Belle soir�e th��trale en cette nuit d�orage dans l�enceinte de la salle de spectacle du Centre culturel fran�ais, o� les Mar�chal (Mathias et Marcel, p�re et fils) nous ont �dit� les vers d�une po�sie tumultueuse de Jaques Audiberti. Dans un espace sc�nique qui �voluait tant�t en duel tant�t en duo, un ensemble bien agenc� de textes, mais tr�s fantaisiste de l�univers audibertien, est mis en sc�ne par Fran�ois Bourgeat (production Tr�teaux de France). Au d�but de la pi�ce, on d�couvre cet enfant qui est agac� par la �g�om�trie� de l�espace pour clamer sa fascination pour la g�om�trie de la nature et de l�univers des sensations. Le p�re tente de faire admettre � son fils la n�cessit� d�aller au-del� de son �contentement f�erique� pour appr�hender la vie d�une mani�re cons�quente. Un autre tableau, c�est le rapport du journaliste au po�te o� l�entretien nous donne l��tat des lieux et des mots pour parler de l�absurde subsistance de la po�sie dans ce monde de brutes. �Pouet pouet, voil� � quoi r�sonne le mot po�te !� martela le faiseur de vers. Cette orgie de mots d�o� naissent les po�mes est une entreprise fac�tieuse pour comprendre la vie. Des verbes aussi crus que la chair d�un agneau mordu par la gueule carnassi�re du loup, le po�te ; justement, il f�t de m�me pour les textes d�Audiberti, ce po�te d�Antibes qui nous invite � visiter le monde que nous traversons et qui nous traverse sans pour autant nous croiser � chaque fois. Aussi, la pi�ce d�crit le rapport que peut avoir le metteur en sc�ne et son auteur, l�homme et Dieu, le propos et le verbe et pour ainsi dire la qu�te de comprendre notre existence par le secours des mots. Notons la bonne prestation des deux com�diens qui ont eu du plaisir � nous faire partager les textes d�Audiberti et ainsi nous faire d�couvrir des extraits de ses nombreuses cr�ations dont Monorail, Dimanche m�attend� et tant d�autres textes qui incitent la qu�te de l�homme � prendre de plus en plus conscience du monde qui l�entoure.