En ces temps d�incertitudes et de perte de confiance des citoyens en leurs dirigeants, convaincre une poign�e d�Alg�riens de se rendre � une activit� politique publique rel�ve de la gageure. Ce qui s�est pass� ce jeudi � Ouled Moussa sort de l�ordinaire. Massivement, la population de cette commune a r�pondu � l�appel de son P/APC qui se dit victime d�un r�glement de compte politique. Dans cette commune r�put�e conservatrice, beaucoup de femmes �taient pr�sentes � ce meeting. L�observateur, pr�sent dans cette salle archicomble, ne peut qu��tre interpell� par tant d�engouement populaire autour de la personne de Moussaoui Ahmed, le premier magistrat de cette paisible localit�. �Nous sommes ici pour l�aider. Il a fait beaucoup de choses pour le pays et la commune. Il nous a ramen� le gaz de ville, l�eau, construit des routes et d�autres acquis pour la population�, dira Nacima, 28 ans, secr�taire de direction � R�gha�a. Elle est venue � ce rassemblement avec sa m�re, son p�re et quelques voisines du village Ouled Hamada. �Je suis ici parce que Moussaoui a un v�ritable plan de d�veloppement pour la commune. Malheureusement, certains utilisent tous les moyens pour le diffamer�, clame un enseignant. L�hommage de Chebine Yahia, 44 ans, a une r�sonance patriotique et politique �En 1993, Ouled Moussa n�avait personne pour pr�sider � ses destin�es. En d�pit du danger de l��poque, il s�est port�, avec M. Fedhloun, volontaire pour g�rer la cit�. Depuis ce temps, Moussaoui a r�alis� beaucoup de choses. C�est pour cela que je suis pr�sent pour le soutenir�, dira-t-il avec force sous l�approbation des pr�sents. L�un d�eux intervient �De Jijel, j�ai fui le terrorisme, j�ai trouv� ici un homme qui m�a aid� pour m��tablir ici en toute s�curit�. Ce qui lui arrive est injuste.� Effectivement, parmi ses innombrables supporters, beaucoup viennent de la Grande et Petite-Kabylie, d�Alger ou d�autres villes de l�Est alg�rien pour s�installer dans cette localit�. Tous s�accordent � dire que le P/APC de Ouled Moussa a banni le r�gionalisme de la gestion de la commune. Bien au contraire, disent-ils, il est � l��coute de tous ses compatriotes. La preuve de sa tol�rance est sa politique de rassemblement. A chaque sortie publique, il fait l�effort de r�diger et de lire une partie de son discours en tamazight. Il y a lieu de rappeler que la pr�sence massive des citoyens de cette commune � ce rassemblement est motiv�e par ce qu�ils consid�rent comme leur devoir de soutenir leur P/APC poursuivi par la justice de Boumerd�s sous l�accusation de d�passement sur les terres � vocation agricole. Selon Moussaoui, c�est � partir d�actes de gestion administrative qu�est mont�e cette affaire par ses d�tracteurs qui s�acharnent, laisse-t-il entendre, � alimenter la justice avec des informations erron�es. �Ils en ont fait une affaire politique.� Il s�explique longuement devant l�assistance du fait de sa venue � la salle qui lui renouvelle sa confiance. �Cela fait plus de 18 ans que je g�re la commune sous le contr�le de ma tutelle� Une interminable ovation accueille le P/APC de Ouled Moussa qui �tait accompagn�, par solidarit�, de son fr�re de la ville de R�gha�a, La�zhari Bachir et de quelques personnalit�s de la r�gion. Moussaoui a commenc� son intervention par r�pliquer � ses d�tracteurs qu�il s�abstient de nommer. Mais un voisin nous souffle des noms de militants du FLN du RND et du MSP. �Ils disent qu�ils sont la soci�t� civile. Mais vous �tes la v�ritable soci�t� majoritaire dans notre commune.� Et d�ironiser : �C�est peu honorable et c�est honteux de poursuivre un combat contre un adversaire qui vous a battu par KO. Ces gens ont �t� battus en 1997, en 2002 et en 2007 avec en prime un r�sultat unique en Alg�rie de 80 % en 2007.� En effet en 2007, la liste des ind�pendants qu�il a conduite, a gagn� 8 si�ges sur les 11 que compte l�Assembl�e de Ouled Moussa. Apr�s avoir bross� un tableau sur les r�alisations faites et pris des engagements fermes concernant notamment l�affectation dans la transparence des 410 logements c�d�s par la wilaya sur le reste des 1500 unit�s construites dans la commune dans le cadre du programme destin� aux sinistr�s, l�orateur revient � l�essentiel : r�pondre aux accusations qui p�sent sur lui. �Apr�s la catastrophe de 2003, nous avons pr�lev� en urgence 10 hectares d�une EAC pour l�installation de chalets au profit des sinistr�s. Le pr�sident de la R�publique avait inaugur� ces habitations. Est-ce un d�passement ? � s�interrogera-t-il. La foule r�pond �Non ! Non !� S�ensuit une longue ovation. L�orateur cite le cas du pr�l�vement de 20 hectares pour la construction des 1 500 logements destin�s aux sinistr�s ainsi que l�affectation de parcelles de terrain aux indus occupants des ex-DAS (domaines autog�r�s socialistes) qui logent dans des conditions pr�caires comme faisant partie de l�acte d�accusation. Il est important de signaler que l�APW de Boumerd�s a pris sur elle de r�gulariser, par d�lib�ration, la ponction au domaine agricole, tous les terrains pr�lev�s pour l�installation des chalets des sinistr�s ainsi que les terrains pour la construction des logements pour les victimes de la catastrophe naturelle de 2003. En outre, cette m�me institution (l�APW) a vot� en 1999 une d�lib�ration autorisant les APC � affecter des parcelles de terrain aux anciens indus occupants des ex-DAS pour la construction d�habitations individuelles. Mais alors o� sont les infractions dans ces dossiers ? Le P/APC ass�ne une autre th�se : �Je suis � la t�te de l�APC depuis 18 ans. Est-il possible que je puisse d�cider de quoi que ce soit sans l�accord de ma tutelle ?� Il poursuit ses �claircissements sur les griefs retenus par la justice contre lui : �La construction d�un march� de gros d�int�r�t national a �t� faite sur un terrain de 35 hectares d�une EAC d�laiss�e. Apr�s 5 ans de patientes d�marches, le chef du gouvernement a donn� son accord. C�est un acquis �conomique tr�s important pour la commune et la r�gion.� En tout �tat de cause, apr�s le pl�biscite des �lecteurs en 2007 et comme l�ont constat� les observateurs, la population lui renouvelle en 2008 son soutien ind�fectible. Les pouvoirs publics, dans toute leur composante, prendront-ils d�sormais en compte cette nouvelle donne ?