Je m�am�nage d�abord un droit constitutionnel qui me permettra de briguer un autre mandat pr�sidentiel et, une fois la chose accomplie et mon bail pour El-Mouradia renouvel�, j�ouvrirai grand et plus en profondeur le chantier de la r�vision constitutionnelle. Voil� ce qu�en d�autres termes aurait pu dire le pr�sident Bouteflika qui, hier, au si�ge de la Cour supr�me, officialisait son projet d�amendement constitutionnel. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - En m�me temps qu�il annon�ait donc l�amendement constitutionnel, le pr�sident Bouteflika sugg�rait qu�il encha�nerait par une r�vision constitutionnelle plus profonde. Cela, s�il advenait, interviendrait, bien s�entend, une fois sa reconduction op�r�e et sa fonction dot�e davantage de pr�rogatives. Le pr�sident Bouteflika a, en effet, affirm� que �eu �gard aux engagements prioritaires et aux d�fis de l�heure, il m�est apparu n�cessaire d�introduire des amendements partiels et limit�s, loin de la profondeur, du volume et m�me de la forme que je souhaitais donner � ce projet de r�vision constitutionnelle, ce qui aurait dans ce cas impos� le recours au peuple. J�ai pr�f�r�, en cons�quence, recourir pour l�instant aux dispositions de l�article 176 de la Constitution, �loignant l�id�e de la r�vision constitutionnelle par voie r�f�rendaire, mais sans pour autant l�abandonner�. A consid�rer vraie cette assertion, l�amendement que le pr�sident de la R�publique propose d�apporter au texte de la loi fondamentale du pays en se suffisant de l�article 176 de la Constitution n�est qu�une �tape � la premi�re � dans une r�vision annonc�e plus globale et plus profonde. Mais alors pourquoi ce s�quen�age ? Bouteflika a justifi� cela par des imp�ratifs li�s au calendrier qui ne permettent pas de lifter profond�ment la Constitution car, auquel cas, il faudra proc�der par r�f�rendum populaire. Ceci tout en soulignant que l�id�e d�une r�vision constitutionnelle par voie r�f�rendaire n�est pas abandonn�e. Il appara�t clairement que, chez le pr�sident, la r�vision en profondeur et en volume de la Constitution reste tout juste une id�e, laquelle pourrait ne pas se m�tamorphoser en projet concret. Aussi, il est � se demander si Bouteflika ne sugg�re pas une autre r�vision rien que pour se pr�munir de la critique. Car, pour s�r, il s�attend � ce que la critique fuse. D�autant qu�il lui est d�j� reproch� de vouloir amender la Constitution uniquement pour se d�barrasser de la barricade qui se dresse devant son ambition � p�renniser son r�gne � la t�te de l�Etat.