Cette ann�e encore, les supputations allaient bon train, laissant entendre que l�achat du mouton pour c�l�brer l�A�d El-Adha sera des plus chers. Seulement, cette ann�e, il ne s�agissait pas d�une rumeur, encore moins d�une tactique commerciale pour pousser les clients � acheter plus t�t afin d��viter une autre flamb�e la veille de l�A�d. Les prix variaient entre 17 000 DA et 50 000 DA le mouton. Ceux propos�s � 15 000 DA �taient, selon les connaisseurs, jeunes et ch�tifs. Une grande majorit� a �t� contrainte d�emprunter � la derni�re minute pour acheter un mouton qui les satisfairait et surtout qui devrait suffire. Sachant que pour un poids net de 10 kilos pour un mouton, il fallait d�bourser pas moins de 30 000 DA. Les maquignons, premiers accus�s de cette chert�, se d�fendent en affirmant que le prix du mouton a depuis toujours �t� li� � celui de l�aliment de b�tail, qui a connu ces derniers temps une hausse qui s�est r�percut�e sur le prix du mouton. Le jour �J�, la f�te a pris le dessus sur ce qu�a d� subir le citoyen comme hausse folle des prix de produits alimentaires de base, dans les march�s et autres commerces en cette veille de l'A�d, en plus du prix exorbitant du mouton. Toute l�attention �tait concentr�e sur le respect du rituel de la f�te, en tentant de trouver �un �gorgeur de mouton� qui devient, comme � chaque f�te, la personne la plus sollicit�e. Cette ann�e, certains s�y sont pris la veille et ont pris contact avec l�un d�entre eux pour s�assurer la priorit� de l��gorgement � domicile. Toutefois, certains exigeront, en cas de d�placement, d�avoir plusieurs clients et non deux ou trois. Dans plusieurs quartiers de la ville, un fait remarquable a marqu� la f�te cette ann�e : des chefs de famille se sont organis�s afin que tout se passe pour le mieux. L�alimentation en eau potable ininterrompue a permis aux citoyens de pr�server leur environnement, en nettoyant et en regroupant les ordures de mani�re � faciliter le travail des �boueurs au rendez-vous d�s 13h. Si, au premier jour, le ciel �tait d�couvert avec de beaux rayons de soleil, le deuxi�me jour, celui-ci �tait couvert, le temps pluvieux, ce qui n�a pas �t� d�sagr�able pour les Oranais qui connaissent la valeur de l�eau. En ce deuxi�me jour de l�A�d, tous s�attelaient � d�couper leur mouton et � accomplir le rite le plus important de cette f�te : le partage avec ceux qui n�ont pu se permettre le sacrifice. Sans ce geste de g�n�rosit�, la f�te serait sans saveur aucune.