D�cid�ment, l�approche des f�tes de l�A�d ne s�annonce pas sans g�ne pour les p�res de famille aux faibles revenus notamment. C�est une autre saign�e apr�s celle du Ramadan et la rentr�e scolaire que doivent subir les parents pour satisfaire leur prog�niture. En effet, � Tiaret comme cela doit se passer ailleurs, si certaines familles ont commenc� � sillonner les boutiques d�habillement et de chaussures depuis le quinzi�me jour du mois sacr�, d�autres, en revanche,� circonstances obligent � ne se sont manifest�s que ces derniers jours comme le t�moigne l�ambiance que connaissent les art�res commer�antes de la ville. Ainsi, d�s la rupture du je�ne, des parents d�j� essouffl�s par les innombrables d�penses du mois, se d�brouillent comme ils peuvent pour r�pondre aux exigences de leurs enfants, m�me si cela les pousse � recourir � l�emprunt ou au paiement � terme. Une situation pour le moins incommodante pour ces p�res de famille contraints � une v�ritable gymnastique pour ne pas priver leurs grosses de vivre pleinement l��v�nement. Ces parents m�me s�ils �prouvent toutes les peines du monde pour para�tre cr�dibles aux yeux de leurs enfants sont qualifi�s de plus chanceux par rapport � ceux qui se rabattent imparablement sur les v�tements us�s, �coul�s sur les march�s de friperie qu�ils consid�rent plus au mois � leur prot�e. En effet, loin des �made in� laiss�s pour les autres cat�gories, les plus ais�s, plus pr�cis�ment, ces derniers � peine s�ils arrivent � arracher un pantalon, un pull et une paire de tennis pour un prix global allant de 500 � 800 DA, ou encore un ensemble ou une robe pour un montant tr�s souvent similaire. Au march� Volani dans la partie sud de la ville o� pullulent ce commerce, l�afflux est remarquable. Des articles d�occasion aussi bien pour les filles que pour les gar�ons font la convoitise des parents d�munis et m�me celle des petites bourses ayant � leur charge de nombreux enfants. Lors d�une vir�e effectu�e sur les lieux, plusieurs cas ont attir� notre attention, comme celui de N. K., retrait� de son �tat, ayant � sa charge huit enfants dont trois scolaris�s et cinq ch�meurs. Un autre employ� chez un priv� que nous avons trouv� dans tous ses �tats nous dira avec amertume : �Que voulez-vous que je fasse pour v�tir mes sept enfants alors que je per�ois 13 000 DA?� Et d'ajouter : �Je ne vous cache pas, j��tais oblig� d�acheter un seul article us� bien s�r, pour chacun d�eux. Cela m�a co�t� presque 3200 DA�, conclut-il. Ainsi, en optant pour toutes les options entre emprunt, paiement � terme et friperie, cela d�note du sacrifice, voire de l�acharnement des parents � ne pas priver leurs enfants de savourer la joie que procurent les f�tes de l�A�d...