pas � changer des programmes, la r�elle panne de l��cole alg�rienne ne r�side en aucun cas dans la nature de la connaissance pr�sent�e � l�enfant, la probl�matique s�journe dans la non mise-�-l�aise du r�acteur de l��ducation qu�est ce m�me enseignant, ce phare de toutes les nations, le temps o� nos proches voisins tunisiens et maroc a i n s accusent des avanc�es spectaculaires dans ce m�me secteur et ce, gr�ce � l��tat d�opulence p�cuniaire dont jouit chaque ma�tre dans ces pays fr�res. Offenser cette v�rit�, signifie faire germer un malaise pour gangrener beaucoup plus les cervelles enfantines des g�n�rations innocentes. La fuite en avant choisie par le pouvoir pour faire omettre le fond de la crise au peuple renfonce plus encore le mal aux confins de l�amputation de l�identit� alg�rienne en d�laissant, voire en s�attaquant ainsi � l��cole de la R�publique, cette garante de la substance spirituelle de la patrie. Des ph�nom�nes graves de reniement historique se manifestent chez nos �tudiants, r�sultat de la fausse conception didactique des programmes combin�s pour la seule intentionnelle fin qu�est l'abrutissement de nos ch�rubins. La d�cadence du niveau intellectuel qui accompagne cette haine patriotique condamne cette grande masse sortante de nos universit�s � la d�viation. Des exemples flagrants d�indiff�rences administratives surprennent � travers les injonctions de la direction adress�es � toutes les �coles pour favoriser la b�tise, doper la m�diocrit�, en imposant aux enseignants des syst�mes d��valuation insolites, pour interdire ainsi le redoublement des faibles �l�ves assurant ainsi une fa�ade plus �blouissante de l��cole nationale afin de plaire aux gens du s�rail, d�une part, et faire l�apologie de la personne du pr�sident, d�autre part. Un syndrome singulier de faillite s�me le doute au sein des connaisseurs, en l�occurrence les p�dagogues, les enseignants avertis et autres, en remarquant la pr�occupante facilit� qui rev�t les �preuves des diff�rents examens, de la sixi�me au fameux baccalaur�at, recette qui fait hausser le taux de r�ussite pour s�enorgueillir et se justifier vis-�-vis de l�opinion nationale pour avoir atteint le fallacieux objectif de la fameuse r�forme �ducative impuls�e par le clan pr�sidentiel. En se ruant imp�tueusement sur le syst�me du fondamental qui est, certes, la tumeur de l�intelligence alg�rienne, nos planificateurs adoptent un changement qui porte toujours les stigmates d�une p�rennit�, en �reintant l�enfant avec une masse de livres esth�tiquement impeccables. Nos enfants affrontent un surmenage pr�coce qui agit dangereusement sur leur productivit� scolaire, ce qui accule d�ailleurs les enseignants � l��puisement et � l�asth�nie. Une erreur de diagnostic montre visiblement les fausses �tudes h�tivement �labor�es � l�insu du principal acteur dans cette d�licate op�ration de refonte du syst�me �ducatif du pays, l�exclusion voulue de l�instituteur lors de ce chantier si efficient, aura s�rement des incidences sinistres sur l�avenir d�j� hypoth�qu� du monde de l��ducation par l�ent�tement et le p�dantisme des repr�sentants de la tutelle en question. L�actualit� nationale est sujette � des questions qui d�montrent plus encore la fragilit� du r�gime alg�rien, la distance qui s�pare le peuple de ses gouvernants d�voile bien cette criante m�connaissance de ces derniers des r�alit�s sociales du pays. Notre pays n�a gu�re connu de conjoncture pareille depuis l�Ind�pendance, la surdit� que feint le pr�sident par rapport aux plaintes �manant du peuple qui crie famine n�augure rien d�optimiste. Le cas de la pomme de terre qui avait disparu du march� depuis des mois d�nude notre pouvoir de toute strat�gie �conomique et le d�pourvoit de toute cr�dibilit� politique. Chekri Rachid, �crivain-instituteur, Akbou