Au terme d�un assourdissant silence et quinze jours apr�s le d�but de la gr�ve de la faim des enseignants contractuels, le ministre de l�Education nationale sort de son silence et use de l�argument juridique pour justifier la fin de non-recevoir signifi�e aux gr�vistes. Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - Benbouzid n�a ni plus ni moins consid�r� l�int�gration des contractuels comme une violation de la loi ! Et pourtant, c�est ce m�me ministre qui avait � plusieurs reprises proc�d� � l�int�gration d�enseignants. En 2001, une premi�re vague a �t� concern�e, tandis qu�en 2006, ce sont les enseignants d�informatique qui l�ont �t�. Entre-temps, la loi n�a pourtant pas chang�. Alors pourquoi le ministre de l�Education nationale s�obstine-t-il � tourner le dos aux enseignants contractuels ? Pourquoi fait-il sciemment l�amalgame entre contractuel et suppl�ant ? A la t�te du secteur depuis bien des ann�es, Benbouzid ne peut pr�tendre ignorer la v�rit�. Des enseignants sont au m�me poste � titre de contractuels depuis pr�s de quatorze ans. Ils ne remplacent pas une enseignante partie en cong� de maternit� ou un autre parti en mise en disponibilit�. Ces enseignants occupent des postes vacants, donc des postes � pourvoir. Souvent, ils sont affect�s dans des zones recluses, avec un volume horaire sup�rieur � leurs coll�gues titulaires. Leur situation pr�caire fait d�eux des cibles faciles pour les responsables des �tablissements qui les obligent � �tre responsables de classe, une responsabilit� que refusent souvent les titulaires. En plus de ces conditions de travail in�galitaires, les contractuels ne per�oivent jamais leurs salaires � temps. Souvent, ils ont un rappel d�une ann�e et doivent patienter une autre ann�e avant d�en recevoir un autre. Beaucoup d�enseignants sont r�duits � vivre dans les dortoirs r�serv�s aux coll�giens ou lyc�ens. Ils sont harcel�s par les intendants qui ne tol�rent pas leur pr�sence. Alors, qu�est-ce qui emp�che Benbouzid de titulariser les 40 000 enseignants ? Visiblement rien. M�me pas la loi, puisque cette derni�re n�interdit pas la titularisation des contractuels. Rien, si ce n�est que le ministre de l�Education a toujours regard� d�un mauvais �il, la mobilisation des contractuels, surtout lorsque ces derniers se sont alli�s aux syndicats autonomes. Lorsqu�on sait comment ont �t� g�r�s les nombreux conflits qui ont secou� le secteur de l��ducation, on comprend mieux le silence assourdissant de Benbouzid, alors que 45 personnes sont en danger de mort. Des enseignants qui ont donn� plus de dix ans de leur vie au service de l��ducation meurent en silence et dans l�indiff�rence. Leur sort ne concerne d�ailleurs pas seulement le d�partement de l��ducation. C�est tout le gouvernement qui est interpell�. Un gouvernement qui, pour le moment, se contente d�observer tandis que le conflit s�enlise. Au terme des quinze jours de gr�ve, les enseignants affili�s au Conseil national des enseignants contractuels, qui ont opt� pour la gr�ve de la faim, sont tr�s affaiblis. Tous les jours, beaucoup d�entre eux sont �vacu�s � l�h�pital dans un �tat comateux. En d�pit des recommandations m�dicales qui les encouragent � cesser leur mouvement, ils sont d�termin�s � aller jusqu�au bout. Ils sont r�confort�s par le soutien des syndicats autonomes, des repr�sentants de la soci�t� civile et de certains partis politiques. Pas tous �videmment, ceux de l�Alliance pr�sidentielle se sont �videmment gard�s d�afficher de la sympathie pour les gr�vistes. A l�int�rieur du pays comme � l�ext�rieur, le combat des enseignants suscite de la sympathie. Une sympathie qui n�a d��gal que le m�pris et l�indiff�rence affich�s par les pouvoirs publics ! N. I. Benbouzid persiste et signe Fid�le � ses habitudes, le ministre de l�Education a fini par r�agir � la gr�ve des enseignants contractuels dans un communiqu� sign� par son conseiller � l�information. Visiblement soucieux de l�impact de ce mouvement de protestation, qui entre dans sa troisi�me semaine, au sein de l�opinion publique, Benbouzid tente d���clairer� cette derni�re en indiquant que le recours au recrutement des contractuels est une pratique utilis�e dans tous les pays pour remplacer des enseignants absents pour des raisons imp�rieuses. Il se garde bien �videmment d�indiquer que les enseignants en gr�ve sont contractuels depuis plus de dix ans et se cramponne � l�unique solution qui lui semble envisageable, � savoir le concours. Il indique que 27 000 postes budg�taires sont � pourvoir alors que les contractuels sont au nombre de 40 000 ! N. I. Le Sete de B�ja�a soutient les enseignants contractuels en gr�ve de la faim Le Syndicat d�entreprise des travailleurs de l��ducation de la wilaya de B�ja�a, affili� � l�UGTA, a exprim�, dans un communiqu� rendu public hier, un soutien �sinc�re� et �ind�fectible� aux enseignants contractuels qui observent depuis une quinzaine de jours une gr�ve de la faim pour obtenir du d�partement de Benbouzid leur int�gration et celle de leurs camarades, apr�s de longues ann�es de service dans le secteur de l�enseignement. �Votre mouvement, � la hauteur de votre revendication, que votre syndicat a toujours fait sienne depuis de longues ann�es, d�montre que les travailleurs de notre secteur et de bien d�autres secteurs d�activit� sont plus que jamais conscients et convaincus que seule la lutte est � m�me de d�fendre leurs acquis et d�en conqu�rir d�autres�, �crit le Sete de B�ja�a, tout en interpellant les autorit�s concern�es en vu d�agir �en urgence pour un d�nouement heureux du dossier des enseignants contractuels�.