S�il y a une chose qu�on ne peut pas reprocher � Hugo Chavez, c�est le fait de ne pas tricher avec la d�mocratie et les urnes. Pas de bourrage ou de manipulation d�urnes, voire de coups fourr�s pour imposer sa vision politique. Il tire sa l�gitimit� des seules urnes. Ce que les Etats-unis, qui ont pour objectif de le faire tomber, admettent. Et de fait, il est inattaquable sur ce plan. En 2007, par exemple, il a organis� un r�f�rendum pour faire adopter une r�vision constitutionnelle lui ouvrant la voie pour un nombre illimit� de mandats. Les �lecteurs ne l�ont pas entendu de cette oreille et ils ont rejet� cette r�vision constitutionnelle. Il aurait pu faire comme en Alg�rie, la faire adopter par un Parlement o� son parti d�tient la majorit�, voire manipuler les r�sultats. Eh bien non ! Il avait jou�, il avait perdu et il avait admis sa d�faite. Toute la diff�rence avec l�Alg�rie est l�. Dimanche dernier, les 17 millions d��lecteurs s��taient rendus aux urnes pour �lire les 22 gouverneurs et les 328 maires des villes du pays. Hugo Chavez, qui ne s��tait pas remis de la d�convenue du r�f�rendum constitutionnel de 2007, en avait un test et un pl�biscite pour le devenir de sa �r�volution bolivarienne �. D�autant, que tout le continent sud-am�ricain avait les yeux riv�s sur ce scrutin. Son parti, le PSUV (Parti socialiste uni du Venezuela) a remport� les �lections r�gionales dans 17 sur les 22 Etats du pays. �Le peuple, qu�il ait vot� pour les candidats de la r�volution ou pour d�autres, a d�montr� que nous jouissons ici d�un syst�me d�mocratique et que nous respectons ses d�cisions�, a-t-il d�clar� � l�annonce des r�sultats. Ajoutant, sans convaincre, que �la voie de la construction du socialisme a �t� approuv�e�. Toutefois, pour s��tre investi totalement dans cette campagne �lectorale, la victoire du chef de l�Etat v�n�zu�lien a un l�ger go�t d�amertume. L�opposition a rafl� cinq Etats, trois de plus par rapport aux �lections pr�c�dentes. Et pas n�importe lesquels. Ainsi, 45% des �lecteurs ont choisi des candidats de l�opposition dans des Etats qui repr�sentent � eux seuls 70% de l'activit� �conomique du pays. Aussi a-t-elle conserv� l�Etat de Zulia (la riche r�gion p�troli�re) et le plus peupl�. Celui de Miranda. Et contre toute attente, la r�gion de Caracas, la capitale du pays, est pass�e aux mains de l�opposition et de son candidat, Antonio Ledezma, qui devient le nouveau maire de la ville. L�opposition de centre-droit, soutenue par Washington, ne pouvait r�ver meilleur r�sultat. �Les (Etats et villes) symboles conquis par l'opposition sont plus importants qu'esp�r� : elle l'a emport� dans la capitale et les Etats qui repr�sentent le poumon �conomique et politique du pays�, a estim� Luis Vicente Leon, responsable de l'institut de sondages Datanalisis. Ajoutant que Chavez �va devoir n�gocier avec eux, il ne peut pas leur tourner le dos et c'est excellent pour la d�mocratie v�n�zu�lienne�. Et signe des temps, les pro-Chavez n�ont pas f�t� leur �victoire� comme ils le faisaient habituellement dans les rues de la capitale et des grandes villes du pays. Ce r�sultat ne semble pas pour autant avoir modifi� la d�termination d�Hugo Chavez dont le mandat pr�sidentiel expire en 2012. Mais, il va lui falloir compter avec la nouvelle donne politique. Car ces �lections, qualifi�es de �vote sanction�, ont du moins montr� que les pauvres ne sont pas si insensibles au discours de la droite r�actionnairepopuliste v�n�zu�lienne. Quoi qu�il en soit, ce vote constitue un s�rieux avertissement pour le charismatique chef d�Etat v�n�zu�lien. Car une d�faite de Chavez constituerait un revers pour la gauche latino-am�ricaine.