L'Association des r�alisateurs professionnels alg�riens (ARPA) a lanc� la premi�re vague d'une s�rie de stages destin�s aux sc�naristes. Une douzaine de participants, auteurs et �crivains pour la plupart, vont, pendant trois semaines bloqu�es, acqu�rir les techniques r�dactionnelles du sc�nario. Ils sont encadr�s par Marcel Beaulieu, un sc�nariste formateur canadien connu dans les milieux du cin�ma universel. Selon le pr�sident de l'ARPA, le producteur et r�alisateur Belkacem Hadjadj, cette action est motiv�e par le fait que l'�dification d'un v�ritable cin�ma passe par la ma�trise des m�tiers qui lui sont li�s. Le sc�nario reste la mati�re premi�re avec laquelle le film est construit. Un stage pour ing�nieurs de son a �galement �t� initi� dans ce sens par l'entit� des r�alisateurs. En vue d'engager le d�bat sur le sc�nario, une journ�e d'�tude et de r�flexion a �t� organis� � cet effet dimanche dernier � la salle Frantz-Fanon de Riadh El-Feth avec le soutien du minist�re de la Culture ainsi que le service culturel de l'ambassade de France. Intervenant dans la matin�e, Marcel Beaulieu a pass� en revue le m�tier de sc�nariste en mettant en �vidence sa propre exp�rience. Il a cit� �quatre lois immuables qu'un sc�nariste ne doit pas perdre de vue. La lumi�re qui est plus rapide que le son. Elle implique, le geste, le mouvement, par la suite vient s'y greffer le son. Le son, a-t-il expliqu�, est � la remorque de la lumi�re�. La deuxi�me loi est celle qui implique que tout �l�ment � son contraire. L'�cran noir contre lumi�re, silence et parole qui font partie tous les deux du dialogue. Rien n'est fortuit ni superflu. La troisi�me loi est celle qui consiste � assimiler la sc�narisation � un r�flexe. Un geste renseigne sur un comportement. S'il est r�p�t�, il est automatiquement per�u comme trait dominant chez un personnage du film. Quant � la quatri�me loi, elle concerne le fil conducteur et la capacit� � tenir en haleine mais surtout l'attention du spectateur. Celui-ci doit rester int�ress� jusqu'� la fin mais si le geste reste ind�termin� et sans fin, le spectateur est perdu. Il est difficile pour le sc�nariste de le r�cup�rer. Le talent du sc�nariste r�side dans le fait que quand son texte planifi� est termin�, il arrive � le voir beau et �motif comme s'il �tait d�j� port� sur l'�cran. Le sc�nario n'est en fait qu'un film �crit dont on arrive � entrevoir le d�filement des images. S'agissant des r�gles g�n�rales, �il faut les connaitre et ruser pour les transgresser �, explique l'orateur, sans oublier que le sc�nariste doit avoir une calculette et un chronom�tre dans la t�te car le sc�nariste reste soumis au budget que le producteur aura mis � sa disposition. Un vrai travail artistique qui est tout de m�me comptabilis�. L'apr�s-midi a �t� consacr�e au th�me �Entre litt�rature, cin�ma et t�l�vision� qui a vu la participation d�Ahmed Bedjaoui, en sa qualit� de repr�sentant du minist�re de la culture qui a pris le r�le de mod�rateur dans ce d�bat anim� conjointement par le grand sc�nariste �gyptien Mahfoud Abderrahmane et Azzeddine Mihoubi, �crivain sc�nariste, occupant actuellement le poste de secr�taire d'Etat � la communication. Les deux hommes ont mis en exergue leurs exp�riences respectives, agr�ment�es d'anecdotes pour l'un et de petites confidences pour l'autre. Le dernier panel �tait compos� de l'auteur r�alisateur Lamine Merbah et l'ancien journaliste �crivain Mouloud Achour qui ont fait un expos� succinct sur l'�tat des lieux du sc�nario. Le premier a r�v�l� que l'ann�e 2008 a �t� pauvre en sc�narii contrairement � 2007 mais que, dans l'ensemble, le niveau des textes stagne. Pour l'ancien journaliste qui a activ� au sein d'une commission de lecture pour la t�l�vision, le constat est peu reluisant. Il a �voqu� la faiblesse des sc�narii en particulier et de la production litt�raire en g�n�ral. Il n'a pas manqu� d'exhorter les professionnels � construire des passerelles entre la litt�rature et le cin�ma.