D�entr�e de propos, il nous faut avouer que nous n�avons pas de religion sportive �tablie. C�est dire qu�en la mati�re, nous manquons de lumi�re pour afficher des opinions d�finitivement �tablies ou m�me des pr�f�rences tranch�es pour telle ou telle formule de la comp�tition. Cependant, il nous arrive de lire les pages sportives des journaux �prouvant ainsi une certaine jubilation devant la libert� de ton qui les caract�rise. A n�en pas douter, le journalisme sportif ne manque ni de vigueur, ni de pertinence. Aussi faut-il se r�jouir, � chaque livraison, que ces pages-l� aient d�pass� le statut de �suppl�ment d��me� des journaux pour s�imposer comme des lectures �difiantes sur l��tat du pays. Si tant est que le sport national est devenu le �marqueur � le plus parlant de la r�gression de ce pays. Ainsi, dans l�actuelle temp�te qui risque de faire de grands d�g�ts dans le microcosme du football, les dirigeants des structures de celui-ci se sont livr�s, gr�ce aux journaux, � des passes d�armes hom�riques pour d�fendre, chacun, son pr� carr� et sa probit�. Autant de br�lots �crits avec une encre �paissie par le ressentiment ou la ruse sourde. Car tout un chacun se voulait (et se veut) �tranger aux mauvaises tournures qu�a prises la comp�tition en juin dernier, jusqu�� contraindre l�opinion concern�e � les traiter sans discernement de �ripoux�. Mais, demande-t-on, � un supporter de nuancer son jugement qu�il vous soup�onnera � votre tour de n�y rien comprendre aux arcanes de sport. - �� Vous qualifiez, ce qui vient de se passer, de comp�titions convenablement men�es ? Reconnaissez plut�t que ce fut une immense pantalonnade dont le football ne se rel�vera pas de sit�t�� La r�partie cinglante de cet �aficionados� d�pit� ne donne-t-elle pas l�exacte mesure du g�chis de la saison �coul�e ? Une d�plorable hypocrisie impliquant, d�un c�t�, une f�d�ration, jouant tant�t au Ponce- Pilate tant�t d�livrant de faux- arbitrages ; puis de l�autre une ligue, gestionnaire de l��lite, tergiversant pour gagner du temps au point de rendre ing�rables les fins de championnats. A deux, celles-ci �crivirent le plus bouffon des feuilletons que le football national ait eu � vivre depuis bien des saisons. En effet, en d�pit des recommandations d�un tribunal (le TAS), qu�elles-m�mes sollicit�rent quand la contestation leur devint insupportable, afin de trancher en dernier recours dans une affaire d�identit� falsifi�e, devinez ce qu�elles firent ? Elles r�cus�rent ses attendus dans une incompr�hensible volte-face reconsid�rant qu�en �tout �tat de cause�, elles �taient les seules instances comp�tentes � interpr�ter le sens de la faute ! C��tait � n�y rien comprendre sauf � supposer qu�initialement elles esp�raient, en secret, se d�barrasser de la responsabilit� publique en comptant sur le juridisme ��troit� (et pourquoi pas complice ?) de cette instance sportive incontest�e dans son domaine. Un grossier pari qui n�aboutira pas, puisque le tribunal arbitral avait conclu que la �dissimulation � en question relevait stricto sensu du p�nal. L�athl�te �tait donc seul justiciable pour ce forfait de fausse identit�. Le sc�nario ayant tourn� au bide, elles opt�rent pour la pol�mique avec le TAS et d�cid�rent d�en rester l�. C�est-�-dire � leur ancienne appr�ciation des faits incrimin�s. Est-ce la peur panique d�une flamb�e de hooliganisme �hors de saison� qui les y poussa ? Qu�importe les explications. Ce qui est certain, par contre, c�est qu�elles se sont rendues coupables d�une insupportable d�robade vis-�-vis du droit quand bien m�me elles le justifi�rent secr�tement en �non�ant la plus cynique des r�gles. - �Il vaut mieux une injustice que le d�sordre� : c�est sur quoi cette f�d�ration et cette ligue se seraient implicitement accord�es pour ne pas se d�dire ! Passant all�grement de l�erreur � l�iniquit�, elles ont ajout� � la faute commise la volont� d�lib�r�e de ne pas la corriger. Voil� ce qu�il en reste du scrupule de probit� dans ces fameuses structures ! Ainsi, au-del� d�El-Harrach, b�n�ficiaire malgr� lui (!?) de cette �trange jurisprudence de jongleurs des r�glements, c�est bien ce mandarinat qui sera sur la sellette cette saison. Dans son exc�s de permissivit�, n�a-t-il pas install� la comp�tition dans le marais de la contestation permanente ? Aussi, de toutes les questions qui peuvent l�interpeller, il y en a une � laquelle il ne pourra, t�t on tard, se soustraire. Pourquoi le recours � la d�lib�ration du TAS a �t� tardif et par quelle autorit� auto-proclam�e il s�est cru autoris� � ne pas obtemp�rer aux remarques de celui-ci ? Ce sont d�abord des investigations, allant dans ce sens, qui auraient d� �tre men�es par la puissance publique de tutelle (le MJS), et ensuite l�inqui�tude qui aurait d� �tre celle du Comit� olympique d�positaire de la charte que l�on a bafou�e dans un mutisme inexplicable et inexpliqu� de son pr�sident. Tout cela n�a pas eu lieu parce que, quelque part, les accointances (politiques) auraient pes� plus lourd que toutes les r�parations l�gales ! L�on imagine d�ores et d�j� les froncements de sourcils de cette aristocratie qui trouvera excessives de telles assertions. Sauf qu�elle ne pourra pas gommer les d�testables pratiques dont elle a ponctu� sa gestion depuis au moins deux saisons � (souvenons- nous du ridicule rep�chage de Bou-Sa�da !). C�est ainsi qu�� propos des P-V �tablis de nuit et des t�l�grammes adress�s en derni�re minute dans une atmosph�re de quasi-�meute, il faudra bien qu�elle dise � l�opinion sportive qui les y a contraints ? Pressions politiques ou trafic d�influence ? L� aussi, la fronti�re est mince. Sauf que dans un cas comme dans l�autre, elle a contribu� par son absence notoire de courage � faire l�unanimit� contre elle et de surcro�t � mettre dans la panade un football d�j� victime de dirigeants de clubs peu recommandables. Elle qui n�aime rien d�autre que de se gargariser de �l�ordre�, o�, dit-elle, �tout finit par y entrer�, ne peut plus faire siens quelques week-ends sans incidents. Les prochaines fi�vres de hooliganisme lui seront toutes imput�es avec certitude. Quitte � �tre qualifi�s ironiquement de mauvais proph�tes � l�or�e de cette saison, il leur sera, � leur tour, difficile de ne pas admettre que les comp�titions qu�ils eurent � g�rer �taient d�insupportables foutoirs.