L�affaire des 16 patients de l�h�pital Beni-Messous ayant perdu la vue a connu hier son �pilogue. Le tribunal correctionnel de Bir-Mourad-Ra�s a rendu son verdict : l�assistance m�dicale a �t� condamn�e � six mois de prison avec sursis et le CHU Beni-Messous � une amende de 300 millions de centimes � verser au profit des victimes. Le Pr Nouri a b�n�fici�, quant � lui, de la relaxe. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - L�affaire, mise au jour en juillet 2007, a �t� trait�e la semaine derni�re et mise en d�lib�r� sous huitaine. Le verdict prononc� hier en d�but de matin�e a �t� contest� par la partie plaignante qui compte faire appel de la d�cision prononc�e en premi�re instance. Ainsi, apr�s trois reports, le proc�s a eu lieu le 22 novembre dernier et a dur� pr�s de trois heures. Son dernier report fait suite � une requ�te introduite par les avocats de la d�fense, arguant du fait que �des t�moins-cl�s dans cette affaire doivent �tre entendus par la justice�. Cette affaire remonte � juillet 2007, lorsque 16 patients ayant perdu la vue apr�s avoir subi des injections ophtalmiques � l�h�pital Beni-Messous, � Alger, ont port� l�affaire devant la justice. L�enqu�te judiciaire a conclu � la pr�sentation, au parquet de Bir-Mourad- Ra�s, du chef de service ophtalmologie et d�un m�decin (l�assistance m�dicale). Les deux personnes, plac�es sous contr�le judiciaire, avaient �t� reconnues pr�sum�es coupables, jusqu�� traitement d�finitif du dossier. En effet, apr�s ce dramatique incident qui avait �clabouss� le service d�ophtalmologie du CHU Beni-Messous en juillet 2007, les familles des patients concern�s ont alert�, via la presse, l�opinion publique. Si pour les m�decins, il s�agit des cons�quences �d�une �pid�mie nosocomiale li�e � l�hygi�ne�, pour les policiers ayant men� l�enqu�te, les victimes ont perdu la vue �du fait de l�utilisation exp�rimentale d�un produit inconnu sur le march�. Le Laboratoire scientifique de la S�ret� nationale a �tabli la �relation entre la c�cit� et le produit en question �. Ce produit, le Bevacimab, utilis� dans de nombreux pays, a �t� introduit en Alg�rie sur une simple autorisation de mise sur le march� (ATU), dans le cadre du traitement des cancers colorectaux m�tastas�s. Les t�moignages des patients victimes de ce produit �taient �mouvants. Ces derniers ont d�clar� avoir fait les frais de la d�marche des m�decins relevant du service d�ophtalmologie de Beni-Messous. La plupart d�entre eux ont d�clar� avoir �t� surpris de voir l��quipe m�dicale leur administrer ce nouveau produit � la place de la Visudyne, sans �tre inform�s des risques qu�ils encouraient, � savoir la c�cit�. Le Pr Nouri, chef de service � l�h�pital de Beni- Messous, qui a b�n�fici� de la relaxe, avait d�clar� � l��poque que �seuls onze patients ont eu une infection de l�ensemble des tuniques oculaires d�origine exog�ne par inoculation directe du germe ou endog�ne due � une bact�rie. Les vingt autres se sont bien sentis et l��tat de leurs yeux s�est am�lior� apr�s un traitement antibiotique. Effectivement, nous avons constat� ces infections d�origine nosocomiale et elles n�ont rien � voir avec le m�dicament inject�. Des malades op�r�s pour la cataracte, � ce moment-l�, ont �t� aussi touch�s par ces infections nosocomiales �. Le professeur avait reconnu, n�anmoins, que l��tat du bloc n�offrait pas les bonnes conditions d�asepsie et laissait penser qu�il s�agissait l� des cons�quences d�une infection li�e au manque d�hygi�ne hospitalier (infection nosocomiale). Quelques mois plus tard, une enqu�te interne au CHU de Beni-Messous avait r�v�l� que �les malades ont �t� infect�s par un germe connu, le staphylocoque epidermidis�. Il s�agit �d�une infection nosocomiale maniport�e (transmise par les mains)�. C�est ce qu�avait d�clar� � l��poque le Pr Soukhal qui avait ajout� que de nouvelles dispositions ont �t� prises au niveau du minist�re de la Sant� afin de r�activer les Comit�s de lutte contre les infections nosocomiales (CLIN) dans tous les �tablissements de sant� au niveau national. A. B.