L�exercice des libert�s syndicales en Alg�rie est un sujet in�puisable et continuera d�alimenter le d�bat dans le milieu des travailleurs, de plus en plus l�s�s concernant le droit � l�expression. Rosa Mansouri - Alger (Le Soir) - Le Syndicat national des travailleurs de la formation professionnelle (SNTFP) qui, las d�attendre son agr�ment depuis plusieurs ann�es, a d�cid� de faire valoir ses droits en introduisant un recours aupr�s des instances internationales. Signataire de la convention n� 87 relative � la libert� syndicale, l�Alg�rie ne se g�ne, en aucun cas, de faire fi de ces trait�s internationaux et de violer le droit d�activer de nombreuses organisations syndicales autonomes. Mais au-del� du fait de laisser se d�t�riorer la situation, jusqu�� voir le d�partement des normes internationales du travail, responsable de la libert� syndicale au BIT, s�immiscer directement dans l�agr�ment du SNTFP, cela ne peut que discr�diter l�Alg�rie sur la question des droits de l�homme, sur laquelle du reste, elle est souvent interpell�e par les organismes internationaux. Ce d�partement a saisi, en date du 1er octobre 2008, le gouvernement alg�rien au sujet de l�agr�ment de ce syndicat. Mais, rien n�a �t� fait depuis. Il est demand� aux syndicalistes de �patienter�, alors que le dossier a �t� transmis au minist�re du Travail, de l�Emploi et de la S�curit� sociale en bonne et due forme. Six longues ann�es se sont �coul�es sans que les autorit�s daignent d�livrer ce document qui pourtant, n�alt�re gu�re les activit�s syndicales des travailleurs. Au contraire, cette d�cennie 2000 a �t� marqu�e par la naissance de nombreux syndicats autonomes dans divers secteurs. Ces derniers ont m�me �t� tr�s actifs sur le terrain et ont tent� tant bien que mal de faire avancer le d�bat sur les libert�s syndicales et les formes de revendication, notamment avec l��clipse du syndicat historique UGTA qui, lui, est en tr�ve depuis 2006, suite � la signature d�un pacte �conomique et social avec les pouvoirs publics. La r�pression et l�intimidation ont �t� les seules r�ponses qu�a toujours r�serv�es le gouvernement aux d�brayages et autres mouvements de protestations engag�s par les syndicats autonomes. Faut-il rappeler, � cet effet, la gr�ve de la faim des enseignants contractuels en 2008, qui a dur� 45 jours et, lors de laquelle le BIT a �t� saisi par le Snapap pour intervenir en faveur des enseignants r�prim�s ? Sans omettre la plainte d�pos�e en 2005 par le m�me syndicat contre le gouvernement, qui a r�fut� la constitution d�une conf�d�ration syndicale. Malgr� le rapport accablant du BIT, la conf�d�ration n�a gu�re vu le jour et le comit� national des libert�s syndicales, qui est n� � la m�me p�riode, n�a jamais eu d�existence l�gale, � ce jour. Tout compte fait, le gouvernement alg�rien ne se sent point interpell� par les diff�rents rapports qui le fustigent sur le recul des libert�s d�expression et des droits de l�homme dans le pays. Les revendications socioprofessionnelles n�ont jamais �t� autant m�pris�es, comme c�est le cas ces derni�res ann�es. Les syndicalistes ont �t� malmen�s, intimid�s, emprisonn�s et humili�s. Malgr� cette situation, ils demeurent mobilis�s et maintiennent la pression sur les pouvoirs publics, surtout apr�s le fait qu�ils ont r�ussi � s�imposer sur le terrain et � susciter sympathie et cr�dibilit� au niveau de la base syndicale.