Il �tait 13 heures 45 lorsque le rassemblement pacifique organis� par solidarit� avec les enseignants contractuels a d�g�n�r�. �Les donn�es ont chang�, a cri� un officier en direction de ses �l�ments, donnant ainsi l�ordre de �nettoyer� le trottoir. Nawel Im�s - Alger (Le Soir) - Qui a donn� instruction aux forces de l�ordre de s�acharner sur les manifestants ? Pourquoi ont-ils tol�r� leur pr�sence dans un premier temps avant d�user de la matraque ? Ma�trisant mieux l�art de manier cette derni�re que celui des n�gociations, les policiers en tenue et en civil ont sans m�nagement tra�n� sur plusieurs m�tres les manifestants. Des femmes et des hommes ont �t� bastonn�s, bouscul�s, insult�s sous pr�texte qu�aucun rassemblement n�est tol�r�. Tout a commenc� aux alentours de treize heures lorsque des dizaines de personnes ont commenc� � affluer vers le si�ge du minist�re de l�Education pour prendre part au rassemblement initi� pour soutenir les contractuels en gr�ve de la faim. Sans surprise aucune, un important dispositif leur barre le chemin. Toutes les issues menant au d�partement de Benbouzid ont �t� quadrill�. Les manifestants ont �t� contenus sur le trottoir faisant face au lyc�e Descartes. Un autre groupe est bloqu� plus loin. La situation semble pourtant � ce moment-l� ma�trisable. Des membres du comit� de soutien aux gr�vistes n�gocient avec les policiers pour qu�une d�l�gation soit autoris�e � se rendre au minist�re pour d�poser une lettre dans laquelle ils interpellent Benbouzid. Abdelhak Brerhi du CCDR, des repr�sentants du MDS, du FFS, de la Ligue alg�rienne de d�fense des droits de l�homme, des conseillers d�orientation, des repr�sentants du CLA assistent aux n�gociations. Ils sont venus r�affirmer leur soutien aux gr�vistes qui entamaient hier leur 17e jour de gr�ve de la faim. Ils �taient loin de s�imaginer que le regroupement serait r�prim� avec autant de violence. Ob�issant aux ordres de leurs sup�rieurs, des policiers, tous grades confondus, ont tabass� sans discernement les manifestants. Les ordres �taient clairs : personne ne devait acc�der au minist�re de l�Education. Au moment o� les n�gociations semblaient enfin porter leurs fruits, c�est l�escalade. Apr�s avoir donn� leur accord pour enfin laisser passer le pr�sident du comit� de soutien et le porte-parole du Cnapest, d�l�gu�s pour d�poser la requ�te au niveau du minist�re, les forces de s�curit� ont visiblement re�u l�ordre de les emp�cher d�y acc�der. Les deux syndicalistes ont eu le temps de faire quelques m�tres avant d'�tre repouss�s. �Ils disent que personne ne peut nous recevoir au niveau du minist�re�, d�clare d�pit� le porte-parole du Cnapest. Le ton �tait donn�. Les policiers pouvaient alors ex�cuter les ordres. Des enseignants qui ont tent� de brandir des pancartes ont �t� bouscul�s, malmen�s. L�un d�entre eux a �t� pouss� � terre, pi�tin� par des policiers qui n�avaient qu�un seul souci : disperser les manifestants. Perdant leur sang-froid, les policiers ont pris pour cible les journalistes et les photographes qui n�ont pas �chapp� aux repr�sailles. Notre coll�gue d� El-Watan et celui de la D�p�che de Kabylie ont fait les frais de cet acharnement. Leur mat�riel a �t� tout simplement confisqu� alors que le photographe de la D�p�che de Kabylie a �t� interpell� et conduit au commissariat. T�moins g�nants de cette violence inou�e, les journalistes ont �t� somm�s de quitter les lieux. Ne r�ussissant manifestement pas � disperser les manifestants, les forces de l�ordre ont tout simplement tra�n� puis carr�ment port� les �meneurs�. Les repr�sentants du CLA qui ont �t� cibl�s ont fini par atterrir au commissariat. Ce n�est qu�apr�s un incroyable d�ferlement d'insultes et de coups que se sont finalement dispers�s les manifestants. Pendant ce temps, une d�l�gation compos�e de repr�sentants de l�Union des associations de parents d��l�ves tentait de jouer aux m�diateurs. Son pr�sident a d�clar� hier avoir accept� ce r�le pour ouvrir une br�che et mettre un terme au bras de fer qui oppose Benbouzid aux enseignants contractuels. La m�diation a malheureusement �chou�. Au minist�re de l�Education, on a indiqu� aux membres de l�association qu�il �n�y avait personne �. C�est ce que confirme M. Mebarki � la t�te de la d�l�gation. Une attitude qui renseigne sur le traitement r�serv� � la question des contractuels. Enferm� dans sa logique, le ministre du secteur refuse toute prise de contact avec les gr�vistes, pr�f�rant �communiquer � par le biais de ses conseillers qui v�hiculent toujours le m�me message : pas de titularisation sans concours. Un concours discr�dit� et d�nonc� par les enseignants qui y ont pris part. Peut-on, en effet, se contenter d�un entretien de deux minutes pour d�cider du sort des enseignants ? C�est, pourtant, ce qui s�est pass� au moment o� 45 contractuels livrent une v�ritable bataille pour rester en vie. Apr�s 17 jours de gr�ve de la faim, leur �tat de sant� s�est gravement d�t�rior�. Il ne se passe plus un jour sans que beaucoup d�entre eux ne soient �vacu�s vers l'h�pital. Qu�attend le gouvernement pour prendre enfin une d�cision politique ? Peut-�tre, un drame qui, au fil des jours, semble in�vitable...